BIATHLON – Récent vice-champion de France du sprint de biathlon d’été à Arçon, le Vosgien de 23 ans nous livre ses impressions au cœur de la préparation. Il évoque avec simplicité sa place en équipe de France, sa relation avec le nouveau staff et ses ambitions pour la prochaine saison.
- Fabien Claude, vice-champion de France de sprint à Arçon mi-septembre derrière Martin Fourcade et 5e de la poursuite, comment jugez-vous ces performances ? Etes-vous surpris de vos bons résultats ?
Je suis satisfait de mon week-end au niveau des résultats, quand on connaît la densité du niveau français. Cela confirme ma bonne préparation. Il y a cependant eu encore trop d’imperfections au tir, notamment à la poursuite. Ces courses sont là pour cela, voir ce qui marche et ce qui ne marche pas.
- En quoi le changement de staff s’est-il fait sentir au niveau de la préparation ?
J’ai toujours été à l’aise par rapport à mes entraîneurs et aux programmes suivis. La progression rime aussi avec changements, donc nous verrons bien et je semble avoir bien assimilé ce que j’ai fait jusqu’ici. Je continue à me construire et je suis bien accompagné tant par le staff que par les copains.
- On connaît vos qualités de fondeur. En quoi l’expérience de Vincent Vittoz peut vous permettre de progresser ?
Vincent nous apporte beaucoup. Nous continuons dans la voie qui fonctionnait les années dernières, mais avec plus de charges d’entraînement : intensités supplémentaires et un peu de changements en musculation. C’est un entraînement qui, je pense, me va bien. Réponse dans un peu plus d’un mois !
Pour l’anecdote, Vincent est un des athlètes qui m’a fait rêver plus jeune et il est encore en poster sur les murs de ma chambre chez mes parents.
Petit Globe de Cristal en IBU Cup
- Comment avez-vous vécu le paradoxe de remporter le globe de l’individuel en IBU Cup et de n’avoir jamais disputé de coupe du monde la saison dernière après une première année prometteuse dans l’élite ?
Ce n’est pas un paradoxe. J’ai été régulier tout au long de la saison, mais je n’ai pas réussi ou que trop tard à monter sur le podium de l’IBU Cup. La concurrence française a encore augmenté avec Antonin Guigonnat et Emilien Jacquelin qui ont fait des très grosses perfs en coupe du monde. Une fois les JO inaccessibles, il fallait rebondir, et le globe a été mon gros objectif de fin de saison, avec celui bien-sûr d’essayer d’accrocher une place sur la finale de la coupe du monde de Tuymen, où j’ai été sélectionné.
- Votre plus grande marge de progression se situe aux tirs ; quels changements avez-vous apporté pour améliorer ce secteur de la discipline ? L’arrivée de Patrick Favre modifie t-elle votre approche ?
Le travail paie toujours. J’ai changé cinq fois d’entraîneur de tir en sept années, et la richesse des discours m’aide à me consolider année par année. Mais j’imagine que cela retarde un peu l’apprentissage. Cela fait maintenant plusieurs années que je suis dans le bon chemin au tir, et Paris ne s’est pas fait en un jour. Mon approche n’a pas fondamentalement changé même si je reviens à des choses plus basiques du biathlon, après avoir beaucoup exploré avec Franck Badiou les deux années dernières.
Un athlète est toujours impatient mais au fil des années et des méthodes complémentaires, je pense avoir beaucoup cherché et mon tir devient solide. Mais je continue bien-sûr à très bien travailler avec Patrick Favre car rien n’est acquis et en tir il faut rester humble. Là encore rendez-vous après la saison !
- Comment jugez-vous la concurrence au sein de l’équipe de France ? Quels vont être vos atouts pour gagner votre place de titulaire ?
Nous avons un bon groupe qui travaille et vit bien ensemble. Dans ce groupe, il est facile de se repérer, de jauger notre niveau avec par exemple les premier, 8e, 10e et 20e du classement mondial, rien que ça !
Je veux devenir un très bon biathlète, donc forcément cela passe par du très bon tir et du très bon ski. Tout le monde est capable de faire de grosses performances dans l’équipe et donc il faudra être excellent.
Malade en rentrant d’Oberhof
- Quel est le programme des prochaines semaines ?
Nous sommes en semaine récupération, après un gros mois de septembre, et cela fait du bien. Je l’attendais depuis quelques jours après être tombé malade en rentrant du tunnel d’Oberhof comme beaucoup d’autres du groupe.
Ensuite, nous aurons deux grosses semaines de stage à Corrençon-en-Vercors, où j’ai hâte de découvrir le beau projet de Marie Dorin-Habert et Loïs Habert avec leur centre d’entraînement. On finira par les deux courses à Arçon, en espérant être en bonne forme pour me faire encore plaisir. Mais ce n’est pas un objectif de qualification.
J’aurai ensuite une semaine à la maison et viendra l’heure de décoller pour Sjusjøen le 1er novembre. Les dés en seront bientôt jetés…
- Quels sont vos objectifs de début de saison ?
J’aurai à passer par la case sélection à Lenzerheide. Il y aura une place pour la coupe du monde pour deux athlètes : Simon Fourcade ou moi. Nous nous entendons très bien, et Simon est une référence, mais c’est la loi du sport : une place donc le meilleur sur les deux sprints cumulés décrochera son ticket.
C’est un premier objectif forcément mais je veux viser beaucoup plus loin. Une saison dure quatre mois et mon objectif principal sera de faire des courses à mon niveau en coupe du monde, et j’espère que cela se soldera par des très bonnes places. Une façon aussi de remercier tous les entraîneurs physiques ou de tir qui ont jalonné ma carrière et cru en moi.
Photo : Nordic Magazine