Biathlon : les confidences de Jean-Paul Giachino
Mercredi matin, Nordic Magazine révélait que Jean-Paul Giachino, soixante-et-un ans, avait décidé de poursuivre sa mission à la tête du tir de l’équipe de France féminine de biathlon pour les deux saisons à venir. Soit jusqu’aux Jeux olympiques de Milan/Cortina 2026.
En début d’après-midi, il répondait aux questions de Nordic Magazine pour expliquer son choix. Entretien.
- Vous avez fait le choix de prolonger l’aventure à la tête du tir de l’équipe de France féminine de biathlon : comment avez-vous pris cette décision ?
Tout au long de l’été et de l’automne, je n’avais pas d’hésitations parce que j’avais pris la décision d’arrêter. Mon dossier de retraite était déposé avec une échéance à mai 2024. Des personnes, comme le chef d’équipe Stéphane Bouthiaux, me sollicitaient depuis un moment en me disant que je pouvais rester pour aller jusqu’en 2026 parce que ce n’est pas loin et que c’est déjà demain. Au début, j’ai dit non et, après, il a continué dans cette idée. J’ai donc poussé ma réflexion un petit peu plus loin et je me suis dit que 2026 allait vite arriver. Les filles, aussi, ont émis le souhait et m’ont sollicitée pour que je reste. Il a donc fallu que j’envoie un courrier pour dire que j’annulais ma retraite en mai prochain !
- Avoir l’approbation et l’assentiment de vos biathlètes, qui vous demande de reste, doit vous faire plaisir et a dû faire pencher la balance…
Cela fait forcément plaisir et t’interroge. Personne n’est irremplaçable, pas même moi, mais ça a assurément joué dans ma décision. Ce n’est pas simple de laisser une telle équipe ! Je ne veux pas avoir de regrets et me dire, mince, je n’étais pas aux Jeux en 2026 et je regrette. La dynamique était déjà là l’année dernière. Pour moi qui suis revenu en 2020, ce n’étaient pas les filles qui étaient en haut, mais les garçons. En quatre ans, dans mes responsabilités, j’ai amené ma contribution pour que l’équipe féminine reprenne de la hauteur et soit une des meilleures nations du biathlon actuel.
- A quel moment avez-vous pris votre décision définitive ?
Cela s’est finalisé avec Stéphane [Bouthiaux] et Pierre [Mignerey], le DTN, à Nove Mesto pendant les championnats du monde. On y a remporté le titre mondial du relais, enfin, et je pense qu’on a des filles qui peuvent être championnes olympiques. Je me répète, mais je ne veux pas avoir ce regret de me dire que je n’y étais pas. Peut-être qu’elles ne le seront pas, mais elles ont toutes les cartes pour y arriver et réussir.
- L’année dernière, vous annonciez dans nos colonnes prendre les années les unes après les autres. Là, vous continuez pour deux ans…
J’ai toujours pris année par année, même si je sais comment cela fonctionne et que tu t’engages dans une olympiade. Quand je suis revenu en 2020, je ne devais faire que deux ans. Finalement, on m’a demandé de rester et de continuer. Quand ça se passe bien, c’est facile de continuer ! À l’inverse, peut-être qu’on ne m’aurait même pas posé la question et je serais parti de moi-même…
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