BIATHLON | SKI DE FOND – Au terme des premières compétitions de biathlon de l’hiver qui ont eu lieu en Suède, le Bressaud Baptiste Noël, qui était présent en tant qu’observateur auprès de la SVT, raconte l’ambiance, les coulisses et les perspectives des sports nordiques dans le royaume.
Stina Nilsson qui choisit le biathlon : petites phrases et rivalités
C e week-end, un Français a vécu les épreuves de biathlon d’Idre en Suède en spectateur privilégié. Il s’agit du Vosgien Baptiste Noël, cheville ouvrière de l’Alliansloppet. Le spécialiste de ski de fond et de rollerski vit depuis plusieurs années à Trollhättan, au sud-ouest du royaume. Et c’est avec l’équipe de la télévision publique SVT qu’il a assisté aux débuts de Stina Nilsson. Il raconte.
- Ce week-end, vous avez vécu sur place les premières courses de biathlon de l’hiver qui se sont déroulées à Idre en Suède où vous vivez. En cette période de coronavirus, quelle était l’ambiance ?
L’ambiance est bonne bien que spéciale. Tout le monde prend ses distances et reste avec son propre groupe. Et, bien sûr, pas de public sur l’événement, ce qui n’aide pas à réchauffer l’ambiance. Mais on commence à être habitués à ces conditions dans le sport et on est dejà très heureux d’être là et d’avoir des compétitions qui se maintiennent.
- Qu’avez-vous pensé de Stina Nilsson, moins performante le dimanche que le samedi ?
Stina Nilsson a fait une course impressionnante samedi ; aujourd’hui, c’est beaucoup moins bon au tir. Mais bon, pour une « débutante », rien d’anormal.
- En Suède, comment vit-on le fait que, bien que championne olympique en titre du sprint, elle ait choisi de se tourner vers le biathlon ?
Ça a fait beaucoup causé en Suède. Et les médias ont beaucoup couvert l’événement à coup de petites phrases de ses anciennes coéquipières. Aussi, ce qui diffère d’en France, c’est que les deux fédérations sont séparées et donc plus ou moins rivales. Donc c’est sûr que ça a fait sensation et certains l’ont s’en doute vécu comme une petite trahison…
« La Vasaloppet a pris la bonne décision »
- Therese Johaug a désigné Frida Karlsson comme sa principale rivale. De quoi lui mettre la pression. Qu’en dit-on en Suède ?
C’est sûr que Frida semble la plus au fait de venir troubler la domination Johaug. Tout le monde attend avec impatience de voir le duel débuter !
- Quelques coureurs lors de la Bruksvallsloppet, 400 à peine prévus à la Vasaloppet… êtes-vous optimiste pour l’hiver en Suède ?
Oui c’est vrai qu’il y’a eu beaucoup de réductions. La Vasaloppet a pris la bonne décision, les amateurs auront trois semaines pour courir cette course mythique. Les élites auront la part belle. Je pense que c’est un moindre mal au vu de la situation mondiale. L’important, c’est de maintenir des événements de qualité pour la TV ou pour les amateurs, tout en prenant les meilleurs dispositions pour protéger les participants.
- Peut-on encore parler de courses populaires quand seule l’élite pourra prendre le départ ?
Oui je pense. Cette année, l’important c’est de participer, de continuer à s’entraîner, se tenir en forme et avoir un petit objectif. Il faut se dire que c’est mieux que rien et que les saisons prochaines seront sans doute meilleures.
« Le système suédois fonctionne plutôt bien »
- Cet été, vous avez imaginé un circuit virtuel de rollerski qui a connu un grand succès. Peut-on imaginer quelque chose de similaire en hiver ?
Oui c’est possible, mais ce serait vraiment dommage de n’avoir que des événements virtuels.
- Que pense le Français que vous êtes de la gestion de la pandémie de coronavirus par la Suède quand, dans votre pays natal, tout le monde est confiné ?
Alors c’est l’éternelle question de qui fait mieux et qui a raison. Je ne suis pas spécialiste, chaque pays a ses propres particularités et doit agir en en tenant compte. Je pense que le système suédois fonctionne plutôt bien, les gens font attention et peuvent continuer à sortir et avoir une activité physique. Ce qui est pour moi le plus important. Ce qui me chagrine le plus en France, c’est d’enfermer presque tout le monde. Les répercussions seront sans doute mauvaises pour le monde du sport et pour la jeunesse.
- Quel est votre programme des prochaines semaines ?
Pour ma part, c’est départ pour Bruksvalarna dès aujourd’hui. Et je vais continuer de travailler avec la production TV dès mercredi.
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Photos : Facebook Baptiste Noël.