BIATHLON – Ce dimanche, au lendemain d’une journée marquée par le doublé de la poursuite, l’équipe de France masculine a caviardé son relais. Pour Nordic Magazine, les acteurs du jour tentent d’expliquer leur échec.
Biathlon : comment expliquer le fiasco du relais masculin français ?
« Hier, on était au ciel, aujourd’hui on est retombés par terre. » La métaphore, glissée par Patrick Favre, le coach du tir tricolore, décrit aussi bien la situation qu’elle est lourde de sens. Au lendemain d’une poursuite marquée par les 20/20 de Quentin Fillon-Maillet, Emilien Jacquelin et Antonin Guigonnat, l’équipe de France masculine s’est manquée dans les grandes largeurs lors du relais d’Hochfilzen (Autriche). Le Dauphinois, qui a tourné à deux reprises sur son debout, caviardant un relais bien lancé avec deux tours de pénalité, n’a pas pris ses responsabilités. « Ça me met un coup, réagissait le champion du monde de la poursuite en zone mixte sitôt son calvaire terminé. Le problème est mental. »
C’est qu’Emilien Jacquelin, pourtant déplacé du rôle de lanceur à celui de deuxième homme, n’arrive pas à sortir de son schéma full attack utilisé, notamment, ce samedi : « On dirait que ça ne lui va pas de temporiser en restant dans les skis des autres et en assurant le tir, pense Antonin Guigonnat qui lui a passé le témoin en tête de la course. Emilien, il a le gros échec de Kontiolahti en tête… et il n’a pas réussi à trouver la bouée de sauvetage pour ne pas aller sur l’anneau. C’est frustrant, ce n’est pas le vrai Emilien que je vais vu aujourd’hui. »
« Ce sont des moments très durs »
« Ce n’est pas une question de position ou de carabine mais plutôt de la situation. Il y a la partie humaine à prendre en compte et, pour 80% des athlètes, c’est ce qui fait la différence. C’est là qu’on doit comprendre ce qu’il y a à améliorer pour ne pas tomber une nouvelle fois », continue Patrick Favre qui ne veut pas discuter de la sortie, ou non, d’Emilien Jacquelin des titulaires du relais. « Ce sont des choses qu’on doit discuter entre nous avant d’en parler », tranche l’Aostien.
« À sa place, j’aurais envie de faire le prochain relais parce que j’ai toujours envie de relever ce défi, explique Antonin Guigonnat, privé de l’effort collectif depuis de longs mois, barré par la concurrence. Mais je lui ai dit en face qu’on ne pourrait pas en vouloir au sélectionneur de ne pas le prendre dans le prochain relais. Ce sont des moments très durs, en particulier pour lui. Ce n’est vraiment pas marrant de vivre ça. » C’est déjà la deuxième fois en sept jours. Heureusement, trois courses individuelles sont prévues la semaine prochaine, avec les premières mass-starts de l’hiver.
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Photos : Nordic Focus.