« Il est déjà temps de rattaquer », lance Frédéric Jean. Cette semaine, l’équipe de France A de biathlon se trouve du côté de Chambéry où le premier stage de la saison olympique est organisé. Avant d’aller à Prémanon (Jura) et à Corrençon-en-Vercors (Isère) en juin, les meilleurs biathlètes tricolores se sont effectivement retrouvé en Savoie pour cinq jours de tir de précision, course à pied, vélo, musculation et ski-roues.
Frédéric Jean, l’entraîneur du groupe féminin, revient pour Nordic Magazine sur les premiers jours de la préparation qui mèneront ses athlètes jusqu’aux Jeux olympiques de Pékin 2022, le phare lumineux dans le lointain horizon de l’équipe de France. Entretien.
- Comment avez-vous retrouvé vos athlètes en ce début de semaine ?
J’ai retrouvé les filles le 24 mai, mais elles avaient déjà rattaqué depuis trois semaines. Je ne retrouve pas non plus des sédentaires [rires] ! En deux mois, elles ont pris le temps de récupérer mentalement suite à l’impact de la Covid-19. Cela nous a coûté beaucoup, que ce soit du côté des athlètes ou du staff.

- Le tir est-il prépondérant lors de ce stage de reprise de Chambéry (Savoie) ?
On met l’accent sur le tir tous les après-midi mais, de là à dire qu’il y a beaucoup de tir par rapport aux autres stages, ce n’est pas vrai. Elles ont une séance par jour, comme d’habitude, mais, ce qui est juste, c’est que c’est un tir différent, en stand, pour travailler la précision et la stabilité en passant du temps derrière la carabine. C’est un tir qui se fait au repos plutôt qu’en aérobie autour d’un pas de tir.
« Continuer à bosser en apportant des petites touches de nouveauté pour continuer à progresser »Frédéric Jean à Nordic Magazine
- Quelles sont les autres activités de ce stage savoyard ?
Depuis lundi, les filles font également pas mal d’entraînement physique avec des sorties à vélo, de la course à pied, de la musculation et du ski-roues, notamment en skating avec la montée du col du Granier.
- Est-ce différent de préparer une saison olympique par rapport à une saison classique ?
Surtout pas ! J’essaye d’apporter des petites choses par rapport à l’entraînement pour essayer d’amener encore plus de performance. Mais ce n’est pas parce que c’est une année olympique qu’on va tenter des choses ou faire des choses jamais essayées. C’est hors de question. Le but est de continuer à bosser en apportant des petites touches de nouveauté pour continuer à progresser. Après, ce serait mentir de dire que c’est une année comme les autres.
« Adapter le programme des biathlètes en fonction de leur corps »Frédéric Jean à Nordic Magazine
- En avez-vous discuté avec vos athlètes ?
Lors du premier briefing en début de semaine, je leur ai dit qu’on allait leur parler tous les jours de cette échéance olympique. Le but est que les athlètes s’imprègnent le plus rapidement de cela pour que ça devienne la routine, que ça ne les perturbe pas.

- Avez-vous opéré des ajustements dans la préparation par rapport à l’été passé ?
On essaye de se perfectionner dans plusieurs domaines. Pour la partie physique, on va continuer à gratter un petit peu sur tout le travail musculaire. Il y a aussi des petites choses à aller chercher sur ce qu’on appelle l’entraînement au féminin et notamment le cycle menstruel [dont Nordic Magazine avait consacré un dossier dans son dernier numéro, NDLR]. On se penche là-dessus pour créer des discussions et adapter le programme en fonction de leur corps. Ce sont des petits détails qui, au final, n’en sont pas trop.
« On avait envie de se concentrer sur les meilleures »Frédéric Jean à Nordic Magazine
- Cette saison, vous avez décidé de sélectionner seulement cinq biathlètes en équipe de France A pour préparer l’hiver : pour quelles raisons ?
C’est la fameuse année olympique et on avait envie de se concentrer sur les meilleures. Aujourd’hui, malheureusement pour la sixième, il y avait une petite différence de niveau par rapport à la numéro cinq. On a aussi fait ce choix aussi pour créer de la confrontation dans le groupe du dessous où il y aura une sixième place en coupe du monde à aller chercher.

- Caroline Colombo et Lou Jeanmonnot pouvaient pourtant prétendre à cette sixième place dans le groupe A…
L’hiver dernier, sportivement parlant, cela s’est passé de la même manière sur la coupe du monde entre Caroline Colombo et Lou Jeanmonnot. On en a pas grillé une plus que l’autre physiquement, mais c’est juste que le niveau n’était pas ce qu’on attendait sur la coupe du monde.
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