Biathlon : Océane Michelon, la patronne de l’IBU Cup
Lancée en fin d’hiver dans une quête haletante pour le gain du classement général de l’IBU Cup, Océane Michelon aura fait preuve d’une grande force mentale pour finalement soulever le gros globe.
En janvier, lorsqu’elle a endossé ses premiers dossards en coupe du monde, zappant ainsi cinq courses du circuit B, le globe devenait un objectif bien lointain pour la Savoyarde. Même avec une petite entorse de la cheville qui l’a privé du premier sprint d’Arber (Allemagne), la native de Chambéry (Savoie) n’a cessé d’engranger les points.
Distancée par Jenny Enodd, Océane Michelon s’était présentée sur les finales d’Obertilliach (Autriche) avec l’obligation de performer si elle voulait décrocher le gros globe de cristal. Dans le Tyrol autrichien, la biathlète des Bauges Ski Nordique – faisant preuve de sérénité dans les moments clés – aura aligné les podiums (quatre en cinq courses) pendant que ses rivales perdaient pied.
Des performances qui lui permettaient de succéder à la Suédoise Tilda Johansson au palmarès et de devenir la deuxième Française à l’emporter après Lou Jeanmonnot lors de la saison 2021/2022. Ce succès offrait également à l’équipe de France féminin un quota supplémentaire pour l’ouverture de la coupe du monde 2024/2025. Cerise sur le gâteau, Océane Michelon allait accompagner cette victoire finale des petits globes du sprint et de la poursuite. Une saison pleine pour la Baujue qui, en plus de qualités physiques indéniables, semble avoir trouvé la clé sur le pas de tir.
Une saison référence pour l’équipe de France
La première course de l’hiver – une victoire de Jeanne Richard sur l’individuel de Kontiolahti (Finlande) – avait donné le ton d’une saison très réussie pour l’équipe de France féminine en IBU Cup. Avec deux autres podiums, la biathlète des Gets (Haute-Savoie) a ensuite rapidement gagné sa place en coupe du monde… comme Océane Michelon, qui revenait, comme on l’a vu, sur le circuit B en fin de saison.
Pendant ce temps-là, Anaëlle Bondoux aura parfaitement pallié l’absence des leaders. La Dauphinoise a épaté grâce à sa vitesse sur les skis, pratiquement sans rivale à sa hauteur. Avec deux victoires et deux top 5, la sociétaire du GUC Grenoble Ski a également participé à la collection de cristal en raflant le globe de la mass-start au terme d’une dernière course pleine de maîtrise.
Quatrième du général après sa première saison complète en IBU Cup, elle est à dix-neuf ans dans des temps de passage très intéressants. Anaëlle Bondoux devra néanmoins gagner en régularité au tir si elle veut passer le cap supérieur : celui de la coupe du monde.
La troisième Française du général est Camille Bened. Blessée fin novembre à Bessans (Savoie), la Chablaisienne a dû ronger son frein pour se rétablir pendant que les copines brillaient à l’international. Revenue à la compétition en janvier, la Haut-Savoyarde n’a cessé de prendre du rythme jusqu’à revenir sur le podium lors du sprint d’Arber (Allemagne) puis de l’individuel court d’Obertilliach (Autriche). Au terme d’une demie saison, la biathlète du Chablais Nordic termine tout de même treizième du général et a prouvé qu’il faudrait compter sur elle.
Les autres Bleues de l’IBU Cup
Montée en coupe du monde sur tout le premier trimestre, Gilonne Guigonnat avait dû débuter son année 2024 en IBU Cup. En signant deux victoires d’affilée à Martell-Val Martello (Italie) puis Ridnaun-Val Ridanna (Italie), la petite sœur d’Antonin ne s’est pas attardée sur le circuit B et a pu retrouver le gratin du biathlon mondial dès l’étape italienne d’Antholz.
Après une tournée scandinave plutôt encourageante avec quatre top 15, Paula Botet a dû subir une nouvelle opération fin décembre. 2024 n’aura pas été un long fleuve tranquille pour la Vosgienne qui a lutté pour revenir à son niveau de l’hiver passé qui l’avait vu terminer troisième du général. Physiquement un peu moins bien, la Bressaude a en plus parfois été lâchée par son tir, qui avait été pourtant l’une de ses grandes forces la saison passée. Après une pause de plusieurs semaines, elle est revenue sur les courses d’Obertilliach (Autriche) et termine trente-troisième du général.
