Biathlon : Gilles Marguet se souvient d’Östersund
« Sportivement, je n’ai pas de bons souvenirs là-bas. J’en ai un seul qui m’a marqué : une poursuite par grand froid où je ne sors pas une balle sur les trois premiers tirs avant d’en rater trois au dernier et je recule [c’était en décembre 2002 et, en réalité, il a commis deux erreurs lors de l’ultime debout pour terminer trente-troisième après être parti cinquante-troisième, NDLR]. La première fois que je suis allé à Östersund, c’était pour les championnats du monde militaires 1991, mes premiers, ça date ! Ce site a plusieurs particularités avec le lac, la tour et le pas de tir. Justement, le lac, c’est la première petite anecdote que je voudrais raconter. »
« J’étais fan de rallyes et j’ai toujours adoré les voitures. En hiver, le lac d’Östersund gèle et ils en font une route pour passer de l’autre côté. Nous, avec notamment Hervé Flandin, on était restés une semaine sur place après les Mondiaux militaires avant de repartir sur la coupe du monde. On avait loué des appartements et on a eu la bonne idée d’également louer des voitures et de partir faire des rallyes sur le lac en pleine nuit à 120 km/h. C’est quelque chose que j’avais toujours rêvé de faire et un grand souvenir que j’ai d’Östersund ! Je me souviens aussi qu’on était habillés comme à la ville et qu’on sortait la voiture dans de la peuf de 50, 60 centimètres. C’était n’importe quoi, mais on s’amusait tellement. »
« Ensuite, encore aux championnats du monde militaires 1991, une équipe d’Iran était venue. Les mecs, ils sortaient de la guerre contre l’Irak [commencée en 1980 et terminée en 1988, NDLR] ! Ils arrivaient au repas complètement congelés en doudounes parce qu’ils découvraient ces températures. Je me souviens que, quand on faisait les cérémonies, toutes les délégations étaient en rang et, eux, ils n’avaient que des tenues estivales, sans manches, alors qu’il faisait -15 °C ! Même s’ils étaient congelés, ils ne bougeaient pas. »
« On voyait qu’ils avaient vécu des trucs dont il ne fallait même pas essayer de savoir ce que c’était. C’était super décalé, mais super intéressant. Stéphane Azambre, un ancien fondeur et biathlète, avait d’ailleurs échangé un pin’s avec eux. Ces mecs-là, ils n’avaient jamais skié et je me rappellerais toujours qu’ils avaient des vieux Vandel comme skis de fond alors que c’était du skate. Ils n’arrivaient pas à passer la passerelle qui était glacée et devaient la contourner. En temps de ski, ils ont dû faire trois fois La Transjurassienne en trois jours ! C’était juste des guerriers, mais dans tous les sens du terme. »
« La dernière anecdote a un rapport avec la fameuse tour d’Östersund. Une année, en coupe du monde, deux mecs de l’équipe de France dont je tairais les noms ont essayé de l’escalader par l’extérieur. Ils sont montés sur le toit et, une fois là-haut, ils ont été cueillis par les policiers ! Dans mes souvenirs, il a fallu négocier dur pour qu’ils ne passent pas la nuit au poste… »
A lire aussi
- Nordic Magazine s’entoure de nouveau d’une équipe d’experts pour vous faire vivre la saison 2023/2024
- Tout le programme de la coupe du monde d’Östersund
- Que sont-ils devenus ? Gilles Marguet
Les cinq dernières infos
- Biathlon : après le rejet de l’appel d’Evgeny Ustyugov, la Norvège récupère la médaille de bronze olympique du relais de 2014
- Ski de fond : les Suédois en stage à Livigno et au col de Lavazè
- Biathlon : Sebastian Samuelsson se plaît dans sa « merveilleuse vie » de papa
- Biathlon : le Tribunal arbitral du sport rejette les appels d’Evgeny Ustyugov et Svetlana Sleptsova
- Ski de fond : malade, Calle Halfvarsson loupe le stage des Suédois à Livigno