Biathlon : plus que quatre courses avant le dénouement pour Lou Jeanmonnot
Depuis le début du mois de mars, Lou Jeanmonnot est engagée dans une impitoyable course : celle au gros globe de cristal de vainqueure de la coupe du monde 2024/2025. Face à l’Allemande Franziska Preuss, la Doubiste mène un duel tenant en haleine la caravane du biathlon mondial.
Séparées, à l’avantage de la Germanique, de 92 points avant Nove Mesto (République tchèque), les deux prétendantes n’avaient plus que 36 longueurs d’écart à la fin des courses tchèques. La dynamique était alors en faveur de la native de Pontarlier (Doubs).
Sauf que Franziska Preuss a repris de l’air il y a deux jours sur l’individuel court de Pokljuka (Slovénie) pour compter 60 unités d’avance à quatre courses de la fin.
« Je suis déçue du résultat, lâchait Lou Jeanmonnot sur l’antenne de La Chaîne L’Equipe après sa septième place. Je me bats contre moi-même depuis le début de cette dernière période de compétition. C’est un combat psychologique […]. Mon pire ennemi, c’est moi. »
Le stress, élément important à gérer
S’arrêtant dans la foulée au micro de Nordic Magazine, la Franc-Comtoise développait : « Emotionnellement, tout est extrêmement fort. J’ai un peu envie de pleurer en permanence pour dire à quel point c’est difficile. C’est une autre échelle du biathlon. Je sais faire le biathlon traditionnel, celui qui demande juste de skier vite et de tirer bien, et j’apprends celui qui demande à se battre contre soi-même, à occulter les pensées négatives, le stress et la pression. C’est très dur, notamment, au debout sur le pas de tir ! C’est là où mes émotions se manifestent le plus. »
Le stress est un élément que Lou Jeanmonnot doit apprendre à gérer. « Il peut se manifester de 15 milliards de manières différentes », souligne-t-elle. Avant la poursuite de Nove Mesto, c’était de la surexcitation alors que l’inverse s’est produit dans les heures précédents l’individuel court de Pokljuka.
« Je me suis levée et je baillais tout le temps, j’étais toute molle, indique-t-elle. A chaque fois, il faut que je trouve une manière différente pour répondre à ce stress de la meilleure des manières possibles. »
« Tout peut se passer en quatre courses ! Je ne vais rien lâcher »
C’est donc plus dans la tête que sur des points techniques et rationnels que la décision risque de se faire.
« Je me pose beaucoup de questions, je ressasse tout et tout le temps… C’est vraiment quelque chose que je découvre. Je n’ai jamais vécu ça ! C’est cool et j’apprécie parce que c’est ce que j’ai toujours voulu, me battre pour ça, mais ça prend du jus, rigole Lou Jeanmonnot. Tout peut se passer en quatre courses ! Je ne vais rien lâcher. Les courses en confrontations, j’ai hâte de les faire parce qu’il y a un surplus d’adrénaline et d’excitation. »
Cela tombe bien, ce samedi à partir de 15h45, une mass-start s’annonce sur le site slovène de Pokljuka.
[Avec Julie et Marie Le Bobinnec, à Pokljuka]
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