Il y a quelques semaines, à l’occasion des finales de la coupe du monde d’Östersund (Suède), le Peiserot Eric Perrot, également étudiant en STAPS à Grenoble (Isère), a effectué ses grands débuts dans l’élite du biathlon. À 19 ans, il était récompensé d’une grande saison lors de laquelle il avait découvert l’IBU Cup avant de devenir vice-champion du monde juniors de la poursuite à Obertilliach (Autriche).
Pour Nordic Magazine, ce jeune homme ambitieux revient sur une semaine pas comme les autres au bout de laquelle Simon Desthieux s’était imposé alors qu’il était sur le bord de la piste. Un dimanche qui avait d’ailleurs sacré Johannes Thingnes Boe plutôt que Sturla Holm Lægreid au général. « C’était magnifique à voir », se rappelle celui dont la maman est Norvégienne. Entretien.
- Vous avez effectué vos grands débuts en coupe du monde de biathlon le mois dernier lors des finales d’Östersund (Suède) : comment l’avez-vous vécu ?
Depuis tout petit, je rêvais du circuit de la coupe du monde. J’étais forcément heureux d’y être et de participer à une course avec de si grands athlètes. C’est impressionnant de voir ses noms-là s’en aller au moment où tu t’échauffes ! J’ai profité à fond de cette expérience. C’était un bon moment.
- Comme Quentin Fillon-Maillet et Simon Desthieux l’avaient révélé à Nordic Magazine, vous ne connaissiez pas du tout le groupe avant votre arrivée en Suède : comment cela s’est-il passé ?
Je connaissais les athlètes seulement de vue et de nom, mais pas personnellement. Ils m’ont très bien accueilli, ils sont hypers bienveillants. C’est un groupe dynamique, jovial et positif. Il y a une vraie bonne ambiance de groupe.
« J’étais vraiment déçu à l’arrivée de mon sprint »Eric Perrot à Nordic Magazine
- Concernant votre sprint, vous terminez à la 76e place (7/10) : il y avait de la déception à l’arrivée…
Sur le coup, beaucoup ! J’ai fait des bonnes choses comme le temps de ski ou le premier tir à 5/5, mais rater sa course en dix secondes à cause du debout, c’est très frustrant. J’étais vraiment déçu à l’arrivée parce que j’avais le souhait d’être à mon meilleur niveau pour voir ce que ça donnait face aux meilleurs du monde. Je n’ai pas réussi à le faire et à saisir cette occasion de briller…
- Que s’est-il passé lors de ce tir debout ?
Rien de bien spécial… Je me sentais bien tout le long de la course mais je n’ai pas réussi à concrétiser sur ce tir. Au lieu de faire un 5/5, ça passe en dix secondes à un 2/5. Ça se joue à pas grand-chose, c’est le jeu du biathlon.
« Je ne veux pas m’emballer »Eric Perrot à Nordic Magazine
- Que vous ont dit vos coéquipiers, beaucoup plus expérimentés que vous, après cette course ?
Ils ont été très bienveillants de ce côté-là. Ils m’ont encouragé en me disant que ça arrive à tout le monde de passer à travers. Je le savais déjà, mais ça fait du bien de l’entendre de leurs bouches. Je savais pourquoi j’étais déçu mais ce n’est pas pour autant que je suis resté bloqué là-dessus tout le week-end. Ça fait toujours plaisir de parler avec de grands athlètes comme eux et échanger sur leur ressenti.
- Après y avoir goûté vous devez avoir envie de retourner en coupe du monde au plus vite…
Forcément ! Mais je ne suis pas non plus pressé d’y retourner. Je veux continuer à apprendre, à construire mon biathlon. Je suis encore jeune, je me laisse le temps de construire ça correctement. Je ne veux pas m’emballer. Je verrais à quel moment j’aurais le niveau pour prétendre de nouveau à la coupe du monde.
« L’avis de mon père [l’ancien biathlète Franck Perrot] sur ma carrière est important pour moi : il m’a beaucoup aidé et m’aidera encore énormément dans le futur »Eric Perrot à Nordic Magazine
- D’autant que la concurrence pour le sixième ticket en coupe du monde est féroce entre vous, Emilien Claude, Martin Perrillat-Bottonet ou encore Hugo Rivail…
Et il y aura aussi tous ceux qui vont arriver en forme la saison prochaine ! Il y a vraiment du monde. Pour le moment, même si j’ai pu y goûter le mois dernier, je ne me sens pas encore prêt pour la coupe du monde. Je veux continuer mon apprentissage et je remonterai quand je serais réellement prêt.
- Votre père, Franck Perrot, est un ancien biathlète de l’équipe de France : comment vous conseille-t-il ?
Si je ne le sollicite pas, il est très distant avec ma carrière parce qu’il ne veut pas me pousser à faire des choses que je ne choisis pas. C’est mon projet, et c’est moi qui le mets en place. Comme je le sollicite, il me donne beaucoup de conseils très utiles pour construire ma carrière. Étant jeune, je vois les choses d’une certaine façon, avec beaucoup d’ambition et d’envie. Lui, pose un regard un peu plus détaché de tout cela pour me permettre de mieux gérer ma carrière à long terme. C’est un avis qui est important pour moi, qui m’a beaucoup aidé et qui m’aidera encore énormément dans le futur.
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