Biathlon : la Norvège, puissance 5 en IBU Cup
L’an passé, l’Allemand Lucas Fratzscher avait évité une hégémonie norvégienne en terminant deuxième du classement général de l’IBU Cup. Cette saison, en revanche, les compatriotes de Mats Oeverby et Johan-Olav Botn ont tout simplement pris les cinq premières places du classement.
Sur les vingt-trois courses individuelles disputées, dix-neuf ont été remportées par un biathlète du royaume. Les Scandinaves ont également signé quatre triplés, trois quadruplés, quatre quintuplés et même un sextuplé lors d’un des deux sprints d’Arber (Allemagne). Le tout avec des sélections changeantes, des retours gagnants – comme ceux de Sindre Fjellheim Fjorde et Sverre Dahlen Aspenes en fin de saison – et une jeunesse pleine de talents à l’image d’Isak Frey. Tout au long de la saison, il y a toujours eu au moins un Norvégien sur le podium.
Une domination sans partage qui se concrétise aussi dans les épreuves collectives puisque seul le relais mixte simple des championnats d’Europe de Brezno-Osrblie (Slovaquie) – gagné par la Suède – leur aura échappé. Avec 8 493 points marqués sur 8 610 possibles dans la coupe des nations, les Norvégiens établissent un nouveau record de points historique qu’il sera bien difficile d’améliorer.
Mats Oeverby, vainqueur opportuniste devant Johan-Olav Botn
A deux étapes de la fin d’hiver, rien ne semblait pouvoir écarter Johan-Olav Botn du gros globe de cristal. Leader avec une avance phénoménale, la révélation de l’année devait logiquement conclure un hiver de toute beauté avec le gros globe de cristal. Seulement, au dernier moment, les portes de la coupe du monde se sont ouvertes pour le Norvégien de vingt-quatre ans pour la tournée nord-américaine. Auteur de treize podiums (dont sept victoires) sur quinze courses disputées et affolant les compteurs sur les skis, Johan-Olav Botn aura été le grand monsieur de cette saison 2023/2024.
Cependant, ce n’est pas lui qui inscrit son nom au palmarès de l’IBU Cup. La faute à un très bon Mats Oeverby. Alors qu’il n’avait pas encore levé les bras de l’hiver, ce dernier a su profiter de l’absence de son coéquipier pour s’imposer trois fois de suite à Obertilliach (Autriche). Après une saison où il ne sera sorti qu’une fois du top 10, il coiffe finalement son compatriote au poteau. Après Filip Fjeld Andersen (2021), Erlend Bjoentegaard (2022) et Endre Stroemsheim (2023), le trophée du circuit B est donc remporté par un biathlète norvégien pour la quatrième fois.
Damien Levet, meilleur Fleu
Après une saison 2022/2023 où il aura alterné entre le circuit Junior Cup et l’IBU Cup, Damien Levet a réussi cette saison à s’imposer comme un titulaire régulier. Avec deux cérémonies des fleurs sur l’étape inaugurale d’Idre Fjäll (Suède), le Bornandin est également rentré quatre fois dans le top 15. A vingt-deux ans, il terminer l’hiver sur un bilan encourageant qui aurait encore pu être plus flatteur avec des statistiques au tir plus soignées (80 % de réussite au couché, 79 % au debout).
Derrière le Haut-Savoyard, on retrouve un autre tricolore dans le top 15 en la personne d’Emilien Claude. Le Vosgien – qui avait gagné sa place en coupe du monde en début d’hiver avec notamment un top 10 sur l’individuel d’Östersund (Suède) – a dû composer avec un déficit de forme en plein hiver et le retour de ses soucis physiques. Le triple champion du monde juniors a finalement remontré de très belles choses sur les courses finales d’Obertilliach (Autriche), tant physiquement que face aux cibles. Une fin de saison en fanfare et franchement rassurante pour le Bassurois.
