Frédéric Jean : « Polir le diamant avant de présenter le produit fini à Östersund à la fin du mois »
« On a hâte que ça reprenne ! » D’emblée, Frédéric Jean, le chef d’équipe de l’équipe de France féminine de biathlon, impose son enthousiasme. Il faut dire que, dans moins de 48 heures, ses athlètes remettront un dossard sur neige pour la première fois depuis le mois de mars dernier. Ce sera à Sjusjøen (Norvège), où les Bleus sont arrivés en stage la semaine dernière.
Pour Nordic Magazine, Frédéric Jean, 38 ans, s’est posé quelques minutes pour faire un premier bilan de ce dernier camp d’entraînement de la préparation. Le regard braqué sur les courses du week-end et la coupe du monde d’ouverture d’Östersund (Suède). Entretien.
- Comment se passe votre stage norvégien débuté il y a maintenant une semaine ?
Il a fallu laisser du temps aux athlètes pour qu’elles puissent retrouver leurs sensations et leurs repères sur la neige. C’est normal, mais très rapidement après notre arrivée, on a pu faire des séances spécifiques. Les conditions de ski sont très bonnes sur cette boucle de 3,3 kilomètres. Pour le moment, on a pu faire tout ce qui était prévu dans cette dernière ligne droite de la préparation.
- Comme vous le disiez, le passage, souvent délicat, des ski-roues aux skis de fond, s’est bien déroulé pour vos biathlètes…
Il y a toujours un peu d’excitation parce qu’on arrive à une période de la saison où il faut un peu tenir en laisse les athlètes qui en ont marre de la préparation. Clairement, on a ouvert la cage lors de ce stage sur neige. Je le prends comme un sas dans lequel on essaye de transférer tout le travail effectué l’été sur la neige. On est là, maintenant que le travail a été fait, pour polir le diamant avant de présenter le produit fini à Östersund à la fin du mois.
« La répétition générale, c’est exactement le bon terme »Frédéric Jean à Nordic Magazine
- Comment ont réagi vos athlètes aux premières intensités sur neige ?
Plutôt bien ! Quand on est arrivés, je leur ai laissé deux séances de ski libre dans la même journée pour reprendre. Très rapidement ensuite, on a fait une séance musculaire spécifique bras ou jambes pour se tonifier sur la neige. Derrière, on a attaqué le travail d’intensité pour repérer s’il y avait des manques et si cela se dégradait sur le plan technique. Tout s’est bien passé.
- Vous êtes à deux jours du sprint des courses d’ouverture de Sjusjøen (Norvège). Allez-vous prendre ces compétitions comme une répétition générale ou un entraînement ?
La répétition générale, c’est exactement le bon terme. On était là sur un stage de travail, mais, avec cet horizon des courses en fin de semaine, il y a de l’excitation chez les filles. Après, il ne faut pas perdre de vue l’objectif de l’hiver : ce n’est pas briller à Sjusjøen puis ne plus rien faire jusqu’au 15 avril, mais bien de monter sur des podiums en coupe du monde et aux Jeux olympiques en février. Mais ce week-end permet, à tout le monde, staff et athlètes compris, de faire une répétition générale par rapport à ce qu’il faudra mettre en place dans deux semaines à Östersund (Suède).
« Il va falloir mettre de l’implication sur ce qui a été travaillé depuis sept mois »Frédéric Jean à Nordic Magazine
- Il ne faudra pas donc pas tout révolutionner…
Surtout pas ! Les filles ne vont pas inventer des choses qu’elles n’ont pas faites de la préparation au niveau du tir et de la gestion de course. Il va falloir, au contraire, mettre de l’implication sur ce qui a été travaillé depuis sept mois durant toute la préparation.
- Qu’attendez-vous de vos biathlètes ce week-end ? Le résultat sera-t-il vraiment important ?
Ce sera important parce que la saison démarrera seulement deux semaines après Sjusjøen. J’espère qu’elles vont être performantes, mais, comme il restera deux semaines de préparation, elles ne seront pas à 100%. Si jamais il s’avère qu’elles ne sont pas dans le coup physiquement, ce sera mon rôle d’accompagner les filles concernées pour les rassurer et peaufiner les réglages. Très honnêtement, par rapport à la préparation et aux progrès et modifications techniques apportées, j’aimerais qu’on soit déjà dans le match. Cela ferait monter la confiance sans passer la semaine à la maison à gamberger.
« Une dernière ligne droite en Norvège pour recréer de la vitesse et retrouver du rythme en basse altitude »Frédéric Jean à Nordic Magazine
- Coronavirus oblige, vous étiez restés à Bessans (Savoie) l’année dernière avant de partir sur la coupe du monde. Que cela change-t-il d’aller à Sjusjøen ?
Pas mal de choses ! L’année dernière, on a fait une dernière ligne droite de préparation à presque 1 800 mètres d’altitude alors que l’ouverture de la saison s’était faite au niveau de la mer. Avec du recul, c’est peut-être ce qui a fait qu’on a mis un peu de temps à se mettre dans le rythme. C’est pour cela que, cette année, on a opté pour cette stratégie-là de faire de l’altitude en amont et une dernière ligne droite en Norvège pour recréer de la vitesse et retrouver du rythme en basse altitude.
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