BIATHLON – Quelques minutes après le podium du relais féminin, l’Hautelucienne Justine Braisaz a répondu aux questions de Nordic Magazine depuis le camion de fartage de l’équipe de France.
Justine Braisaz : « On ne peut pas mettre des si sur une course de biathlon »
Troisième relayeuse de l’équipe de France ce samedi matin à Hochfilzen (Autriche), Justine Braisaz a joué un grand rôle dans la médaille d’argent remportée par les Bleues dans le Tyrol. Malgré un début de course marqué par les six pioches d’Anaïs Bescond, elle explique être restée dans sa bulle de concentration tout en ayant « confiance en ce que Julia [Simon] pouvais faire ». Entretien.
- Êtes-vous rassurée par votre course lors de laquelle vous avez montré de belles choses sur le pas de tir ?
Il y a effectivement eu des belles choses mais c’est surtout l’état d’esprit que je retiens. Hier sur le sprint, ce n’était pas une vilaine course. J’ai fait une erreur stratégique au couché et, derrière, je me suis mis la pression sur le debout. Ça n’a pas fonctionné et j’étais très déçue. Aujourd’hui, j’ai tiré le bilan de la course d’hier en essayant de laisser mes états d’âme de côté. L’objectif était de retrouver un tir agressif dans la manière de tenir la carabine et de venir chercher le noir. J’ai trouvé beaucoup de plaisir dans ce tir-là. Mais je me rends compte que tout est à reproduire à chaque course : il ne faut pas tirer de plans sur la comète.
- Il y a eu beaucoup de pioches dans ce relais : le pas de tir était-il venté ?
Non, mais il y a des masses d’air qui remontent la vallée et, de temps en temps, les fanions se lèvent. Ce n’est pas très impressionnant vu de l’extérieur mais le vent est très influent ici. C’était un tir de confrontation dans un relais nerveux qui ne crée pas d’écarts sur la piste, d’où les nombreuses erreurs.
- On vous sens apaisée…
Simplement parce que ça me fait énormément de mal d’analyser et de suranalyser les courses. L’état d’esprit peut très vite devenir un peu noir [sourire]. Je n’ai plus envie de ça et j’ai donc décidé de prendre les courses les unes après les autres et d’arrêter de me poser mille questions en suranalysant. [Elle marque un temps d’arrêt] Ça ne m’apporte rien, au contraire.
- Vous n’aurez rien à perdre lors de la poursuite demain…
Oui, totalement et même tout à gagner ! Je pars à 1 minute 30 avec un dossard élevé mais j’ai une stratégie pour arriver dans les meilleures conditions sur le pas de tir. J’ai besoin de construire mes tirs. Mais avant, je vais privilégier la récupération cet après-midi parce que c’était un format intense qui laisse pas mal de traces dans les jambes.
- Après ce relais, vous être plutôt frustrée ou contente de la remontée effectuée ?
Je pense que même si le premier relais est excellent, ça ne change rien pour la suite… Il y a tellement de choses qui entrent en jeu dans un relais. On ne sait pas ce qu’il peut se passer ensuite… Prendre un relais fondu dans la masse peut également permettre de se révéler. On ne peut pas mettre des si sur une course de biathlon. Ça ne sert à rien de raisonner comme ça.
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Photos : Nordic Focus.