Biathlon : avis de tempête sous le crâne de Julia Simon
De toute la saison dernière, Julia Simon n’avait jamais fait pire qu’une dix-huitième place sur le circuit de la coupe du monde. Sur un nuage tout au long de l’hiver, elle avait décroché le gros globe de cristal en fin de saison en plus du titre mondial de la poursuite en février dans la brume d’Oberhof (Allemagne). Dimanche, pour la première course individuelle de l’hiver d’après, la Villaraine a craqué.
Lâchant trois balles lors du dernier tir debout, la Beaufortaine sombrait les tréfonds du classement pour se classer à une anecdotique trente-et-unième place. Son pire résultat depuis mars 2022. Au moment de revenir sur sa performance en zone mixte, Julia Simon ne s’est pas caché en avouant, d’abord, être « cuite mentalement » puis, à tête un peu plus reposée, « émoussée mentalement ».
Dans les deux cas, selon elle, la cause est la même : l’affaire judiciaire qui l’oppose depuis plusieurs mois à Justine Braisaz-Bouchet, sa coéquipière en équipe de France. « Ce manque de fraîcheur mentale, vous savez très bien à quoi je l’attribue… L’été a été compliqué, il y a de la pression qui s’accumule. C’est vrai que ça paraît bizarre de dire que je suis émoussée mentalement alors que c’est la première compétition en individuel, mais c’est la vérité, avouait-elle à nos confrères de L’Equipe. C’est comme ça. Il faut l’accepter. Ce sera, je pense, compliqué de tenir tout l’hiver. »
« Cela va me permettre de voir si j’arrive à redresser la barre quand c’est compliqué, si j’arrive à m’accrocher, ou si je m’écroule »
Un aveux de faiblesse étonnant et inquiétant de la part d’une biathlète qui avait habitué les suiveurs – tout au long de l’hiver passé à une époque où l’affaire ne s’était pas encore répandue sur la place publique – à livrer un discours de championne impassible semblant surmonter toutes les difficultés sans souffrir. La réalité, donc, est aujourd’hui bien différente de ce que Julia Simon, qui a fendu l’armure comme rarement, laissait filtrer ces dernières semaines.
« Le biathlon, c’est ultra court, c’est être focus vingt secondes, mais une seconde d’inattention et tout s’écroule. Là, j’ai eu trois, quatre secondes et il y a vraiment toute la course qui s’est écroulée. Cette capacité que j’avais l’an dernier à aller jouer sur un dernier tir, et à y faire le plein, cette année, ça va peut-être être plus compliqué. Il va falloir que je l’accepte, que je m’adapte peut-être aussi, je vais encore apprendre certaines choses sur moi je pense. Cela va me permettre de voir si j’arrive à redresser la barre quand c’est compliqué, si j’arrive à m’accrocher, ou si je m’écroule », complétait-elle pour l’AFP, dans des propos repris par Ski Chrono.
Quoi qu’il en soit, Julia Simon va tenter de se remobiliser en ce début de saison afin de se relancer sur les dernières courses programmées à Östersund. Sinon, l’hiver pourrait être long pour la douanière du Beaufortain.
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