Biathlon : les confidences de Julia Simon
Julia Simon, sextuple championne du monde de biathlon, se confie peu dans les médias. Ebranlée à l’été 2023 par l’explosion médiatique de l’affaire judiciaire la visant, celle qui avait remporté le gros globe de cristal quelques mois plus tôt a trouvé dans le podcast Extraterrien un moyen de se raconter hors des carcans habituels.
Ainsi, pendant près de 90 minutes, la Beaufortaine s’est livrée sur une multitude de sujet à l’occasion d’un épisode mis en ligne ces derniers jours. Parmi ceux-ci, se trouvait celui des avant-courses et des éventuels rituels qu’elle pourrait mettre en place.
« Je ne suis pas superstitieuse, a-t-elle répondu. Beaucoup de biathlètes, par exemple, ont peur d’enlever leur brassard après avoir fait les réglages, mais moi ça ne me fait rien. Si j’ai envie d’aller aux toilettes avant la course, je vais avoir aucun problème à enlever ma combinaison et mon brassard pour y aller. Je n’ai pas de rituel non plus. »
« Je me dis que je vis mon rêve et que ça ne changera pas ma vie que ça se passe bien ou non »
Durant cette phase d’échauffement, Julia Simon n’est pas du genre à s’enfermer dans sa bulle de concentration.
« Je me nourris de l’extérieur, du public. Quand je fais mon premier tour d’échauffement, j’entends les gens qui crient mon nom et j’aime leur faire un sourire et leur dire merci. Derrière, je rentre dans ma course, mais j’aime vraiment sentir cette atmosphère dans le stade, la tension qui y règne, avoue-t-elle. C’est quelque chose qui me nourrit. Plus je vois les gens stressés autour de moi, plus je reste calme. Je me dis que je vis mon rêve et que ça ne changera pas ma vie que ça se passe bien ou non. Mes parents m’aimeront toujours, mes sœurs seront toujours là pour moi. »
Et de raconter la finalité de son engagement dans le biathlon : « Ce que j’aime, c’est transmettre les émotions. (…) Sentir que les gens peuvent rêver à travers nous, c’est quelque chose d’assez beau que seul le sport peut transmettre. C’est une grande fierté pour moi si j’y arrive. »
Sans doute que, depuis deux hivers, Julia Simon a fait rêver des milliers de personnes via ses performances.
Une année sans Marie-Laure Brunet
En course, comme elle le dit souvent au cours de la saison, le plus gros adversaire de la Savoyarde… c’est elle-même.
« Ce sont mes pensées, précise-t-elle. Quand j’arrive sur le pas de tir, je suis toute seule, c’est moi qui décide. Mon secret à moi, c’est la respiration et rester dans le moment présent en étant actrice de mon tir. (…) Je dois être capable de gérer mes peurs et les moments de doute et d’incertitude. On a arrêté la collaboration [avec ma préparatrice mentale Marie-Laure Brunet] pour cette année parce que je veux voir si je suis capable de me débrouiller toute seule et retenant ce que j’ai appris ces trois dernières années. »
C’est ainsi que Julia Simon, qui se décrit comme « très pudique », s’ouvre sur ces sujets auprès de ses coachs. « Je leur parle de mes peurs et de mes doutes, cela me permet de les évacuer », note-t-elle.
Enfin, la douanière n’a pas hésité à tirer un bilan de ses deux dernières années au cours desquelles elle est devenue l’une des stars du biathlon mondial. « Dans ma vie, je reste toujours la même, mais j’ai pris de l’assurance. J’ai beaucoup appris sur moi-même, mes forces, mes faiblesses. Mon mental a des ressources que je n’aurais jamais pensé avoir. J’ai gagné en confiance et en sérénité. Je me suis beaucoup détachée du regard des autres. Il y aura toujours des gens qui critiqueront donc je me suis détachée de cela. Je suis en accord avec moi-même », termine la sociétaire du Club des sports des Saisies (Savoie).
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