Biathlon : des débuts en équipe de France pour Eva Laine
Lorsque l’on a questionné la biathlète Eva Laine, vingt ans, sur ses premières courses disputées avec la combinaison bleu-blanc-rouge de l’équipe de France en décembre dernier, son visage s’est illuminé. « On n’y fait pas forcément attention, mais c’est toujours un petit plus de représenter la France plutôt que ton comité régional », expliquait-elle cependant à Nordic Magazine dans la foulée d’un large fou rire.
A Pokljuka (Slovénie) puis Ridnaun-Val Ridanna (Italie), la sociétaire du club des sports de Méribel (Savoie) a réalisé de belles performances, signant deux top 10 puis deux top 15. « Cela m’a montré que j’étais capable de le faire, raconte celle qui a débuté le ski de fond à sept ans. J’ai vécu cela, avec ma copine Célia Henaff, comme de l’expérience et de l’apprentissage. J’y suis allée dans le but de me faire plaisir et d’y faire du beau biathlon. Finalement, je n’étais pas à mon meilleur niveau sur ces courses, notamment physiquement, mais j’ai été assez régulière. »
Une sélection pour les Mondiaux juniors manquée
Après avoir enfilé ses quatre premiers dossards internationaux avant les fêtes de Noël, Eva Laine a vécu une seconde partie de saison plus difficile. A la recherche d’une place pour les championnats du monde juniors d’Otepää (Estonie), la Savoyarde, sixième du classement alors que quatre places étaient en jeu, a effectivement échoué dans sa quête.
« Pour la première partie des sélections, à Bessans, il m’a manqué le tir. Ensuite, j’ai été malade à Peisey-Nancroix, se rappelle-t-elle. Je ne fais pas la première course, mais la seconde… en ayant le Covid. J’y suis allée en me disant que ça allait le faire et que j’allais bien tirer, mais pas du tout [elle termine vingt-sixième du sprint au scratc, NDLR]. Avec du recul, ce n’était pas une bonne idée de participer à cette course. »
Finalement, malgré une belle prestation livrée à La Féclaz (Savoie), Eva Laine, donc, ne se qualifiait pas : « Même si je m’y attendais un petit peu après avoir été malade, j’étais déçue de ne pas être de la sélection parce que c’est un but à atteindre quand on est en catégorie U22. La coupe de France, c’est cool, mais aller jouer avec les meilleurs mondiales, c’est mieux ! »
Un bilan de saison mitigé, un tendon d’Achille récemment opéré
Ainsi, cette grande fan du Norvégien Johannes Thingnes Boe – « il est tout simplement trop fort », dit-elle du multiple champion olympique – tire un bilan mitigé de son hiver, malgré son passage en Junior Cup.
« Je ne suis pas vraiment satisfaite, avoue effectivement Eva Laine. C’est dur de mettre des mots, mais je suis juste frustrée parce que j’ai de très bons temps de ski, mais c’est compliqué pour moi en tir. Ce n’est pas toujours facile de ne pas mettre les balles dedans, surtout au debout, quand tu vas le plus vite que les autres sur les skis. »
Le tir va donc être son grand chantier dans les mois de préparation à venir. En attendant, celle qui est membre des effectifs du comité de ski de Savoie depuis trois ans vient de se faire opérer d’une tendinite au tendon d’Achille qui la faisait souffrir.
Engagée dans des études d’esthétique, elle souhaite travailler pour une grande marque de luxe
Par ailleurs, dans les semaines à venir, Eva Laine va passer son bac pro esthétique qu’elle prépare à l’école Peyrefitte située sur le campus de Technolac du Bourget-du-Lac (Savoie). « Avant, j’étais en filière STAV [sciences et technologies de l’agronomie et du vivant] au lycée Reinach pour passer le bac en quatre ans, mais ça ne me plaisait pas forcément, dit-elle. Je me suis réorientée en bac pro esthétique au bout de trois ans et, là, je suis sur ma dernière année. J’ai beaucoup de retard sur le cursus scolaire, mais je fais maintenant quelque chose qui me plaît. »
Suivant un cursus aménagé sur-mesure lui permettant de mêler ses vies sportives et professionnelle, la biathlète de Méribel souhaite, plus tard, travailler dans le luxe. « J’ai toujours aimé le monde de l’esthétique, prendre soin de moi et me faire belle », précise Eva Laine. Bien sûr, si elle venait à percer dans le biathlon – « Je rêve d’aller aux championnats du monde, en coupe du monde, aux JO » -, cette ambition sera repoussée de quelques années.
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