Biathlon | « Je ne vais rien lâcher » : les confidences de Lou Jeanmonnot à Nordic Magazine après l’individuel court de Pokljuka

Biathlon : Lou Jeanmonnot à 60 points de Franziska Preuss au général

Lors de l’individuel court de la coupe du monde de biathlon de Pokljuka (Slovénie), Lou Jeanmonnot s’est classée septième. Auteure du 18/20, elle a perdu du terrain sur Franziska Preuss (20/20), troisième du jour, au classement général. Cependant, la Doubiste s’est assurée le gain du petit globe de la spécialité.

Après sa course, Lou Jeanmonnot a pris le temps de s’arrêter en zone mixte au micro de Nordic Magazine. Entretien.

• Qu’est-ce qui prime à l’arrivée pour vous : la satisfaction de gagner le petit globe de l’individuel ou la frustration de perdre des points pour le général ?

Un peu des deux… Emotionnellement, tout est extrêmement fort. J’ai un peu envie de pleurer en permanence pour dire à quel point c’est difficile. C’est une autre échelle du biathlon. Je sais faire le biathlon traditionnel, celui qui demande juste de skier vite et de tirer bien, et j’apprends celui qui demande à se battre contre soi-même, à occulter les pensées négatives, le stress et la pression. C’était très dur au debout sur le pas de tir ! C’est là où mes émotions se manifestent le plus, mais, d’une certaine manière, je suis relativement fière.

• Pourquoi ?

Je me suis rarement autant battue sur un tir, je me suis accrochée comme une folle à ma carabine. Je n’ai jamais fait ça. Je suis fière de ce 18/20 parce que je suis allée le chercher. Je suis déçue de passer à côté de gros points encore une fois parce qu’ils étaient facilement grattables avec une balle en plus, mais il y a un peu de fierté derrière ce 18/20.

• Le fait que ayez mis longtemps à tirer au debout, c’est la pression du résultat ou le fait que ce soit un individuel ?

Il y a un peu de tout. Je tenais à faire un très bon tir, mais je me sentais très fébrile en début de course. J’avais la sensation d’être inhibée par mon stress. Il peut se manifester de 15 milliards de manières différentes, comme la surexcitation comme ça avait été le cas à Nove Mesto. Là, je me suis levée et je baillais tout le temps, j’étais toute molle. A chaque fois, il faut que je trouve une manière différente pour répondre à ce stress de la meilleure des manières possibles. Aujourd’hui [Jeudi], j’ai pris le parti de prendre le temps, quitte à mettre 10 secondes de plus au tir.

• Franziska Preuss fait le 20/20 en étant très costaude. Comment vivez-vous ces courses-là avec le général en ligne de mire ?

C’est difficile. Je me pose beaucoup de questions, je ressasse tout et tout le temps… C’est vraiment quelque chose que je découvre. Je n’ai jamais vécu ça ! C’est cool et j’apprécie parce que c’est ce que j’ai toujours voulu, me battre pour ça, mais ça prend du jus [rire]. Je suis déçue, mais tout peut se passer en quatre courses ! Je ne vais rien lâcher. Les courses en confrontations, j’ai hâte de les faire parce qu’il y a un surplus d’adrénaline et d’excitation.

_{[Avec Julie et Marie Le Bobinnec, à Pokljuka]}

Le live data des individuels courts

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