BIATHLON – L’ancien biathlète russe Evgeny Ustyugov attend la décision du Tribunal arbitral du sport concernant les accusations de dopage dont il fait l’objet. « Dans toute ma carrière, je n’ai pas eu un seul test de dopage positif », dénonce-t-il.
« Je pense que c’est une insulte »
Le 20 octobre prochain, le Tribunal arbitral du sport examinera le cas du biathlète russe Evgeny Ustyugov. En 2018, celui-ci a été impliqué dans une affaire de dopage concernant la période de 2012 à 2015 avec trois autres biathlètes russes. En février dernier, le champion olympique a été reconnu coupable par l’Union internationale de biathlon (IBU) pour l’utilisation de la substance interdite oxandrolone. Si le TAS ne lui donnait pas raison, il pourrait perdre ses résultats de la saison 2013-2014, ce qui inclut son titre olympique en relais aux JO de Sotchi.
Le sportif qui a pris sa retraite sportive le 5 avril 2014 à l’issue d’une épreuve exhibition à Moscou, ne cesse de clamer son innocence. « Il y a une calomnie contre moi, que je n’aurais jamais pu imaginer, même dans mon pire cauchemar. Imaginez, ils disent que je me suis transfusé du sang, en m’injectant constamment de l’EPO. (…) Dans toute ma carrière, je n’ai pas eu un seul test de dopage positif », dénonce-t-il dans une longue interview accordée à à nos confrères de Sport-Express.ru.
Il dit même avoir passé un certain nombre de tests supplémentaires. Dans un premier temps, l’IBU aurait reconnu que les « anomalies étaient génétiquement expliquées », avant de changer d’avis. « Ce qui est contraire à toutes les normes juridiques », peste le Russe.
Evgeny Ustyugov enfonce le clou
Il accuse l’IBU d’avoir fait pression sur lui. En résumé, s’il avouait le « système de dopage de la Fédération de Russie », la fédération internationale le laissait tranquille. « Quelqu’un veut profiter de la situation et prendre nos médailles. Et nous ne sommes tous que des otages de l’occident », lance-t-il alors. « L’AMA ne me semble pas être une organisation transparente. », complète-t-il.
Le ministère des sports russe, quant à lui, lui a retiré, à lui et ses coéquipiers, tous les émoluments que reçoivent les vainqueurs aux Jeux. « Je pense que c’est une insulte. Il n’y a pas encore eu de procès pour clore la question et déterminer qui est champion olympique et qui ne l’est pas. Et nous avons déjà été privés de tout. »
En somme, le biathlète se sent bien seul dans son combat qu’il ne veut même pas envisager perdre. « La présomption d’innocence nous a été enlevée il y a longtemps. Mais je me bats pour défendre mon honneur, car j’ai des amis qui m’aident financièrement … Malheureusement, je n’ai reçu aucune aide de l’Etat. »
Pour se défendre, Evgeny Ustyugov ne se rendra cependant pas en Suisse. « Je serai disponible via un lien vidéo. Je ne sais pas comment la réunion se déroulera », indique-t-il.
Aujourd’hui, il travaille pour la société Dynamo. Il responsable de l’organisation des compétitions.
« Fourcade est une légende »
Lors de l’entretien, Evgeny Ustyugov a évoqué la retraite du Français Martin Fourcade. « Pour de nombreux fans, ce sera une perte, comparable à la fin de la carrière de Bjoerndalen. Je n’ai jamais parlé étroitement avec Martin, mais je l’ai toujours traité avec respect. Cinq fois champion olympique, multiple champion du monde. Fourcade est une légende. Mais maintenant, il y a un nouveau leader – Johannes Thingnes Boe – il a aussi beaucoup de fans. »
Photo : Agence Zoom.