Biathlon : Gilles Marguet se souvient d’Hochfilzen
« En mars 2005, l’équipe de France de biathlon arrive sur les championnats du monde d’Hochfilzen confiante. Sansan [Sandrine Bailly, NDLR] sort des courses de Pokljuka où elle a signé le triplé sprint, poursuite, mass-start et Raph [Raphaël Poirée, NLR] est maillot jaune. Personnellement, je ne suis plus athlète depuis quelques saisons, mais je fais partie de l’équipe de techniciens. Nous travaillons avec Jan Erik Bjoern le « waxtech » de Raph, rien ne peut nous arriver ! »
« Dans le Tyrol, la neige est abondante, très abondante ! Les premières courses se soldent par des places d’honneur pour la France voire des médailles en chocolat. Notamment deux pour Sandrine Bailly lors du sprint et de l’individuel. Une semaine de galère, de remises en question, d’engueulades, d’essais à n’en plus finir… Bref, des moments que seuls les techniciens peuvent vivre quand la semaine part en « cacahuète » ! L’équipe n’est peut-être pas au mieux de sa forme, mais nous ne trouvons pas la solution au niveau de la glisse. C’est la dépression, on est au fond du trou… »
« Nous décidons alors avec Johan Gautier et Sébastien Vincendet de faire un « day off » et d’aller skier à Kitzbühel. Quelle bonne idée, c’est un super bon souvenir ! Il y avait une peuf incroyable. Je suis une vraie chèvre en alpin, mais mes deux compères, eux, sont experts. Ils me guident et on se fait une journée de ski énorme, en hors-piste, dans des paysages de rêve, avec comme point d’orgue, le retour en station par LA fameuse Streif de Kitzbühel ! »
« A ce sujet, permettez-moi de vous dire messieurs les skieurs alpins que vous être de grands malades et que, du premier au dernier, j’ai le plus profond respect pour vous. Votre bravoure n’a d’égale que votre folie et je me dois de rester poli ! »
« De retour à la réalité, les courses se suivent et se ressemblent. Quatrième et cinquième en relais, la galère se poursuit. Le dernier jour – dimanche de mass-starts -, c’est la fête, la course des seigneurs ! Nous sommes l’équipe de France, on ne peut pas rentrer comme ça, sans médailles ! L’année précédente, à Oberhof, nous avions été insolents de réussite, mais, là, le sort s’acharne. La mass-start féminine se solde par une neuvième place de Sansan. Mais il reste une course, nous retournons au combat ! »
« C’est là que le deuxième bon souvenir personnel d’Hochfilzen intervient. Les héros ne meurent jamais. Raph, avec sa rage habituelle, vient décrocher une médaille de bronze sur la mass-start masculine qui, bien évidemment, vaut de l’or. Ce n’était « que » du bronze, mais cela représentait tellement pour toute l’équipe. Je nous revois avec Seb [Sébastien Vincendet, NDLR] partir en salto dans cette fameuse peuf ! Nous sommes des gamins, des gamins heureux. »
« Ce qui nous rend le plus heureux, au-delà de la médaille, c’est de ne pas avoir sombré, d’avoir continué à y croire et d’avoir vécu une aventure humaine magnifique. Hochfilzen 2005, en résumé, ce sont deux grands moments de bonheur entourés d’instants de doute… Une semaine ordinaire de biathlon en somme ! »
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