Son avis global sur le début de saison du biathlon suédois : « Une superbe entame d’hiver »
« Si on regarde les résultats bruts, on fait un superbe début de saison avec quatorze podiums lors des quatre premières semaines de coupe du monde, Elvira [Oeberg] deuxième du général et Sebastian Samuelsson quatrième avec plusieurs jours en jaune. C’est probablement mieux que ce qu’on pensait à la base. Par contre, on est toujours un peu en difficulté au tir pour certains. C’est surtout le cas pour Hanna [Oeberg], Sebastian et Martin [Ponsiluoma] où on cherche encore la clé au tir couché. Tous les trois ont eu le même phénomène avec un début de saison très compliqué sur l’individuel d’Östersund. C’était vraiment la cata totale pour quasiment tout le monde. »
« Ils ne se sont pas vraiment mis en confiance à 100% pour la suite. Cela a laissé un peu des traces. On s’est donc efforcés de travailler là-dessus pour fermer la page et en ouvrir une autre. Qui a donc été meilleure dès le lendemain avec les victoires d’Hanna et de Sebastian sur le sprint. On n’a vraiment aucune explication ni aucune excuse sur ce qu’il s’est passé lors de cette première course. »
Une vitesse à skis à apprivoiser : « Il faut la gérer en arrivant sur le pas de tir »
« On a beaucoup d’athlètes qui skient vite. On y a trouvé un début d’explication dans certains mauvais résultats parce qu’Hanna a skié beaucoup plus vite que tout l’automne, Sebastian a été très rapide et la plupart ont skié vraiment bien. En augmentant la vitesse sur la piste, tu arrives forcément avec une charge supplémentaire sur le tir. Il faut la gérer et il y a eu un petit temps d’adaptation. C’est un petit réglage, mais on l’a vite pris en compte. »
Des performances solides en relais : « C’est dur d’aller chercher les podiums chez les hommes ! »
« Malgré le tour de pénalité d’Hanna [Oeberg] sur le dernier tir debout qu’elle abordait avec une minute et demie d’avance, on remporte le relais féminin d’Hochfilzen. C’est une victoire importante pour les filles et toute l’équipe. Les garçons font eux aussi vraiment un bon truc en terminant troisième malgré le forfait de Jesper Nelin et l’entrée du jeune Malte Stefansson. Les podiums, c’est dur à aller chercher chez les hommes avec les Norvégiens, les Français, les Russes ou les Allemands. Cela va vite ! »
Les performances d’Elvira Oeberg : « Elle a montré des choses incroyables »
« Elle est impressionnante ! Franchement, ce n’est pas du tout étonnant pour moi. Elle a vraiment montré des choses incroyables à l’entraînement. Elle a skié tout l’automne avec Stina [Nilsson], elles se sont vraiment tirées la bourre. Sur ce début d’hiver, elle a montré qu’elle était au top en ski avec, une fois, vingt secondes d’avance sur la piste. Cela faisait même un petit peu beaucoup [rires] ! Pour le moment, il faut encore gérer le tir avec elle pour qu’elle ne se fasse pas prendre dans l’euphorie. On a un petit peu calmé le jeu après la première coupe du monde. Je ne lui demande pas de ne pas tirer vite, mais de gérer elle-même. C’est elle qui décide à quel rythme elle peut tirer selon la situation et je trouve qu’elle gère de mieux en mieux même si, comme elle est jeune, elle a encore du métier à prendre. »
« Sur le sprint, elle a quasiment une balle d’avance sur tout le monde. Mais, personnellement, je ne veux pas la stresser avec cela. J’essaie d’avoir un discours assez simple avec elle lors des réglages pour ne pas la polluer. Je ne veux absolument pas lui dire qu’elle n’a pas besoin de tirer à zéro faute pour gagner. »
Un gros globe de cristal à viser dès cet hiver pour Elvira Oeberg ? « Un jour, elle va le gagner ! »
« Pour l’instant, on n’en parle pas du tout. C’est simplement cool qu’elle soit là à ce moment de la saison. Elle a eu un petit rhume en rentrant de France, donc elle n’a pas pu s’entraîner tous les jours. Elle a fait sa première intense, qui a été repoussée de quelques jours, ce mercredi. Mais, pour le général, je suis sûr qu’elle va lutter pour le remporter. Un jour, elle va le gagner ! Pour le moment, on met l’axe sur les Jeux [avec une impasse sur Antholz, NDLR], le reste ne sera que du bonus ! »
Un premier top 10 pour Stina Nilsson : « C’est un rayon de soleil »
« Sur Östersund, elle commence bien avec, globalement, un bon individuel. Sauf qu’elle a skié en dedans parce que, mentalement, elle n’osait pas aller vite. Pour son niveau, c’était une course nulle sur les skis. C’était un peu dommage puis elle fait un sprint un peu compliqué le lendemain. C’était donc clair qu’il fallait la faire redescendre en IBU Cup. J’ai eu beaucoup de discussions avec elle pour cela et sur ce côté d’oser skier un peu plus. Sur Sjusjøen, elle n’a pas fait des courses tops, mais elle était de retour en ski. On l’a donc reprise parce qu’on a confiance en elle. »
« Sur Hochfilzen, c’est vraiment super avec une seizième place sur le sprint puis une dixième lors de la poursuite. C’était top, j’étais vraiment heureux pour elle. Après avoir passé la ligne d’arrivée, alors que j’étais encore sur le pas de tir, elle me criait dessus concernant son tir [rires] ! C’est un rayon de soleil. Je ne doutais pas trop avec tout ce qu’elle m’a montré depuis le mois d’août sur le pas de tir. Je me réjouis de continuer à bosser avec elle pour l’amener là où elle veut être. Elle a vraiment quelque chose de spéciale alors qu’elle a une énorme pression médiatique. Je pense qu’il faut encore deux bonnes saisons d’entraînement de tir pour cela ! »
Son premier Grand-Bornand en tant que coach : « Rien que d’en parler, je choppe des frissons »
« Rien que d’en parler, je choppe des frissons. C’était vraiment un truc super ! J’ai eu un plaisir super à vivre cela. J’avais déjà couru plus haut dans la vallée sur des championnats de France, une coupe d’Europe et des Mondiaux militaires. C’était vraiment chouette ! J’ai revu plein de personnes que je n’avais pas vues depuis très longtemps comme Gilles Marguet ou Sylvie Becaert. J’ai passé une semaine incroyable et, en plus, il y a eu les victoires d’Elvira [Oeberg]. »
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