Biathlon : Gilonne Guigonnat invitée de Nordic Magazine
L’hiver dernier a permis à la biathlète haut-savoyarde Gilonne Guigonnat, 25 ans, de réaliser des performances inédites. D’abord, la native d’Ambilly (Haute-Savoie) l’a quasiment intégralement passé sur le circuit de la coupe du monde, une grande première pour celle qui ne l’avait découverte qu’en toute fin de saison 2022/2023 à Oslo-Holmenkollen (Norvège).
Performante d’entrée, la Montblanaise signait un premier top 10 (très) rapidement, se classant huitième du sprint d’Östersund (Suède). Sur le podium du relais d’Hochfilzen (Autriche) la semaine suivante, elle connaissait ensuite un petit coup de mou, étant reléguée en IBU Cup début janvier pour laisser place à Jeanne Richard et Océane Michelon.
« Son retour en IBU Cup a souvent été présenté comme une relégation, mais, dans ce cas, je dirais plutôt qu’elle a été victime de la concurrence, expliquait Cyril Burdet, son entraîneur, dans nos colonnes en mai dernier. Elle l’a bien pris en allant gagner pour prouver que sa place était à l’échelon du dessus. »
Une fin d’hiver en boulet de canon au Canada
Effectivement vainqueure à deux reprises en IBU Cup, Gilonne Guigonnat revenait en coupe du monde à Antholz (Italie), entrant dans le top 10 et gagnant son ticket pour les Mondiaux de Nove Mesto (République tchèque). C’est ensuite une fin de saison de folie qui s’offrait à elle avec une cérémonie des fleurs puis son premier podium en coupe du monde lors des finales de Canmore (Canada).
« Plus que ce podium, je pense à toutes les dernières semaines de la saison. C’est un peu comme si j’arrivais à mettre en place tout ce que je travaillais depuis des années et que tout était enfin bien aligné, confie-t-elle à Nordic Magazine en ces premiers jours de novembre. J’étais encore en forme en fin de saison et je me suis vraiment fait plaisir sur toute la semaine de Canmore. Je ne me suis pas posée de question et j’y suis allée tête baissée. »
En confiance à des altitudes où elle n’avait jamais évolué, Gilonne Guigonnat s’est donc révélée aux yeux du grand public. « Pendant les courses, je me disais que j’étais trop contente d’être là et que je me faisais trop plaisir ! C’était vraiment génial, se souvient-elle. Quand je repense au podium, je suis vraiment contente d’avoir réussi à tirer à 20/20 alors que j’étais sur le tapis 3 au dernier debout et que je jouais un podium. Cela a rajouté une grosse note positive à ma saison, qui en comptait déjà beaucoup. C’était la cerise sur le gâteau. Je me suis prouvé que j’étais capable de faire de belles choses, ce qui fait toujours du bien ! »
Une expérience salutaire de l’IBU Cup pour briller en coupe du monde
Cette progression, Gilonne Guigonnat l’explique notamment par son expérience acquise ces quatre derniers hivers en IBU Cup, circuit qu’elle connaît comme sa poche. « Cela m’a servi pour arriver prête à gérer des petites pressions sur des relais ou des mass-starts en coupe du monde, estime-t-elle. C’est aussi grâce à toute l’expérience accumulée. Je me sentais vraiment prête. »
« Je vois son hiver comme une éclosion, [avec une Gilonne Guigonnat] qui s’assume comme quelqu’un qui s’autorise à claquer au plus haut niveau », confirmait Cyril Burdet à son sujet au printemps. C’est aussi grâce à ses progrès réalisés sur les skis de fond que la sociétaire du SC Villard-sur-Boëge (Haute-Savoie) a pu passer ce cap.
« Des petits déclics se sont faits d’année en année. Techniquement, j’ai beaucoup progressé et cela m’a aidé à être plus efficace, et donc à aller plus vite en dépensant moins d’énergie. Au fur et à mesure des courses, je me rendais compte que j’étais capable d’aller de plus en plus vite sur les skis de fond », raconte la petite sœur d’Antonin Guigonnat, qui va devenir papa dans les prochaines semaines.
Bien sûr, Gilonne Guigonnat, tout au long de la préparation estivale passée au sein de l’équipe de France A, a poursuivi sur cette lancée. Découvrant de nouveaux lieux de stage, comme Ramsau (Autriche), Lenzerheide (Suisse) et Sandnes (Norvège), elle a mis l’ouvrage sur le métier pour continuer à progresser techniquement sur les skis et à gagner en vitesse sur le pas de tir.
Sous pression dès le début de l’hiver qui s’apprête à se lancer
« Il y a des hauts et des bas dans la préparation, mais ça va dans la bonne direction, se réjouit-elle. Je me sens bien, j’ai hâte d’attaquer la saison et, déjà, de rechausser les skis à Bessans [dès ce vendredi 8 novembre, NDLR] ! »
Pour l’hiver à venir, qui débutera le 30 novembre à Kontiolahti (Finlande), Gilonne Guigonnat devra de suite entrer dans le vif du sujet pour ne pas connaître de retour par la case IBU Cup avant Noël.
« Cela met de la pression, mais, en fait, elle est toujours là, avoue-t-elle. On sait très bien que le niveau chez les filles est exceptionnel en ce moment, qu’on soit six ou sept [après la deuxième étape, le quota tricolore passera de sept à six, le staff devant descendre une athlète au niveau inférieur, NDLR], en coupe du monde ou en IBU Cup. J’essaye de me servir de ça pour donner le meilleur de moi-même sans me mettre trop la pression, juste en faisant ce que je sais faire. »
Si elle ne souhaite pas dévoiler publiquement ses objectifs de résultats, Gilonne Guigonnat définit un hiver réussi comme une saison qu’elle terminera en étant « fière » de ses performances, réalisées « à 100 % » et sans « trop de regrets ». Si, en plus, elle peut s’être produite devant son public au Grand-Bornand (Haute-Savoie) en décembre puis à Lenzerheide (Suisse) en février pour les Mondiaux, il sera assurément un succès.
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RICHARD BIANCONI
07/11/2024 à 12 h 49 min
La pression va monter progressivement chez les quatre jeunes de l’équipe de France A car en Finlande, elles devront performer et l’une d’elles retournera en IBU Cup ; alors je crois que leur premier objectif est d’étre qualifiée pour la « mass-star » du 8 décembre car 8 jours plus tard, la moins bien classée, retournera en IBU Cup au lieu d’aller au Grand Bornand, le sort des françaises est identique à celui des norvégiens.