Biathlon : premier podium de l’hiver pour Justine Braisaz-Bouchet
Ce vendredi après-midi, la Beaufortaine Justine Braisaz-Bouchet, à vingt-sept ans, a regoûté au podium en coupe du monde de biathlon. Près de dix mois après avoir donné la vie à sa fille Côme, la douanière championne olympique en titre de la mass-start s’est effectivement classée troisième du sprint d’Hochfilzen (Autriche).
« Je suis très contente de ce podium, j’en profite énormément, se réjouissait-elle quelques minutes après la cérémonie protocolaire au micro de Nordic Magazine. C’est très inspirant et j’espère que cela va guider mes prochaines journées sur le stade. »
Cependant, ce top 3 ne lui retire pas forcément de pression. « Je ne vis pas ce podium comme un soulagement. Cela va peut-être paraître peu humble, mais je me sentais capable de le faire. On a une équipe qui a un très gros niveau avec des coéquipières qui sont des excellents points de repère, confie-t-elle. Cela m’a permis d’être rassurée avant le début de saison. »
La victoire comme prochaine étape ?
Ainsi, à la fin du mois de novembre, Justine Braisaz-Bouchet avait abordé ses compétitions de reprise, à Östersund (Suède), le couteau entre les dents. « J’étais très focalisée sur moi, se rappelle la Savoyarde. Je me suis assez vite aperçue que les jambes répondaient bien et qu’il y avait de l’ambition au tir. Avec tout le stress que cela engendre, le résultat a très vite pris le pas et je pense que je me suis laissée prendre par les enjeux. Mais je n’ai pas regrets sur cette quinzaine d’Östersund parce que j’apprends chaque jour et que je donne mon meilleur. »
Alors qu’elle avait annoncé le mois dernier vouloir être « quelqu’un sur le pas de tir », Justine Braisaz-Bouchet estime être « complètement sur la bonne voie ». « Il faut accepter de mettre des balles dehors. C’est une pression énorme que je me mets sur le pas de tir pour répondre à des ambitions de résultat et, parfois, je prends le problème à l’envers. A mon avis, je me connais, je suis capable de faire du beau biathlon en me détachant du résultat. C’est comme cela que j’ai envie de revenir même si j’ai encore cette fragilité dans mon approche des compétitions, qui est mon talon d’Achille », avoue-t-elle.
Depuis son retour aux affaire, la Beaufortaine prend « plus de plaisir », se sent « plus relâchée sur la piste » et a « plus de contrôle » sur elle-même. « Je crois que c’est mon état d’esprit qui a évolué avec cette maternité et ce retour à la compétition, continue-t-elle. Je sens que ma relation avec la compétition est différente, c’est quelque chose de puissant. J’apprécie vraiment de faire des courses de biathlon et j’essaye de vivre le moment. »
Cependant, Justine Braisaz-Bouchet considère avoir encore besoin de courses pour continuer à monter en puissance. Si tel devait être le cas, la victoire ne sera pas loin.
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