Si Noémie Remonnay n’était pas forcément parmi les favorites aux tickets internationaux, son très bon début de saison sur la scène nationale lui avait ouvert les portes de l’IBU Cup. Sans complexe, la Franc-Comtoise s’est invitée dans le top 10 dès sa deuxième course sur le sprint de Martell-Val Martello. Début février, à Arber (Allemagne), elle n’est pas passée loin du podium avec la quatrième place du sprint. Si elle doit encore gagner en régularité sur les tapis, elle a prouvé à tout le monde qu’elle avait passé un cap physique cette année.
Candidate logique à une place de titulaire en coupe du monde, Chloé Chevalier a dû composer cet hiver avec une forme physique en dents de scie et une densité incroyable dans le groupe féminin. Malade puis hors de forme, la Dauphinoise s’était écartée du biathlon quelques temps pour se retrouver. Une pause profitable pour Chloé Chevalier, revenue à la compétition aux tous derniers jours de février. A Obertilliach (Autriche), elle a même retrouvé le chemin du podium et, visiblement, le plaisir de pratiquer le biathlon.
Une saison IBU Cup qui a également vu les participations, en décembre, de Léonie Jeannier et Chloé Bened. Si la Franc-Comtoise a sauvé sa saison en se qualifiant pour les Mondiaux juniors d’Otepää (Estonie) – où elle gagnait la médaille de bronze du relais -, la Chablaisienne aura vécu un hiver des plus compliqués, souffrant de douleurs tibiales et dorsales.
Les Allemandes prennent date pour l’avenir
Si l’avenir du biathlon féminin français semble prometteur, les Allemandes ont également de sérieux atouts. Avec Emily Schumann (21 ans), Julia Tannheimer (18 ans), Julia Kink (20 ans) ou Johanna Puff (21 ans) sans oublier Lisa Maria Spark et Stefanie Scherer, le biathlon germanique pourrait bien rayonner dans un avenir proche.
Troisièmes de la coupes des nations derrière la Norvège et la France, les Allemandes construisent l’avenir avec de jeunes talents déjà capables de s’imposer sur le circuit B.
La Norvège, un leadership en trompe-l’œil ?
Si la Norvège remporte le classement des nations comme depuis trois saisons, son statut mérite de la nuance. Avec des biathlètes d’expérience comme Jenny Enodd (27 ans), Karoline Erdal (26 ans), Ragnhild Femsteinevik (28 ans), Emilie Kalkenberg (26 ans) ou Ida Lien (26 ans), la Norvège joue l’assurance face à des nations comme la France ou l’Allemagne qui misent clairement sur la jeunesse pour s’exprimer en IBU Cup.
Reste qu’avec Gro Randby (21 ans) et Maren Kirkeeide (21 ans), les Scandinaves ont aussi de quoi voir l’avenir avec sérénité. Douzième du général, la première citée avait été alignée sur les Mondiaux juniors d’Otepää tandis que la seconde a fait des aller-retours fréquents entre la coupe du monde et l’IBU Cup, signant tout de même cinq podiums en dix courses.
Tous les classements féminins finaux de l’IBU Cup 2023/2024
Classement général
Sprint
Poursuite
Individuel
Mass-start
Coupe des nations
Epreuves mixtex
A lire aussi
- IBU Cup : le bilan de l’étape de Kontiolahti
- IBU Cup : le bilan de l’étape d’Idre Fjäll
- IBU Cup : le bilan de l’étape de Sjusjøen
- IBU Cup : le bilan de l’étape de Martell-Val Martello
- IBU Cup : le bilan de l’étape de Val Ridanna
- IBU Cup : le bilan des championnats d’Europe de Brezno-Osrblie
- IBU Cup : le bilan de l’étape d’Arber
- Obertilliach : Océane Michelon gagne le gros globe de cristal de l’IBU Cup, comme Lou Jeanmonnot en 2022
- « Ce serait stupide de vouloir en rajouter une couche » : après son sacre en IBU Cup, Océane Michelon ne participera pas aux finales de la coupe du monde à Canmore
Les cinq dernières infos
- Saut à ski | Rasnov : le Japonais Keiichi Sato en tête des qualifications, top 20 pour Ari Repellin
- Biathlon : du beau monde aux championnats de Norvège
- Ski de fond : une bonne nouvelle pour Ebba Andersson et Gustaf Berglund
- Rollerski : elle va courir la Klarälvsloppet une semaine après ses chutes à ski-roues
- Saut à ski : les billets pour la Tournée des Quatre Tremplins partent comme des petits pains