Biathlon : le retour de Julia Simon
Après un début de saison compliqué, Julia Simon avait à cœur de rectifier le tir au Grand-Bornand (Haute-Savoie). C’est chose faite après sa deuxième place sur la poursuite, son premier podium de la saison. Entretien.
- Quel est votre sentiment après ce podium à la maison ?
J’ai l’impression d’avoir rempli la mission sur cette course, c’est cool ! J’ai fait l’une des plus belles courses de mon hiver, cela fait du bien d’arriver à cocher mes objectifs sur le pas de tir et de conclure par un beau résultat.
- Vous aviez le sourire dès l’échauffement : comment avez-vous abordé la course ?
Bien sûr, je suis contente de faire du biathlon ! Je pars tous les matins faire un job qui me passionne, je ne le prends même pas comme un job d’ailleurs. Je suis heureuse d’être ici avec ma famille et mes amis.
« C’est génial de faire cela devant le public français »Julia Simon
J’étais décidée et concentrée. J’avais l’impression que rien ne pouvait me sortir de ma course. J’avais des cases à cocher sur ce que je devais mettre en place et, aujourd’hui, elles sont toutes cochées. C’est vraiment plaisant. Je n’avais pas des jambes de feu, mais j’avais l’impression que tout se déroulait tout seul. J’arrivais à grappiller une ou deux secondes par-ci, par-là. C’est génial de faire cela devant le public français, c’est le meilleur des moments.
- Qu’est-ce que le public vous a apporté tout au long de la course ?
Il m’a apporté beaucoup d’encouragement. Après, j’étais tellement concentrée sur moi que je n’entendais même pas ce que disaient les coachs. J’ai l’impression de prendre une revanche et de fermer le clapet de certains parce qu’il y en a qui m’avaient déjà enterrée et remise en IBU Cup. J’ai prouvé qu’il fallait compter sur moi et que je suis de retour. C’était un peu de la rage et du remerciement aux personnes qui sont ici. C’est un plaisir de pouvoir partager cela avec le public français.
- Que ressentez-vous quand vous ressortez du pas de tir en deuxième position à seulement quelques secondes d’Elvira Oeberg ?
Déjà je me suis dit : « Merde, pourquoi tu ne l’as pas mis ! Parce que tu te serais donné un peu d’air ! » J’avais envie d’aller la chercher, mais je n’avais pas les jambes. J’ai essayé de revenir sur elle parce que je sais faire de gros derniers tours, mais arrivée au sommet j’ai décidé de sécuriser la deuxième place parce que je n’arriverais pas à revenir sur Oeberg.
- Vous disiez il y a quelques jours que vous aviez du mal à reproduire ce que vous faisiez à l’entraînement en course…
Aujourd’hui, c’est la plus belle reproduction de ce que je faisais à l’entraînement ! Cette poursuite va être une course de référence en terme de manière. Ma course s’est très bien déroulée et j’avais l’impression que tout allait bien. J’étais vraiment en maîtrise de ce que j’étais en train de faire.
- Dans quel état d’esprit étiez-vous en arrivant au Grand-Bornand, après un début de saison compliqué ?
J’avais de la hargne, avec pour objectif de prendre la mass-start. J’avais envie de mettre les choses en place ici, parce que c’est dur d’enchaîner les courses de merde pendant trois semaines. J’avais envie de relever la barre et aujourd’hui c’est chose faite.
- Que vous inspire Elvira Oeberg ? C’est le nouveau phénomène à suivre ?
On nous annonce très régulièrement des phénomènes, [Marketa] Davidova ou [Kamila] Zuk par exemple, et ils n’ont pas toujours éclos. Mais Oeberg est bien là, et elle a des capacités énormes. Elle a du temps devant, elle n’a que 22 ans, mais c’est impressionnant ce qu’elle fait. Après, il n’y a aucune surprise, elle n’est pas arrivée du jour au lendemain.
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