Biathlon : « Tout roule super bien », explique Jean-Marc Chabloz
Cette semaine, les biathlètes suédois font relâche. Non pas qu’ils ne s’entraînent pas, mais ils ne sont pas obligés de le faire au centre d’entraînement d’Östersund, dans le comté de Jämtland. « On est là s’ils ont besoin de nous, mais on les laisse tranquilles, d’autant que certains sont rentrés chez eux, indique Jean-Marc Chabloz, le coach suisse du tir suédois. C’est en général la philosophie de cette préparation post-Jeux olympiques : on veut les laisser un maximum se prendre en mains. »
Pour Nordic Magazine, l’Helvète a accepté de revenir sur les premières semaines de la préparation de l’équipe nationale suédoise de biathlon. Tout en franchise, comme à son habitude. Entretien.
- Comment s’est passé le début de votre préparation estivale, marquée par un stage de reprise en Crète puis deux à Östersund ?
Après la saison olympique, on a recommencé une semaine plus tard que d’habitude. Je n’étais pas en Crète, mais le camp était bien, même si Stina [Nilsson] n’a pas pu y être à cause du coronavirus.
Quand les athlètes sont rentrés, on a tout de suite fait beaucoup de tir et tout le monde s’est rapidement remis dans le bain. Mise à part Hanna [Oeberg] qui a changé de crosse, il n’y a pas d’énormes modifications, même si certains testent des carabines de réserve. Autrement, tout roule super bien !
- Comment Stina Nilsson a-t-elle récupéré du coronavirus ?
Elle sort d’une période intense parce qu’elle a loupé pas mal de jours au début à cause de sa Covid-19. Elle a été assez coriace et persistante ! Elle n’a pas été mal, mais est restée positive longtemps et n’a pas pu s’entraîner pendant un bon moment. Elle a beaucoup tiré pendant cette période et, quand elle est arrivée à Östersund, on a pas mal mis l’accent sur la qualité.
- Cet été, vous occupez-vous des mêmes biathlètes que la saison passée, c’est-à-dire les six filles, en plus de Martin Ponsiluoma ?
C’est cela ! On ne change pas et on veut surtout que ce soient les athlètes qui décident. On en a discuté et c’est la même répartition. Il faut avoir une bonne relation, fluide, avec les sportifs. Par exemple, Hanna a eu une saison difficile au niveau du tir et c’est important qu’elle se sente en confiance pour travailler dans le bon sens. On sait bien que ce sont des petits détails qui font que c’est super bien ou moins bon.
- Justement, le changement de crosse de Hanna Oeberg s’inscrit-il dans cette démarche de passer un cap au tir et d’oublier l’hiver dernier ou était-ce quelque chose de prévu ?
C’est un petit peu les deux parce qu’elle avait un problème de poids et voulait une carabine plus légère. J’avais remarqué la même chose, mais j’avais décidé de ne pas m’imposer dans son choix en me disant que j’aurais des idées le jour où elle changera.
Sur la fin de saison, on a commencé à discuter de cela et elle s’est mise sur une crosse Senseigne que j’ai pu modifier ce printemps. Elle a gagné en poids et peut mieux l’équilibrer qu’auparavant, ce qui est un véritable plus.
- Quelle est la suite de votre programme ?
On se retrouve tous lundi prochain à Östersund pour une période d’une semaine. Ensuite, ils partiront quatre jours à Åre, sans tir au programme, mais pour faire du dénivelé. On va essayer de faire du bon boulot au tir ces prochains jours puisque cela va vite et les compétitions vont rapidement arriver en août.
- Un mois où vous allez enchaîner championnats de Suède à Östersund puis Mondiaux à Ruhpolding…
Tout le monde ne fera pas les Mondiaux, mais la totalité de l’équipe nationale sera à Östersund. On verra après les championnats de Suède qui a envie et est en forme pour aller en Allemagne. Ces compétitions s’inscriront dans une période où on mettra l’accent sur les intenses et cela nous donnera l’occasion de prendre la température à trois mois de la reprise. Ensuite, depuis Ruhpolding, on partira directement en stage en Italie à Antholz puis au col de Lavazè.
- Pour vous, coach de tir, est-ce important de pouvoir observer vos athlètes en course en plein été ?
Je trouve que c’est toujours bien. Sur une compétition, on y va à fond et cela nous donne l’occasion de faire deux, trois petites analyses concrètes. Par exemple, avec Martin Ponsiluoma, j’ai travaillé cet été sur son couché en faisant quelques changements sur la carabine, la position et, surtout, l’approche. Sur les compétitions, j’ai envie de voir des changements ! Il y aura ensuite du temps pour réajuster.
- La nouveauté, cet été, c’est l’arrivée dans le groupe de l’Italien Lukas Hofer, qui partage plusieurs stages avec la Suède : que vous apporte-t-il ?
Il est super et est déjà intégré à l’équipe ! C’est facile de travailler avec lui. On l’a vraiment adopté à 100 %. Au niveau du tir, on se partage le travail avec mon collègue qui s’occupe plutôt du couché et moi du debout. Comme c’est un bon tireur, c’est super pour nous parce qu’on a quelques éléments qui ne sont pas tops au tir. C’est super d’avoir un gars stable comme lui.
- La Slovène Anamarija Lampic, comme Stina Nilsson il y a deux ans, a décidé de passer du ski de fond au biathlon : qu’en pensez-vous ?
Stina m’a parlé d’elle et est tout contente de cette nouvelle ! Elles ont l’air de bien se connaître. Personnellement, je trouve que c’est super et j’ai hâte de voir cet hiver ce qu’elle a pu faire durant la préparation avec Ricco Gross, un bon entraîneur, comme coach. Forcément, on va tirer des parallèles avec Stina et Denise Herrmann…
A lire aussi
- Pékin 2022 : Jean-Marc Chabloz défend le bilan olympique de la Suède
- Jean-Marc Chabloz : « J’ai mis un moment à comprendre que Peppe Femling s’était trompé »
- L’équipe nationale de Suède participera aux Mondiaux d’été de Ruhpolding
- Lukas Hofer sur son stage passé en Suède : « Une expérience positive »
Les cinq dernières infos
- Biathlon : le stade d’Antholz rouvre ses portes après des mois de fermeture
- Biathlon : les Suisses en nombre au Summer Tour de Prémanon de ce week-end
- Biathlon : en gagnant à Dresde, l’ambitieux Slovène Jakov Fak confirme sa bonne forme du moment
- Biathlon : après deux podiums sur le City Biathlon, les Allemands débarquent en France
- Ski de fond : Alexander Bolshunov trébuche en Russie