Biathlon : l’importante prise de parole à propos de la dépression de Grete Gaim
Ecartée des circuits internationaux de biathlon après une dépression, Grete Gaim s’est livrée ces derniers jours dans le podcast sportif « Only girls in sports » du média estonien ERR. Un moment d’échange dans lequel l’Estonienne n’hésite pas à mettre le sujet sur la table sans tabou dans le but d’aider les autres athlètes pouvant souffrir à libérer leur parole.
« J’ai pu voir à quel point ce problème est grave. On a commencé à en parler sur les réseaux sociaux, mais je pense que c’est toujours un sujet tabou. […] C’est encore difficile de l’évoquer et je pense qu’il a été caché en moi pendant très longtemps. Mais peut-être que je ne pouvais pas ou ne voulais pas admettre que j’étais déprimée. J’avais honte et c’est pourquoi je n’ai pas osé l’admettre », explique-t-elle.
Depuis près de trois ans, la biathlète de 30 ans est passée par des périodes où sa forme physique et mentale n’était pas toujours régulière : « Il y a un an, j’ai vécu le moment le plus difficile des trois dernières années. Je venais d’avoir la Covid-19 et j’avais des problèmes de santé de tous les côtés. J’avais toutes sortes de douleurs et de problèmes dans les jambes et une impuissance constante. Je voulais tout le temps dormir. Je pensais que c’était des complications suite au coronavirus. Mais, ensuite, j’ai commencé à bouger d’une manière ou d’une autre, à m’entraîner, et c’était tout de même très difficile. […] J’étais en stage en France à l’époque et c’était une période très difficile pour moi. Quand je suis rentrée à la maison, j’ai juste décidé de sortir et de rester sur la touche pendant un moment et de commencer à me soigner », détaille-t-elle.
Une pause salvatrice
Encouragée par ses proches à se reposer durant une saison, Grete Gaim n’a cependant pas su prendre le temps nécessaire pour repartir du bon pied. « Ils m’ont dit de prendre cette année sabbatique immédiatement ou même que j’arrête complètement le biathlon. Mais je ne voulais pas du tout y penser et je ne pouvais pas non plus prendre une année de repos. Au début du mois de septembre, j’ai parlé à un proche. Cela a été suivi d’un sentiment un peu libérateur parce que c’était comme si j’avais traversé une difficulté. […] J’ai essentiellement passé deux mois à Otepää pratiquement seule dans mon appartement. Nous étions en contact par téléphone avec mes proches et j’ai des amis qui ont pris soin de moi. Ces deux mois à la maison ont été un si bon moment », raconte l’Estonienne à propos des moyens mis en œuvre pour s’en sortir.
Désormais sur la bonne voie après un hiver où elle n’a participé qu’à une seule course en IBU Cup, la championne du monde jeunes de la poursuite en 2012 continue de suivre certaines thérapies.
« Je n’ai jamais été aussi bien mentalement. Cette pause à l’automne était nécessaire. En tant qu’athlète, ou même en tant que personne ordinaire, il est important de partager vos pensées et de parler. J’ai encore beaucoup de questions en suspens mais, depuis que j’ai traversé cette période, je suis proche du retour. Mon rêve serait d’être de retour en piste et, idéalement, d’être au sommet de ma forme à la fin du mois de novembre pour la reprise », ambitionne-t-elle.
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