Biathlon : Gilles Marguet se souvient d’Oslo-Holmenkollen
« À Oslo-Holmenkollen, j’ai plein de souvenirs en biathlon mais celui que je vais vous raconter concerne le ski de fond… et il n’a, pour moi, pas d’égal ! Nous sommes le 20 mars 1999, jour du 50 kilomètres libre. Mais pas en mass-start comme aujourd’hui. Les départs étaient individuels, toutes les 30 secondes. »
« D’aussi loin que je me souvienne, je ne rêvais pas forcément de Jeux olympiques ou de médailles… Après avoir vu les images des championnats du monde de ski nordique de 1982 à Oslo, avec tout ce monde, ces familles qui dormaient au bord de la piste pour avoir une place au « soleil » afin de pouvoir encourager leurs idoles, mon plus grand rêve était donc d’être un jour au départ de cette course mythique ! Le 20 mars 1999, dream come true ! »
« Il y avait trois boucles à parcourir, deux de 20 kilomètres, une de 10 kilomètres. Je ressens encore cette ferveur, ce public incroyable, ces orchestres qui jouent de la musique française si vous êtes Français, suisse si vous êtes Suisse, allemande si… Cela sent la saucisse et la fumée avec tous ces barbecues le long du parcours. Tout ce monde, ce bruit, ces encouragements et moi, le petit français, j’oublie un peu que c’est un 50 bornes ! Je me laisse emporter par ce moment qui me faisait rêver depuis si longtemps. Quel bonheur de skier dans la Mecque du ski de fond, le berceau, là où tout a commencé. »
« Seulement, ce monument te rappelle vite à l’ordre. C’est à l’évidence une course « d’hommes » et l’euphorie des premiers instants se transforme petit à petit en mal de jambes, puis en hypoglycémie, puis en petites crampes et, pour finir, tu n’es plus qu’une immense crampe ! »
« Je suis à 3 kilomètres de l’arrivée, je n’en peux plus, je bouge un muscle et ce mouvement se transforme en une douleur indescriptible. Je suis mort, impossible de finir. Et puis, une petite voix te dit que tu es sur le 50 d’Oslo, que TU NE PEUX PAS ABANDONNER ! Alors, je me remets en mouvement, les douleurs sont indescriptibles, mais j’avance. Très lentement, mais j’avance. Et, là, le public se met à m’encourager comme si j’étais en train de jouer la gagne. Un truc de malade !!! J’ai le sentiment que les gens ont compris que je n’abandonnerais jamais cette course, que j’avais trop de respect pour elle, pour ce lieu et ces fans inconditionnels. »
« Le voilà, mon meilleur souvenir d’Oslo-Holmenkollen. Ce moment de partage où l’émotion dépasse le cadre du sport et du résultat. Un moment suspendu… Au fait, ce jour-là j’ai terminé loin, très loin (64e à plus de 14 minutes), mais c’était sans importance ! »
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