BIATHLON – Alors que la coupe du monde de biathlon reprend ce vendredi du côté d’Oberhof (Allemagne), Frédéric Jean, responsable du groupe féminin, répond aux questions de Nordic Magazine. En faisant passer un message de confiance envers ses biathlètes.
En décembre dernier, avant les courses d’Hochfilzen (Autriche), Frédéric Jean expliquait à Nordic Magazine avoir une équipe pour jouer devant. Malheureusement, la faute à une perpétuelle inconstance derrière la carabine, ses biathlètes ne sont pas parvenues à s’installer parmi l’élite du biathlon mondial. Au matin de la reprise de la coupe du monde sur le site thuringien d’Oberhof (Allemagne), le coach drômois, dans cette nouvelle interview donnée à Nordic Magazine, livre un message de confiance envers ses athlètes. Entretien.
- Comment abordez-vous ce nouveau cycle de compétitions ?
J’espère qu’on va bien attaquer. On a essayé de monter un plan de bataille du mieux possible pendant les deux semaines passées à la maison. Après deux, trois jours pour récupérer, les filles ont réaliser une phase de travail en faisant du musculaire avant de remettre du volume et de réaliser quelques intensités pour essayer de répondre présent dès la reprise. Elles ont également eu des séances encadrées par Paulo au niveau du tir. L’idée, c’est vraiment d’être tout de suite présents et de ne pas se servir de la première semaine d’Oberhof pour souhaiter la bonne année.
- Vos biathlètes se sont donc entraînées seules pendant la période des fêtes : n’était-ce pas difficile à gérer ?
On avait tous besoins de profiter de la famille et de rentrer à la maison après un long bloc de courses en novembre et décembre. La plupart des athlètes se sont retrouvées autonomes au niveau de leurs entraînements mais c’est leur job. Il leur faut de l’autonomie, c’est ce qui fait la force de certains champions. Elles se sont entraînées chez elles, dans leur coin avec quelques séances de tir, en présence de l’entraîneur, avec certaines filles.
- Avez-vous retrouvé vos biathlètes en forme ?
Oui, bien sûr ! Elles avaient un programme d’entraînement bien défini qu’elles ont toutes respectées. Elles n’étaient pas dans la nature. On est à Oberhof depuis quelques jours et les sensations sont correctes. Sur le décrassage réalisé hier, ça rendait plutôt bien. J’espère qu’elles répondront présentes dès cette première course.
« Ce sont des petits détails à régler »
- On parle beaucoup des soucis de tir de vos athlètes, pensez-vous qu’elles puissent faire sauter ce verrou mental de façon régulière après ce break de fin d’année ?
Je pense sincèrement que oui. Techniquement, elles ont tout. Ce sont des petits détails à régler, vraiment rien du tout. Le fait de se retrouver à la maison, autonome avec la carabine permet de mettre en place des choses que l’athlète a envie de faire. Derrière, il peut prendre conscience de ce qu’il a fait, de ce qu’il aurait pu faire. Je reste convaincu que la période à la maison a fait du bien. On sera rapidement fixé… Mais il faut qu’elles arrivent, comme à l’entraînement, à faire les choses régulièrement.
- Il manque le petit déclic…
Franchement, quand on voit ce qu’elles sont capables de faire sur la vitesse à ski où elles ont toutes progressé, si elles ont le déclic à Oberhof, on ne devrait pas du tout avoir les mêmes résultats. Même si on ne crache pas sur les quatre podiums du mois de décembre, on aurait pu faire deux voire trois fois plus de podiums vu leur niveau physique. J’y crois à fond !
« Il ne faut rien s’interdire »
- Les IBU Cup vont débuter en janvier avec une double étape organisée à Arber, en Allemagne : est-il possible de voir une fille monter en coupe du monde en cas de bons résultats ?
Il ne faut rien s’interdire. La relève a aussi beaucoup travailler et elles espèrent toutes monter sur la coupe du monde. Malheureusement pour elles, on a vu, sur toutes les confrontations réalisées entre les équipes A et les équipes B, qu’il y avait une grosse différence de niveau. Mais on n’est pas à l’abri qu’une fille passe au travers complet en coupe du monde et qu’une autre domine en IBU Cup en faisant des podiums dans tous les sens. Il faudra montrer des faiblesses d’un côté et un gros niveau de l’autre pour que ce changement se fasse.
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Photos : Nordic Focus.