Biathlon : fin parfaite pour Anaïs Chevalier-Bouchet
C’est il y a tout juste trois semaines que la biathlète dauphinoise Anaïs Chevalier-Bouchet, 30 ans, a disputé la dernière course de sa carrière. C’était à Bessans (Savoie) à l’occasion du relais des championnats de France. Une dernière victorieuse. « Venir gagner ce relais avec les jeunes, c’était une belle histoire et une belle boucle qui se bouclait », se remémore Thierry Dusserre, coach au comité du Dauphiné et un de ses premiers entraîneurs, à Nordic Magazine.
L’entraîneur isérois, qui l’a également accompagné en équipe de France en 2013/2014 lors de sa première année en coupe du monde, tient d’ailleurs à rendre hommage à son ancienne élève.
« J’ai souvent parlé d’elle aux jeunes parce que, au comité, ce n’était forcément pas quelqu’un qui crevait l’écran. On n’était pas sûrs et certains qu’elle ferait du haut niveau un jour de part ses qualités physiques à 15 ou 16 ans. Par contre, elle avait un mental dès cet âge-là, se rappelle-t-il. Je le mets en avant auprès des jeunes du comité parce qu’elle a cru en elle depuis ses débuts. C’est quelqu’un qui a toujours adhéré au discours, qui s’est employée et qui s’est certainement fait très mal pour y arriver. C’est un modèle d’abnégation et une belle personne. J’ai été très heureux de l’accompagner et j’ai toujours été très fier de ses résultats tout simplement parce que c’est quelqu’un qui le méritait. »
« Les marches les plus importantes à gravir se situent après les U17 »
Thierry Dusserre, d’ailleurs, en prenant l’exemple d’Anaïs Chevalier-Bouchet, trace le chemin idéal pour passer les différentes étapes menant au très haut niveau. « Elle a eu des résultats très jeune en étant championne de France chez les jeunes et en participant au FOJE. On l’a vue arriver de loin, mais toujours avec ce recul qui nous dit que les marches les plus importantes à gravir se situent après les U17 », note-t-il.
« Pour autant, je crois qu’il ne faut pas dire que les résultats U15 et U17 ne sont pas importants. Dans le Dauphiné, on a vu tous les champions – Martin Fourcade, Simon Fourcade, Jean-Guillaume Béatrix, Marie Dorin-Habert, Anaïs Chevalier-Bouchet, Emilien Jacquelin, Chloé Chevalier, Sophie Boilley, Marie-Laure Brunet – arriver de loin. Il faut juste que les jeunes ne s’usent pas dans l’apprentissage de façon à ce que quand il faut vraiment être là, autour 20 ans, ils puissent être présents, continue-t-il. En plus, il faut veiller à ce qu’ils ne prennent pas la grosse tête et ne pas se pensent être déjà arrivés. C’est cela, finalement, le plus compliqué parce que cela peut les faire arrêter de travailler. »
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