Biathlon : Antonin Guigonnat, la nouvelle vie de papa
Le 15 février dernier, Antonin Guigonnat est devenu papa pour la toute première fois lorsque sa compagne Enora Latuillière, ancienne biathlète et fondeuse, a mis au monde une petite Lucie. Neuvième de la mass-start de la coupe du monde de Pokljuka (Slovénie) quelques semaines plus tard, le Haut-Savoyard de 34 ans avait ensuite montré qu’il allait toujours falloir compter sur lui.
Reparti à l’entraînement à la fin du printemps pour préparer une saison marquée par les Jeux olympiques de Milan/Cortina 2026, le biathlète de Morzine (Haute-Savoie) a cependant dû faire des compromis.
« Avec une petite fille à la maison, je n’ai pas voulu la mettre au second plan, a effectivement expliqué Antonin Guigonnat ce mercredi à Nordic Magazine lors d’un point presse en ligne organisé dans le cadre du stage de Font-Romeu (Pyrénées-Orientales). Quand je ne suis pas en stage avec l’équipe de France, pas mal de séances d’entraînement ne sont pas forcément réalisées pour pouvoir profiter de l’aventure d’être papa. Pour moi, c’est plus important que ma carrière de haut niveau. »
« Il a dû [perdre] 4 ou 5 kilos et ça lui rend la tâche, forcément, un petit peu moins difficile »
C’est ainsi que cela a mis le vice-champion du monde 2019 de la mass-start en décalage avec ses coéquipiers.
« Antonin [Guigonnat] donnait vraiment la priorité à sa fille et à sa famille lorsqu’il était à la maison et, quand il arrivait en stage, il voulait en faire autant voire plus que les autres pour rattraper son retard, confirme son coach Simon Fourcade. A un moment, quand on n’a pas fait grand-chose pendant deux semaines et qu’on veut en faire plus que les autres, ça coince et on finit le stage complètement explosé (sic). Cela a été très compliqué à Ceillac [en juillet]. »
Cependant, l’attitude d’Antonin Guigonnat s’est depuis modifiée et le vétéran de l’équipe de France parvient désormais à mieux concilier ses deux vies, celle de papa et celle de sportif de haut niveau.
« Depuis la mi-août, même s’il donne la priorité à sa fille quand il est à la maison, il n’est pas complètement désentraîné lorsqu’il arrive en stage et est en mesure de répondre aux séances proposés sans générer de fatigue supplémentaire, note Simon Fourcade. On sent clairement par son attitude et le physique qu’il peut arborer qu’il a pris certaines décisions et qu’il respecte beaucoup plus son entraînement qu’en début de préparation. Il a dû [perdre] 4 ou 5 kilos et ça lui rend la tâche, forcément, un petit peu moins difficile. »
En sélection en novembre à Geilo face à Oscar Lombardot et Gaëtan Paturel
Malgré tout, le Montblanais aux 211 départs en coupe du monde n’est pas encore complètement rentré dans le rang : « Je suis encore aujourd’hui en dedans par rapport aux cadors de l’équipe, mais j’ai toujours connu ça, une préparation en décalé », relativise-t-il.
Dans un mois tout pile, Antonin Guigonnat jouera la dernière place en coupe du monde face à Oscar Lombardot et Gaëtan Paturel à Geilo (Norvège). « Le focus est sur ce premier week-end norvégien, termine-t-il. Si j’ai le niveau, ça pourra ensuite glisser sur la saison olympique. »
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