Biathlon : deux sur deux pour Fabien Claude
- Fabien Claude, c’est la deuxième fois en deux courses individuelles qu’on vous voit revenir en conférence de presse. Vous allez commencer à y prendre goût ?
Oui oui, c’est sûr (sourires) ! Plus il y en aura, mieux ça sera. C’est flatteur et je suis content que ça ait tenu encore aujourd’hui. Je pensais que cette dernière balle manquée allait coûter cher.
- Justement cette dernière balle : pouvez-vous nous expliquer ce qu’il s’est passé ?
Contrairement à la dernière fois sur le sprint de Kontiolahti où je sentais que mon tir se dégradait, là j’étais bien, plein d’engagement. Il manque ces deux dixièmes pour la valider et la mettre. Mais quand on est dans ce rythme, limite il faudrait décider avant que je vais me reprendre avant la dernière. C’est vrai que c’est frustrant et on prend un petit coup quand ça fait deux fois. Il faudrait la mettre à un moment donné.
- Peut-on mettre en relation votre constance dans les premières places et votre changement d’équipementier à l’intersaison ?
Oui et non. J’ai des skis qui me plaisent. J’ai changé pour avoir aussi des skis plus personnels. Ma réussite est comme ça aujourd’hui aussi car j’ai bien tiré sur les courses. Je suis dans la moyenne haute sur le circuit. L’année dernière avec des huit et neuf sur dix je pouvais jouer devant. Cette saison on est plusieurs avec une marque française qui bosse pour nous mais il n’y a pas que ça. Les physionomies de courses sont en ma faveur. J’aurais très bien pu faire cinquième mais quand ça tourne comme ça c’est plaisant.
- Lors de la poursuite de samedi, vous partirez tout proche de Quentin Fillon-Maillet. Émilien Jacquelin ne sera pas loin non plus. Comment appréhendez-vous cet exercice qui vous a réussi à Kontiolahti il y a une semaine ?
Je n’y ai pas encore réfléchi. Je vais faire un combat contre moi-même, rester concentré sur moi et réussir à mettre mes intentions dans mon tir. Je ne dois pas non plus m’évader à droite à gauche comme la dernière fois au début. Je ne veux pas me projeter dans un scénario. J’ai les armes pour aller jouer devant. Il y aura vingt balles, quatre tours et une stratégie à adopter dans le dernier tour.
- Est-ce que votre forme est ascendante comme celle que l’on peut affilier au groupe France dans sa globalité ?
Oui, mais personnellement j’ai eu de très bons temps dès le début. On n’était pas tous dans le même sac au niveau de la forme à Kontiolahti. J’ai une forme qui me satisfait, comme je l’ai dit au coach. J’ai digéré l’entraînement et la préparation, je suis sur mon bon niveau et pas sur un pic de forme. On a aussi de très bons skis et on le ressent. C’est un ensemble de choses qui font que ces vingt secondes que l’on perdait sont maintenant en notre faveur.
- Vous avez évoque l’expression « pic de forme ». Nous voulons maintenant savoir : quand est prévu ce fameux pic de forme ?
Pour les mondiaux, j’espère, mais c’est compliqué. On ne fait pas un sport dans lequel on se fixe un objectif précis dans la saison. On travaille sept mois pour arriver en forme et tenir les quatre mois d’hiver. Il y aura encore du travail a Noël mais je suis très satisfait de la forme du moment.
- Au niveau de la bulle coupe du monde, ressentez-vous plus de sérénité et une meilleure ambiance entre les biathlètes ?
Oui, c’est plus détendu. À l’hôtel, nous sommes tous seuls, il n’y a que les Français. Quand on nous a annoncé qu’on était négatifs et qu’on a croisé personne en attendant, on était contents. On fonctionne par groupe avec les gars d’un côté, les filles d’un autre et les techniciens du leur. Nous sommes toujours deux par chambre mais on a moins l’impression d’être dans notre coin.
- La semaine dernière vous avez pris le dessus sur Johannes Thingnes Boe dans le dernier tour. Aujourd’hui, rebelote. Est-ce un nouveau schéma de course préférentiel d’être solide sur les fins de course ?
Je n’ai jamais été réputé pour être le meilleur finisher (rires). Je sais que le dernier kilomètre ou la dernière ligne droite sont à mon avantage et clairement, aujourd’hui, les temps sont très bons dans le dernier tour. Pourtant, j’avais la nette sensation de perdre du temps. Je sentais que j‘avais laissé passer quelque chose de gros avec cette dernière balle.
Ça peut se jouer à la seconde aussi. Après c’est quelque chose de très bien que je réussisse à finir comme ça. En tout cas, si demain l’occasion se présente avec une telle stratégie à adopter, je sais que j’ai un bon finish. Ce sera au feeling.
- Oscar Lombardot, le nouveau « rookie » des Bleus qui vient de vous rejoindre à Hochfilzen a fait sa première course en coupe du monde. Avez-vous pu échanger avec lui après sa course ?
Non pas encore, mais je sais qu’il tire à 8/10 et je crois qu’il ne passe pas sur la poursuite. De mon côté, j’étais clairement focus sur les Norvégiens et l’euphorie du double podium et de la sixième place d’Émilien. On n’en a pas encore parlé avec lui mais on a tous vécus ça et je pense qu’aujourd’hui était un grand moment pour lui.
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Photos : Nordic Focus Photo Agency.