Biathlon : en 2024, Eric Perrot s’est fait une place
Ce samedi, c’est en Isère, et plus précisément à Corrençon-en-Vercors, que l’équipe de France masculine de biathlon débute son deuxième stage de la préparation estivale. Présent au sein du groupe A depuis maintenant plusieurs saisons, Eric Perrot sera bien de la partie sur les pistes du stade vertacomicorien.
Vainqueur pour la première fois de sa carrière sur la coupe du monde le 10 mars dernier à Soldier Hollow (États-Unis) et détenteur de ses premières médailles mondiales, le Savoyard s’est un peu plus affirmé comme l’un des nouveaux tauliers du circuit. Le biathlète de Peisey-Valandry (Savoie) se confie sur son hiver XXL au micro de Nordic Magazine.
- L’exercice 2023/2024 a été le plus réussi de votre jeune carrière en termes de résultats. Est-ce votre ressenti ?
Sur l’hiver dernier, je note qu’il y a eu une belle progression. C’était l’objectif à long terme que je m’étais fixé pour l’an dernier. Concrètement, j’ai franchi un cap qui m’a permis d’aller jouer devant sur beaucoup de courses à la suite. Jouer tout devant, me placer régulièrement dans le top 5 et faire des courses à ce niveau là, ça m’a permis de prendre confiance et de développer mon biathlon pour m’adapter au plus haut niveau. C’est le plus gros point positif de ma saison.
- Ce cap vous a d’ailleurs permis de décrocher vos premières médailles mondiales en février dernier à Nove Mesto (République tchèque)…
En termes de résultats, il y en a eu des tops comme le relais en or aux Mondiaux, la victoire en coupe du monde ou encore le podium juste après. Après, il y a aussi plein de belles performances où je suis rentré dans le top 10 voire 5. Je pense que c’est un peu cette « quantité » de résultats à ce niveau qui m’a permis de progresser et comprendre pas mal de choses à mettre en place dans les années à venir.
- Sauriez-vous expliquer cette progression constante au fil des années ?
Pour moi, c’est juste un travail quotidien que je fais depuis tout petit. Le fait d’y croire à fond depuis le plus jeune âge joue aussi. C’est une progression qui vient naturellement en continuant à faire des choses simples. La préparation avait également été bonne et cela s’est justifié avec les bons résultats.
Ma mentalité et la façon dont je vois mon sport sont plutôt saines. Physiquement, je commence à devenir plus solide et cela me permet d’être plus régulier sur les courses. Au tir, j’ai compris des choses à partir des Mondiaux. C’est tout bête mais j’ai réussi à retomber sur des choses assez simples tout en y mettant beaucoup d’intention. Je suis très motivé de faire ce que je fais et je pense que l’ensemble de tout cela marche bien.
- Le changement d’entraîneurs du printemps dernier ne vous a donc pas vraiment perturbé…
Pas plus que cela. Cela fait cinq ans d’affilée que je change de paire d’entraîneurs. D’années en années, cela m’a apporté de nouvelles choses. Je me suis développé physiquement et mentalement, j’ai trouvé de la stabilité. C’est une régularité globale qui fait que le travail paie. Chaque année je fais le même bilan où je me dis que je vais dans le bon sens.
- Ce changement récurent d’entraîneurs vous a donc permis d’enrichir vos compétences ?
Après, bien sûr qu’ils m’ont apporté plein de belles choses comme tous ceux d’avant l’avaient fait. Changer chaque année m’a apporté plusieurs apprentissages différents et c’est aussi pour cela que j’en suis là. Sur l’ensemble, je trouve ça assez positif. Je pense que le fait d’être assez jeune joue aussi. C’est un moment important pour grossir mon bagage et apprendre plein de choses. Je n’ai pas tout vécu, loin de là, mais j’ai vécu plein d’expériences différentes qui m’ont amené à avoir ce bagage intéressant.
- Vous avez repris l’entraînement il y a désormais plusieurs semaines, comment s’est passée votre coupure ?
Cette année, j’ai pas mal coupé. De fin mars, début avril à début mai, je n’ai pas fait grand chose. En général, je fais plutôt trois semaines de coupure tout en maintenant un peu d’entraînement. Là, je voulais aussi voir ce que cela donnait en coupant plus longtemps. Sur la reprise, cela m’apporte des choses assez positives. Cela m’a aussi permis de revenir très motivé car j’avais l’impression de ne rien avoir fait depuis très longtemps. Je me rends compte que je fais des séances de qualité.
- Et aujourd’hui, à l’aube du deuxième stage de votre été prévu à Corrençon-en-Vercors (Isère), comment vous sentez-vous ?
De mai à mi-juin, on s’est refait une vraie forme globale. On avait déjà de bons entraînements mais là, on va se tourner vers le spécifique. Pour ma part, je me sens très bien et le corps répond solidement. Mentalement, je suis aussi très motivé et je me sens fort. Je sens aussi que j’ai beaucoup progressé sur pas mal de points. Je suis plus prêt à encaisser beaucoup d’entraînement et à y mettre encore plus de qualité. Ces deux dernières années en équipe A m’ont beaucoup servi pour ça.
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