BIATHLON – Comment s’entraîner en altitude quand on habite un pays sans haute montagne et qu’on ne peut pas voyager en raison du Covid-19 ? La chambre à hypoxie offre cette possibilité. Mais elle est interdite en Norvège. Johannes Boe réclame une dispense.
Biathlon : la demande de Northug et Boe
La chambre à hypoxie va-t-elle remplacer les stages à la montagne que le coronavirus rend compliqués à organiser du fait de la fermeture des frontières ?
L’équipe de France a régulièrement recours à ce système qui permet de générer, de manière artificielle, un environnement hypoxique en simulant l’altitude. Le Centre national de ski nordique (CNSNMM) de Prémanon est équipé. Habituellement, l’athlète dort dans la chambre à hypoxie, profitant ainsi des heures de sommeil pour s’acclimater à l’altitude ou obtenir les bienfaits qui y sont associés ; c’est ce qu’on appelle le « live hight – train low » ou « vivre en haut – s’entraîner en bas ».
En Norvège, c’est interdit. En pleine crise sanitaire, l’ex-fondeur Petter Northug mais aussi Johannes Thingnes Boe, a réclamé une levée de cette prohibition. « C’est une discussion que de nombreux compétiteurs souhaitent depuis de nombreuses années. La situation mondiale a maintenant changé avec la limitation des lieux où nous pouvons voyager. Nous devons nous adapter à la réalité dans laquelle nous vivons », explique le numéro 1 mondial de biathlon à nos confrères de TV2. « Nous ne devons pas être moins bien préparés que nos adversaires concurrents. Il y a donc de nombreux arguments en faveur de la révocation, estime », complète le jeune père de famille de 26 ans. Au moins réclame-t-il de pouvoir procéder à un essai.
À titre personnel, il apprécierait en outre de ne pas s’éloigner de sa petite famille durant trois semaines, juste pour prendre de la hauteur. « Si j’avais 20 ans et était célibataire, je choisirais bien sûr de m’entraîner dans les Alpes italiennes », précise-t-il. Des arguments qui n’ont pas convaincu le président du Norges Idrettsforbund, Berit Kjøll. Pour lui, aucun argument, même pas le Covid-19, n’impose actuellement un changement de la situation. Une sorte de fin de non recevoir. Car c’est ce conseil des sports qui a imposé l’interdiction, c’est donc lui qui la compétence pour décider d’une dispense.
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Photo : Nordic Focus.
