Biathlon : Hugo Rivail explique pourquoi il a décidé de ranger la carabine
Dimanche dernier, quelques jours après avoir été éjecté des équipes de France de biathlon pour la saison 2022/2023, le Savoyard Hugo Rivail, 25 ans, a officialisé sa décision de mettre un terme à sa carrière. Médaillé mondial chez les juniors en relais, vainqueur sur le circuit de la Junior Cup mais aussi de l’IBU Cup, il ne sera jamais monté en coupe du monde, arrêtant finalement son chemin dans le biathlon quelques semaines après sa petite sœur Méline, de trois ans sa cadette.
« C’est une pure coïncidence, explique-t-il. On avait tous les deux des objectifs à notre niveau et on se stoppe en même temps ! Cela va faire bizarre, mais il y a d’autres choses à découvrir à côté. » Pour Nordic Magazine, Hugo Rivail a accepté de revenir sur son choix d’arrêter le biathlon. Entretien.
- La publication de la composition des équipes de France de biathlon, sans votre nom, est-elle la cause de votre retraite ?
Pour être tout à fait honnête, j’y pensais déjà depuis un moment. Dès la fin de saison, je savais que cela allait être compliqué d’être sur les listes, donc arrêter était une possibilité. J’ai tout de même attendu la publication des listes parce que j’aurais continué si j’avais été maintenu en équipe de France. J’avais espoir, mais c’est comme cela… J’ai pris une semaine pour réfléchir et ne pas prendre de décision hâtive, mais j’ai tout de même fait le choix de m’arrêter là.
- Avez-vous eu des explications sur votre absence des collectifs fédéraux ?
Non pas forcément, mais je m’en doutais… C’est quelque de logique parce qu’il y a des jeunes qui arrivent et qui font leur place alors que, personnellement, je n’ai pas montré les résultats suffisants pour aller plus haut. Pour moi, ce n’est pas une surprise, mais j’aurais bien aimé continuer [rires] !
- Au moment de fermer ce chapitre du biathlon, y a-t-il de la frustration de ne pas être parvenu à faire mieux ?
Il n’y a pas de frustration parce que j’ai toujours travaillé dans le bon sens et fait tout ce qu’il fallait pour réussir. Ce n’est pas passé, mais je me suis donné à fond pour atteindre mon niveau. Peut-être, simplement, que je ne pouvais pas aller plus haut. Ce n’est pas de la frustration, mais c’est vrai que c’est difficile de quitter ce milieu qui m’a fait grandir. Cela fait quinze ans que je fais du ski de fond. J’ai tout appris par là, donc c’est compliqué de fermer tout cela.
- Avez-vous pensé continuer hors de la Fédération ?
J’ai beaucoup réfléchi à cette possibilité de trouver un groupe qui me permette de me préparer pour atteindre un niveau coupe du monde et pas simplement IBU Cup. J’ai eu plein d’options, dont une très bonne avec le comité de Savoie où ils font du super boulot, mais j’ai finalement décidé d’arrêter. J’ai 25 ans, je préfère changer de voie tout de suite pour faire autre chose. Avec deux ou trois ans de moins, j’aurais continué, c’est sûr !
- Finalement, vous vous stoppez sur une victoire lors du relais mixte de l’IBU Cup de Ridnaun, en Italie…
Oui, c’est cool ! Et même, plus globalement, sur une belle dernière quinzaine avec un top 6 sur un sprint, une bonne poursuite et ce super relais avec les copains. C’est bien de terminer là-dessus, surtout que j’ai été très loin dans les classements au début de l’année.
- Regrettez-vous de n’être jamais parvenu à vous hisser en coupe du monde ?
C’est sûr que j’aurais bien aimé y monter. C’est ce que tout compétiteur souhaite ! Mais je n’ai pas eu cette opportunité ni les résultats et la régularité pour y prétendre. C’est comme cela.
- Que retenez-vous de toutes ces années passées dans le monde du biathlon ?
Il y a plein de choses, mais, en premier, c’est la famille du biathlon. C’est un truc incroyable, que ce soit avec les Français ou les étrangers. On est tous dans un même milieu et on partage des choses incroyables. C’est sûr que cela va me manquer.
- Savez-vous de quoi sera fait votre futur ?
Je ne sais pas encore ce que je vais faire, mais c’est sûr que je ne vais pas trop m’éloigner du biathlon. C’est tellement quelque chose qui m’a marqué ! Je me laisse quelque temps pour réfléchir à mon avenir [il est actuellement en licence de gestion et développement des organisations de sport et de loisir, NDLR].
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