Biathlon : le prometteur Jacques Jefferies se confie à Nordic Magazine
Présent dans les collectifs fédéraux depuis la saison 2020/2021 après plusieurs années passées au comité du Mont-Blanc, le Gêtois Jacques Jefferies figure aujourd’hui parmi les biathlètes français les plus prometteurs de sa génération. L’hiver dernier, le Haut-Savoyard de 21 ans, devenu il y a quelques semaines ambassadeur de l’IBU sur les sujets environnementaux, est notamment monté sur ses premiers podiums individuels en Junior Cup, remportant également la médaille d’argent mondiale juniors du relais mixte et le titre européen juniors du relais mixte simple en compagnie de la Franc-Comtoise Léonie Jeannier.
Pour Nordic Magazine, au lendemain de sa participation dimanche dernier à L’Etape du Tour sur ses routes d’entraînement (il en a fait un excellent résumé à retrouver en cliquant ICI), Jacques Jefferies a accepté de se confier sur sa saison dernière, tout en se projetant sur la suite. Entretien.
- Êtes-vous satisfait de votre hiver passé marqué pas des podiums en Junior Cup, mais aussi deux médailles aux championnats d’Europe et du monde juniors ?
Dans l’ensemble, oui ! Quand on regarde les résultats, sur le papier, ils sont très bons avec de belles performances aux championnats d’Europe juniors et des podiums en Junior Cup. Après, en regardant mon objectif de l’été dernier de monter régulièrement en IBU Cup, ce n’est pas cela parce que je n’y suis pas allé du tout. En plus, on avait comme grand objectif les Mondiaux juniors de Shchuchinsk et, là-bas, j’étais très fatigué. La forme n’était pas présente et, à part le relais mixte, on passe à travers la compétition.
- En début de saison, votre objectif était donc de monter en IBU Cup et, finalement, dès les sélections de Bessans (Savoie), vous n’étiez pas dans le coup…
C’est quelques chose qui m’arrive tous les ans… A Bessans, pour les premières courses de l’année, je ne suis jamais présent et je n’arrive pas à sortir la course qu’il faudrait. C’est dommage parce que si j’arriverais à le faire, cela irait beaucoup mieux sur la suite de l’hiver.
« L’objectif était clairement l’IBU Cup : c’est là où je veux être à l’âge où j’arrive »Jacques Jefferies à Nordic Magazine
- Savez-vous pourquoi vous ne parvenez pas à briller dès le début de l’année ?
Je ne sais pas trop… Avec mes coachs [actuellement, c’est Rachel Demangeat gère sa programmation, NDLR], on va justement essayer de changer les choses cette année en mettant plus de volume juste avant. Ce sont des sélections importantes parce que c’est suite à cela qu’on sait, globalement, ce qu’on va faire sur la suite de l’hiver.
- Comment avez-vous géré la déception ne pas être parvenu à monter en IBU Cup ?
Il y a forcément eu de la déception parce que l’objectif était clairement l’IBU Cup et c’est là où je veux être à l’âge où j’arrive. Ensuite, j’ai cependant été très content d’avoir pu performer en Junior Cup derrière.
« Il reste encore à progresser sur la vitesse de tir »Jacques Jefferies à Nordic Magazine
- Sur l’hiver dans sa globalité, avez-vous le sentiment d’avoir progressé ?
Au niveau du tir, oui ! Quand je vois mes statistiques, il n’y a que aux Mondiaux juniors où je suis vraiment passé à travers [les conditions étaient terribles avec énormément de vent, NDLR]. Pour le reste, c’est assez satisfaisant et je suis content. Il reste cependant encore à progresser sur la vitesse de tir. Le tir a toujours été le secteur où je suis moins performant, mais, avec beaucoup de travail, notamment à sec à la maison et avec les coachs en stage, cela prend forme. J’y crois et je pense qu’on va avoir droit à de belles choses sur les années à venir !
- Depuis le début de la préparation, ce sont Claire Breton et Rachel Demangeat qui sont vos référentes en équipe de France relève : comment cela se passe-t-il ?
Cela se passe super bien ! On avait déjà vu Rachel [Demangeat] sur les championnats d’Europe juniors et c’est une coach que l’on voyait très régulièrement sur le circuit national [jusque-là, elle entraînait la Savoie, NDLR]. C’est différent qu’avec d’autres coachs, on travaille d’autres axes, mais le groupe vit très bien ! On a de bonnes choses à travailler sur l’été qui arrive.
« Il faut aller vers un tir plus dynamique avec plus de confiance en moi sans avoir peur de lâcher des belles balles »Jacques Jefferies à Nordic Magazine
- Justement, quel est le point important sur lequel vous souhaitez insister ?
Il y a la vitesse de tir et arriver à trouver un tir un peu plus engagé et en confiance. Quand je tire, j’ai toujours deux respirations entre deux balles, c’est un peu lent et pas ce que l’ont voit à la télé ! Il faut aller vers un tir plus dynamique avec plus de confiance en moi sans avoir peur de lâcher des belles balles. Sur les skis, parallèlement, il faut que je garde le fond que j’ai déjà et ne pas me perdre.
- Tout cela, on imagine, avec le but de pouvoir monter directement en IBU Cup en début d’hiver prochain…
Avant cela, il y a déjà le deuxième Summer Tour [en octobre à Arçon, NDLR] que je vise toujours ! Après, quand on ira skier en début d’hiver à Bessans, le but sera d’être prêt pour monter en IBU Cup le plus rapidement possible.
« C’est différent, mais je pense que cela marche bien »Jacques Jefferies à Nordic Magazine
- Cette année, en équipe de France relève, il y a deux sous-groupes par sexe et non pas âge comme cela a pu être le cas par le passé : est-ce différent ?
C’est effectivement un peu différent. L’année dernière, même si c’était par âge, on s’entraînait quand même entre garçons et filles sur certaines séances. Là, comme on est vraiment séparés, il y a très peu de séances en commun. C’est différent, mais je pense que cela marche bien.
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