Biathlon : Célia Henaff, l’autre biathlète du Beaufortain
L’hiver dernier, à 19 ans, la biathlète savoyarde Célia Henaff est parvenue à accomplir des choses inédites pour elle en se sélectionnant notamment pour deux manches de la Junior Cup puis aux championnats du monde juniors d’Otepää (Estonie). Alors dans sa première année U22, elle parvenait à briser le plafond de verre en y brillant : cinquième du sprint de Pokljuka (Slovénie), elle gagnait la médaille de bronze mondial du relais.
Une récompense à la hauteur de sa saison. L’autre cadeau qu’elle s’est offerte au bout de cet hiver, c’est son accès au groupe Excellence 2030, le nouveau nom donné à l’équipe de France juniors.
« Dans ma tête, j’étais partie dans l’optique de rester au comité, surtout qu’on avait entendu qu’il n’y aurait pas de groupe pour nous, raconte Célia Henaff à Nordic Magazine en ce début de mois de novembre. Quand j’ai vu que Rachel [Demangeat] m’appelait, je me suis quand même dit que c’était peut-être pour ça ! Elle m’a tout expliqué et j’étais surprise, mais dans le bon sens parce que cela lançait une nouvelle aventure. »
Heureuse d’être coachée par des femmes
Ce nouveau chemin, c’est donc un groupe d’entraînement de dix unités, avec Lou-Anne Dupont Ballet-Baz, Voldiya Galmace-Paulin et Eva Laine comme coéquipières féminines, réunissant la relève du biathlon tricolore. Un collectif entraîné par Rachel Demangeat et Claire Breton, ce que Célia Henaff a fortement apprécié.
« La relation entre une athlète féminine et un entraîneur masculine n’est pas la même qu’avec une coach dames, note-t-elle effectivement. Cela permet, je pense, d’être un peu plus proche et on arrive plus à se confier, à dire ce que l’on ressent et ce que l’on pense sans filtre. Elles entendent tout et c’est vraiment bien, c’est un changement dans le bon sens et agréable. »
Encore peu connue du grand public, Célia Henaff a toujours vécu dans le Beaufortain, là même où Julia Simon et Justine Braisaz-Bouchet, les deux stars actuelles de l’équipe de France, ont fait leurs armes. « Ce ne sont pas des idoles parce que je n’en ai pas en particulier, je suis plutôt fascinée par tous les champions. Mais ce sont des grandes qui, forcément, inspirent les plus jeunes comme moi », admet-elle.
Elle a pris la carabine de sa grande sœur
Etudiante en STAPS à l’université de Grenoble (Isère) après avoir validé son baccalauréat au début de l’été dernier, la Beaufortaine, qui a d’abord découvert les joies de la glisse sur les skis alpin, a commencé le ski de fond toute petite au SC Arêches Beaufort, son club de toujours.
« J’ai voulu suivre ma sœur Eloïse, révèle-t-elle. Au collège à Beaufort, j’ai intégré la section sportive où on a attaqué à faire du tir à 50 mètres quand j’étais en quatrième. C’est à cette époque que ma sœur a arrêté le biathlon et que j’ai repris sa carabine pour réellement attaquer le biathlon. »
A la suite de ses années lycée au pôle espoir de Reinach, à évoluer dans les rangs du comité de ski de Savoie notamment aux côté de Nora Gaggio, Amélie Broutier ou Nathanaël Peaquin, la Savoyarde est donc entrée cette année dans le groupe fédéral Excellence 2030. Si elle n’est pas issue d’une famille où le biathlon était de prime abord le sport à pratiquer, sa maman a fait du ski de fond dans sa jeunesse.
Des rêves plein la tête
« En dehors de ma carrière, j’aime bien aller me balader avec ma famille et écouter de la musique, mais, pour être complètement honnête, je ne fais pas grand-chose à part du biathlon », rigole encore Célia Henaff. Parmi ses ambitions les plus folles, se trouvent les exploits réalisées par ses devancières du Beaufortain : gagner des classements généraux en coupe du monde et des médailles olympiques.
« C’est le rêve ultime que j’aimerais réaliser en biathlon, avoue-t-elle. D’abord, cet hiver, je veux prendre des sélections internationales en Junior Cup et participer aux championnats d’Europe et du monde juniors. Mais je ne veux pas seulement y aller, je veux surtout y performer ! » C’est tout le bien qu’on lui souhaite.
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