Biathlon : Justine Braisaz-Bouchet invitée de Nordic Magazine
En ce lundi de Pâques, la Savoyarde Justine Braisaz-Bouchet, absente du dernier hiver pour mettre au monde son premier enfant, se confie longuement à Nordic Magazine dans une longue interview publiée en deux parties. A cette occasion, la douanière signe son retour médiatique après une année passée loin des projecteurs.
Après s’être confiée sur la période de sa grossesse, la championne olympique en titre de la mass-start, devenue maman d’une petite Côme en février dernier, dévoile ses ambitions et ses envies pour la suite de sa carrière. Entretien.
- Dès l’annonce de votre grossesse, vous aviez annoncé vouloir revenir dès l’hiver prochain à la compétition. Y a-t-il tout de même eu des moments de doute à ce sujet ?
[Elle éclate de rire] Pas une seule seconde ! C’était un projet réfléchi avec Julien [Bouchet, son mari, NDLR]. Depuis le début, j’ai l’objectif des Jeux de Milan/Cortina [2026] en tête. Je me sens motivée pour continuer, j’ai toujours de l’ambition. Je n’ai eu aucun doute, même depuis l’arrivée de Côme. Je sais qu’il y a eu des précurseurs qui ont montré que combiner la vie d’athlète de haut niveau et de maman était possible. Il faut s’en donner les moyens. J’estime que c’est une chance pour Côme de pouvoir partager un petit peu de cette carrière avec moi. J’ai vraiment envie de l’associer à cela dans la mesure où elle continue de grandir et de s’épanouir, tout comme moi ! Ce sont deux projets que j’ai envie d’associer l’un à l’autre.
- En ce moment, beaucoup de sportives, à l’image de la footballeuse Amel Majri ou de la judokate Clarisse Agbegnenou, s’engagent en n’hésitant pas à amener leurs enfants lors d’entraînements. Est-ce quelque chose dont vous avez envie ?
Connaissant le rythme des stages en équipe de France, je ne pense pas que ce soit adapté. Ni pour elle, ni pour moi. Cela pourrait être difficile de suivre une programmation et des horaires rigoureux en stage avec un bébé. En stage, donc, je ne pense pas, mais pour le reste des déplacements, notamment en hiver, c’est à discuter. Sur cette première année, qui va être particulière, je veux me donner le temps pour reprendre progressivement et rejoindre le groupe en temps et en heure. Je n’ai pas envie de faire l’erreur de faire vite et mal. Une préparation de sept mois, c’est long et, aujourd’hui, je me sens dans le timing.
- Cela veut donc dire qu’on ne vous verra pas sur tous les stages de l’équipe de France cet été ?
Je ne connais pas encore le planning des stages. Elle aura tout juste quatre mois en juin, au début de la présumée préparation. Elle sera donc encore très petite et je souhaite passer du temps avec elle. Je dois encore discuter de l’organisation avec le staff.
- A ce sujet, avez-vous hâte de vraiment débuter le travail avec Cyril Burdet, arrivé à la tête des Bleues au moment de votre grossesse ?
Je suis curieuse d’entendre son discours et ce qu’il va pouvoir m’apporter. Personnellement, l’entraînement m’intéresse, j’aime être actrice de celui-ci et je crois que c’est quelqu’un qui est également passionné d’entraînement. Il a beaucoup d’expériences et connaît très bien le haut niveau et la performance.
- En équipe de France, vous allez d’ailleurs revenir dans un groupe qui a hyper performé l’hiver passé et où vous allez devoir vous refaire une place : cela est-il plutôt un motif d’inquiétude ou d’excitation pour vous ?
Je n’ai pas d’appréhension concernant mon retour au sein du collectif. Pour moi, une place dans le groupe se fait davantage par ses méthodes de travail, sa personnalité, son expérience et son fonctionnement dans un milieu professionnel que par les résultats.
- Plus globalement, appréhendez-vous votre retour sur le circuit, quitté sur un titre olympique et un petit globe ?
Je pense que cela viendra en temps et en heure ! Aujourd’hui pas du tout parce qu’on est à neuf mois de l’ouverture et que, pour moi, le plan est clair et que je sens de la confiance dans ce que j’ai à mettre en place. Maintenant, je suppose que le jour de la première course il y aura de l’appréhension et certainement que je me poserai des questions. Enfin, il y aura tellement d’occasions dans la préparation de se jauger par rapport aux autres filles, je saurai si je suis dans les clous ou non.
- Avez-vous d’ores et déjà des objectifs en tête pour cette saison de retour ?
J’ai toujours eu des objectifs. Les Mondiaux seront un objectif, mais je crois qu’une saison se construit au fur et à mesure. Dans ma carrière, j’ai envie d’aller chercher des médailles individuelles et en équipes aux Mondiaux et aux Jeux olympiques. Ce sont mes ambitions, mais la réalisation de tout cela dépendra de mes concurrentes. En tout cas, je vais faire ce qu’il me semble bon sur la préparation en étant intelligente avec cette nouvelle fonction de maman qui demande un peu plus d’énergie à la maison.
- Vous parlez de vos concurrentes. Vous allez retrouver une coupe du monde sans Tiril Eckhoff, Marte Olsbu Roeiseland, Denise Herrmann-Wick ou encore Anaïs Chevalier-Bouchet, toutes retraitées : à quel point, selon vous, vont-elles manquer au biathlon féminin ?
A mon avis, on verra très vite de nouvelles leaders imposer leur marque sur le circuit. Je ne doute pas de la densité des compétitions dans les hivers à venir.
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