BIATHLON – Quel beau relais ! Voilà ce qu’attendait sans doute le public français pour continuer dans les émotions après les premiers podiums d’Anaïs Chevalier et Fabien Claude. Après leur deuxième place derrière la Suède, les relayeuses tricolores témoignent de leur joie.
Biathlon : un relais tricolore au rendez-vous
Anaïs Bescond, Anaïs Chevalier-Bouchet, Chloé Chevalier et Justine Braisaz-Bouchet ont conquis dans la pénombre finlandaise de Kontiolahti le troisième podium pour l’équipe de France cet hiver, le premier en relais. Une performance remarquable de tout un groupe. La Jurassienne Anaïs Bescond et la biathlète des Saisies Justine Braisaz se sont fait porte-paroles pendant quelques minutes auprès des journalistes.
Chacune revient sur sa course et sur le travail de tout un collectif pour lequel la confiance et la motivation priment. Juste avant de rejoindre le bus, timing oblige, les tricolores ont répondu rapidement aux quelques questions. Entretien.
- Anaïs Bescond, vous avez lancé le relais français aujourd’hui. Est-ce que cela vous a apporté une bonne dose de stress ?
Je suis toujours un peu tendue sur les exercices par équipes. Il y a quatre fois plus de tension que quand je suis seule mais c’est aussi pour cela que j’aime le biathlon. Il y a eu un peu de fébrilité sur les debouts, c’était pas des tirs faciles. En ski, j’ai cherché à donner tout ce que j’avais. Je ne voulais pas forcément lancer comme ça mais globalement c’était bien et le résultat est là.
- Justine Braisaz, serait-ce cliché de dire que votre tir couché du jour peut créer un déclic pour les prochaines courses ?
J’ai vécu mon tir. Depuis une course ou deux, ça va dans le bon sens et je reproduis ce que je sais faire à l’entraînement. Sur les deux premières courses, j’avais du mal à lâcher mes balles. Maintenant ça va dans le bon sens. Il n’y a rien d’extraordinaire, je suis juste un peu plus confiante.
- Anaïs, lorsque vous passez le relais en sixième position, vous sembliez assez sereine pour la suite. Est-ce synonyme d’une bonne confiance dans le groupe ?
Oui, évidemment. C’est une évidence, j’ai confiance en mes coéquipières. On a un collectif fort. Alors oui, la confiance entraîne la sérénité. J’ai juste prouvé que j’avais confiance en l’équipe. J’étais première relayeuse et il y avait trois filles derrière moi, rien n’était perdu. Mais ce n’est pas la meilleure façon pour lancer le relais. Et au final, c’est tout bon, j’avais raison d’avoir confiance.
« Avant la concurrence m’effrayait, aujourd’hui elle me donne envie d’aller chercher de l’avant » (Justine Braisaz)
- Est-ce que le podium obtenu par Anaïs Chevalier-Bouchet sur le sprint de jeudi vous a débloquées mentalement ?
Anaïs Bescond : Ça ne fait jamais de mal. Ce sont sans doute des choses inconscientes mais ça décomplexe et ça lance la machine. Avoir une fille qui vient de faire podium dans l’équipe, ça amène un peu de bien pour les autres. C’est une bonne chose pour tout le monde en général. Ça a même peut-être aidé Fabien tout à l’heure, je ne sais pas. [il a confirmé lors d’un entretien donné à Nordic Magazine, ndlr.]
Justine Braisaz : Ça donne vraiment envie. Le sprint d’Anaïs était beau, elle était très régulière depuis début de saison mais il y avait toujours une ou deux balles qui l’éloignait de la boîte. Elle concrétise finalement sur le sprint et on s’est entraînées tout l’été ensemble donc ça décomplexe dans le sens où, dans les chronos et entraînements, il y avait match pendant six mois et son niveau est aujourd’hui très haut.
Alors le nôtre, il y a moyen de l’élever aussi. Si « Chev’ » est capable de le faire, les autres filles et moi aussi pouvons le faire. Cela repose sur la confiance que l’on a chacune dans notre biathlon. C’est ce qui va faire qu’on va aller chercher des résultats.
- Est-ce que justement cette densité au sein de l’équipe de France va vous permettre d’aller chercher les Suédoises qui sont très fortes ?
Justine Braisaz : On verra bien comment cela évolue d’un site à l’autre. Les Suédoises ont une grosse densité mais ce qui fait la différence, c’est la croyance et la foi qu’on a chacune dans notre biathlon. Il n’y a pas de secret, on connaît nos forces et faiblesses. J’ai très envie d’aller matcher sur les courses individuelles et en équipe. Avant, la concurrence m’effrayait, et depuis cette année, elle me donne envie d’aller chercher devant. J’ai une foi énorme.
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Photos : Nordic Focus.