Biathlon : Johannes Thingnes Boe sur sa planète
Depuis que la coupe du monde 2022/2023 de biathlon a commencé fin novembre à Kontiolahti (Finlande), le Norvégien Johannes Thingnes Boe est inarrêtable. Après une douzième place décrochée sur l’individuel d’ouverture à quatre cibles manquées, le triple vainqueur du gros globe de cristal a remis les pendules à l’heure plus d’une fois. Le cadet des frères Boe reste tout simplement sur une impressionnante série de six victoires : deux en relais, deux en sprint et encore deux en poursuite.
Autant de succès permettant au Scandinave de trôner au sommet du classement général de la coupe du monde. Ainsi, en ce début de semaine, Johannes Thingnes Boe a débarqué au Grand-Bornand (Haute-Savoie) avec l’étiquette du grandissime favori. D’autant que le stade Sylvie-Becaert est son jardin puisqu’il n’y est jamais reparti sans victoire ! En 2013 et 2017, il signait un retentissant doublé sprint/poursuite, en 2019, il triomphait de la mass-start et de la poursuite et en 2021 il remportait le sprint, sa seule victoire de l’hiver en coupe du monde.
« Tenter de donner plus que son maximum »
Pour le battre cette semaine, donc, le défi s’annonce immense. « Avec ses temps de ski actuels et la qualité de son tir, c’est difficile d’aller le chercher », confirme Quentin Fillon-Maillet.
« Le secret de la réussite sera de rester concentré sur moi-même, lance de son côté le Dauphinois Emilien Jacquelin. Pour battre Johannes, il faudra faire des courses pleines et être capable de se donner à 100 % sans arrière-pensées. Le sprint d’Hochfilzen m’a montré que j’étais capable de rivaliser sur une moitié de course, mais derrière, mentalement, tellement il est fort, il faut réussir à passer un cran supplémentaire pour tenter de donner plus que son maximum. Il faut essayer d’avoir ce supplément d’âme et je compte sur le public pour cela. »
Le Cluse Vincent Vittoz, coach des Bleus depuis de nombreuses années, partage cet avis : « Il faut d’abord être dans sa partition à soit, c’est-à-dire être dans son travail sans regarder les autres, indique l’entraîneur haut-savoyard. Johannes est très fort, à un avantage psychologique sur la concurrence et reste donc le favori. Après, on n’est pas à l’abri qu’il commette des erreurs. A un moment donné, il ouvrira forcément des portes la et il faudra être là quand ce sera le cas. D’où l’importance de rester centrés sur notre performance. »
Les confrontations directes comme objectifs
Emilien Jacquelin, qui considère Johannes Thingnes Boe comme un « athlète d’exception », penche plutôt pour une victoire face au Norvégien en confrontation directe. « Le passé m’a prouvé que c’était possible de le faire et je pense être meilleur qu’il y a trois ou deux ans, estime l’Isérois. Sur des formats individuels, par contre, il a cette capacité à aller plus vite que tout le monde et il est capable de gagner avec une voire deux erreurs. »
« Je ne désespère pas de le battre parce que ma forme va continuer de monter et que, même dans ses grandes années, j’arrivais à rivaliser de temps en temps avec lui », termine Quentin Fillon-Maillet.
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