Biathlon : Julia Simon a parlé
Jeudi après-midi, du côté de Bessans (Savoie), une apparition était très attendue : celle de la Savoyarde Julia Simon. Meilleure biathlète de la planète l’hiver dernier, la dernière vainqueure du classement général de la coupe du monde effectuait, à l’occasion du Biathlon Contest, son grand retour à la compétition… et sa première apparition publique depuis la fin de la saison passée. Visée par deux plaintes pour fraude à la carte bancaire, dont une venant de sa coéquipière Justine Braisaz-Bouchet, la Villaraine ne s’entraîne effectivement pas, par choix, avec le reste de l’équipe de France depuis le lancement de la préparation.
Ainsi, sa victoire sur ce concours de tir disputé quelques jours après son arrivée à Bessans pour un bloc d’altitude de deux semaines, s’est inscrite dans une belle journée alors que le quotidien de Julia Simon est solitaire et perturbé par la tourmente judiciaire dans laquelle elle est plongée depuis de nombreuses semaines. Souriante et heureuse de retrouver un public venu en nombre l’encourager, la douanière s’est ensuite confiée pour la première fois depuis la révélation des faits dont elle est accusée.
A Bessans aux côtés des Norvégiennes
« Les concours de tir, c’est quelque chose que j’aime bien, a-t-elle d’abord expliqué à nos confrères de Ski Chrono. C’est un genre de pression que l’on ne retrouve pas l’hiver donc je le prends comme un exercice et c’est bien de le faire. J’ai réussi à poser les choses, à être rapide, mais pas dans la précipitation. J’ai fait du bon travail. »
Ensuite, comme son entraîneur Cyril Burdet l’avait indiqué dans nos colonnes mercredi, Julia Simon a révélé avoir « beaucoup travaillé » depuis de longues semaines. « Je n’ai pas encore eu d’opportunités de me confronter aux autres, mais en étant avec les Norvégiennes sur le concours de tir, cela me rassure sur mon état de forme et mon tir. Tous les feux sont au vert. On ne peut pas dire comment je serai cet hiver, mais, pour l’instant, cela se passe bien », estime la numéro une mondiale.
« Je ne suis pas livrée à moi-même »
Sur Bessans, d’ailleurs, Julia Simon s’entraîne parfois avec les Norvégiennes, également en stage d’altitude sur place. « Je passe de super moments avec [elle], avoue-t-elle. On a [notamment] fait le col de l’Iseran ensemble. Dès que je peux, je les rejoins. Dimanche, [je vais] faire une séance d’intensité [en leur compagnie]. J’adapte un peu le programme pour le faire avec eux. C’est une très bonne ambiance. »
Avouant que l’effet de groupe lui manque « un peu », la championne du monde en titre de la poursuite explique que c’est ce qui lui permet de progresser. « L’émulation et la confrontation, c’est ultra important, résume-t-elle. Mais s’entraîner seule, c’est aussi une nouvelle manière d’appréhender l’hiver. Ce sont de nouvelles choses. J’apprends [également] à me connaître. Les coachs sont toujours là pour me donner des informations et analyser certaines données. Je suis toujours en contact avec eux. Je ne suis pas livrée à moi-même. C’est juste une autre organisation. Je le prends comme une nouvelle expérience et on verra ce que cela donnera. En m’entraînant seule, j’ai retrouvé un équilibre mental, cela fait du bien d’être à la maison. Je peux décompresser et penser à autre chose que du biathlon. Je vois mes copines d’enfance qui ne sont ni dans le haut niveau ni dans le sport, ce qui est bien. C’est agréable de pouvoir penser à autre chose. »
Elle confirme sa présence au MFNF
Enfin, Julia Simon a eu à répondre à des questions concernant l’affaire judiciaire en cours. Si elle n’a pas voulu longuement s’épancher sur le sujet, la vainqueure du dernier gros globe de cristal s’est fendu d’un : « J’ai hâte que les choses se règlent. » Il faut dire que la biathlète des Saisies (Savoie) révèle « commencer à penser » à un retour au sein du groupe France : « Il faudra en discuter, mais, au bout d’un moment, j’ai envie de revenir dans un groupe. Il y aura des discussions avec les coachs, c’est sûr. »
Présente à Bessans jusqu’au 28 août prochain, elle rentrera ensuite à la maison, à Villard-sur-Doron (Savoie), se reposer « pour digérer ce bloc d’altitude » avant de participer au Martin Fourcade Nordic Festival (MFNF) le 2 septembre. « Ce sera un beau moment et un bel exercice avec toute la pression », indique-t-elle.
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