Les satisfactions du clan tricolore
A tout juste vingt-et-un ans, Valentin Lejeune signe une saison pleine de promesses. Le Bassurois a notamment connu sa première cérémonie des fleurs à Sjusjøen (Norvège) derrière un quintuplé Norvégien. Encore jamais aligné en IBU Cup avant cet hiver, l’étudiant grenoblois aura souvent été le Français le plus rapide. Seizième du général, et après avoir découvert la coupe du monde à Ruhpolding (Allemagne), il sera forcément plus attendu l’an prochain.
L’autre belle satisfaction concerne Théo Guiraud-Poillot qui a prouvé qu’il pouvait rivaliser sur la piste avec les cadors du circuit. Présent à trois reprises dans le top 10, il aurait même pu accrocher le podium sans des journées parfois difficiles sur les tapis. Comme Valentin Lejeune, il a été aligné sur les Mondiaux juniors d’Otepää (Estonie) et a donc terminé sa saison IBU Cup début février, impactant de fait son classement général final.
Premier déçu des sélections pour les Mondiaux juniors, Gaëtan Paturel s’est relancé en découvrant l’IBU Cup sur l’étape d’Obertilliach (Autriche). Une première sélection plutôt positive pour un athlète de vingt ans avec notamment un premier top 20.
Les autres Bleus, entre doutes et douleurs
Saisons très difficiles en revanche pour Rémi Broutier et Sébastien Mahon. Dixième du général l’an dernier, le premier nommé était forcément attendu cet hiver. Cependant, le Savoyard, souvent hors de forme, n’a pas trouvé le rythme et a terminé sa saison internationale sur un abandon lors de la poursuite de Ridnaun-Val Ridanna (Italie). Quant au biathlète de l’ES Saugette, après un début de saison plutôt encourageant en ne sortant pas du top 30, son corps lui a de nouveau dit stop. Revenu gagner en coupe de France à Peisey-Nancroix (Savoie), il aura vécu un nouvel hiver perturbé.
Une saison d’IBU Cup qui a également vu les participations d‘Ambroise Meunier et Paul Fontaine. Aligné sur les manches de Martell-Val Martello (Italie) et Ridnan-Val Ridanna, et malgré des temps de ski plutôt bons, ce dernier n’aura marqué que neuf petits points, plombé notamment par un tir compliqué. De son côté, Ambroise Meunier, après une saison 2022/2023 encourageante, n’aura gagné sa place sur le deuxième niveau mondial qu’en toute fin de saison.
Enfin, les présences d’Oscar Lombardot et d’Antonin Guigonnat dans le top 20 du général sont anecdotiques. Si le Franc-Comtois a bien débuté sa saison sur le circuit B, il a rapidement pris place dans le groupe coupe du monde. Quant au Montblanais, il n’est redescendu que brièvement en IBU Cup, s’offrant au passage un titre de champion d’Europe sur le sprint de Brezno-Osrblie.
Trois Allemands dans le top 10
Comme souvent en IBU Cup, Allemands et Français sont les seuls à contrecarrer (un peu) l’hégémonie norvégienne. Côté Germanique, ils sont trois dans le top 10 du classement général final. On trouve d’abord Danilo Riethmueller au sixième rang. Vainqueur de la mass-start 60 de Ridnaun-Val Ridanna (Italie), le Saxon s’est illustré par sa vitesse à ski. Après cinq podiums consécutifs en Italie, il a d’ailleurs convaincu son staff de lui offrir sa chance en coupe du monde.
Egalement très rapide sur les planches, Simon Kaiser termine huitième du classement juste derrière son expérimenté compatriote Lucas Fratzscher. Ultra rapide sur les skis, Simon Kaiser va devoir améliorer un peu ses statistiques au tir (73% en moyenne) s’il veut lui aussi se faire une place à l’étage supérieur.
Les autres nations se sont, en revanche, faites très discrètes cette saison. Hormis la dixième place de l’Italien Daniele Cappellari, Français, Norvégiens et Allemands se partagent les places dans le top 15. Dans le top 20, seul l’Ukrainien Bogdan Tsymbal vient modifier ce constat.
Tous les classements masculins finaux de l’IBU Cup 2023/2024
Classement général
Sprint
Poursuite
Individuel
Mass-start
Coupe des nations
Epreuves mixtes
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