Depuis le début des 57es championnats du monde de biathlon de Pokljuka (Slovénie), le Belge made in Vosges Florent Claude ne quitte pas le top 30 en individuel. Vingt-deuxième du sprint, il a ensuite terminé vingt-sixième de la poursuite et vingtième de l’individuel. Qualifié pour la mass-start dominicale, celui qui va donc disputer les sept courses de la quinzaine slovène s’est donc reposé ce vendredi. « C’était entraînement en footing autour du lac et un petit de vélo, décrit-il à Nordic Magazine. Cette journée permettait de breaker un peu dans la tête et physiquement parce que je ne suis plus hyper frais. » Entretien.
- Les championnats du monde se passent bien pour vous avec une vingt-deuxième place sur le sprint, une vingt-sixième lors de la poursuite et une vingtième sur l’individuel mercredi dernier…
C’est satisfaisant mais ça aurait pu être encore mieux, notamment sur le sprint où je termine à 1 minute et 4 secondes avec le 10/10. C’était super serré et il y avait une belle opportunité de remonter sur la poursuite mais je n’ai pas bien tiré et je rétrograde de quatre places. Sur l’individuel, l’objectif était de tirer à 19 ou 20 et, avec 19, j’aurais espéré au moins un top 15, mais j’ai perdu pas mal de temps sur les deux derniers tours où c’était dur physiquement sur les skis. Ce que je mets en place au tir depuis le début des Mondiaux est vraiment satisfaisant mais, en ski, si c’était bien au début, la forme commence à descendre avec l’enchaînement des courses.
- Cette fatigue physique est-elle également causée par la difficulté de la piste ?
Je suis à mon niveau moyen de la saison au niveau du ski de fond. Je sais très bien que je ne suis pas le plus rapide de la coupe du monde mais mon niveau me permet de réaliser de très belles courses. L’enchaînement est fatigant sur cette piste exigeante mais il faut aussi prendre en compte le facteur du changement de température. Le week-end dernier, on courait par -15°C et, depuis mardi, il fait +5°C avec une neige complètement transformée. Ça fatigue l’organisme parce qu’en trois jours on a eu une forte amplitude de température. C’est éprouvant.
« En rehaussant la moyenne de tir, ça fait automatiquement monter la moyenne au classement »
- Dimanche, vous allez participer à votre première mass-start aux Mondiaux : était-ce un objectif avant le début de la quinzaine de Pokljuka (Slovénie) ?
J’en avais fait une au Grand-Bornand l’année dernière dans des conditions terribles où il n’y avait qu’une trace sur la piste. Johannes Boe était parti fort dès le premier tour, ça avait créé plein de groupes et j’avais été piégé à cause de mon gros dossard. Je n’ai rien pu faire donc cette mass-start, ce sera comme si c’était la première. Avant de venir aux Mondiaux, l’objectif était de passer par de bonnes courses individuelles pour être de ce départ groupé. Je suis super content d’y être, en plus avec le dossard 21. Je n’y suis pas en tant que vingt-neuvième ou trentième. Ça veut dire que j’ai bien fait le boulot pour me qualifier. J’espère que ça se passera bien, ce sera à moi de bien tirer et de tenir les groupes en ski.
- Avez-vous un objectif en place sur cette course des rois ?
On est que trente, donc ça réduit un peu mais si je peux essayer de rentrer dans les quinze, je serais déjà content. Si je peux être dans les dix, pourquoi pas ! Sur la mass-start, tout est ouvert et, sur le début des Mondiaux, je ne suis pas loin du top 15. Tout est possible dans un sens comme dans l’autre.
- Avant les championnats du monde, vos résultats étaient moins bons qu’à Pokljuka (Slovénie) : qu’est-ce qui a changé ?
En décembre, ce n’était pas super, en janvier c’était mieux mais il en manquait un peu. Pour le moment, je fais mes meilleurs résultats sur les Mondiaux parce que je tire mieux que sur mon début de saison avec une forme similaire. En rehaussant la moyenne de tir, ça fait automatiquement monter la moyenne au classement.
« Les performances d’Antonin Guigonnat et de Simon Desthieux me donnent envie »
- Sur le mois de janvier, vous avez participé à la coupe du monde avec vos deux frères Fabien et Emilien : comment l’avez-vous vécu ?
C’était une première que trois frères soient sur une coupe du monde en biathlon ! C’était top parce qu’on l’a su durant la période de Noël, ce qui nous a permis d’avoir quasiment la même préparation en s’entraînant sur le même objectif. Pour une fois, on allait évoluer ensemble en coupe du monde ! Le premier week-end d’Emilien a été très bon, ce qui lui a permis d’enchaîner. Je ne sais pas ce qu’il se passera sur la suite de l’hiver mais on aura peut-être la chance de revivre cela.
- Avez-vous été surpris par la première course d’Emilien, auteur d’un 10/10 sur le sprint d’Oberhof (Allemagne) terminé à la 33e place ?
Ça fait depuis l’année dernière qu’il a largement le niveau pour monter en coupe du monde. En début de saison, il n’arrivait pas à passer les sélections mais on savait qu’il avait le niveau. Ça ne m’a pas du tout surpris, je connais son niveau. En plus de cela, il aurait pu faire beaucoup mieux parce qu’il ressort quatorzième du debout à Oberhof : il aurait directement pu terminer dans le vingt ! Il savait qu’il ne montait pas en coupe du monde juste pour découvrir.
- Vos anciens coéquipiers Simon Desthieux et Antonin Guigonnat, avec qui vous aviez remporté des médailles mondiales chez les jeunes, brillent cette semaine : cela doit vous donner des idées…
Ils ne viennent pas de nulle part, ça fait des années qu’ils sont dans les tops mondiaux. Simon, c’était sa première médaille individuelle et Antonin, après une saison difficile, revient à pleine bourre. Ça donne envie et je me dis pourquoi pas moi ? Ce n’est pas que ça qui me motive pour les courses qui arrivent, mais ça pourrait être une belle histoire.
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Photos : Nordic Focus.