Biathlon : Léonie Jeannier, des fleurs amères sur l’individuel des Mondiaux juniors
Dimanche après-midi, la biathlète franc-comtoise Léonie Jeannier, vingt et un ans, a vécu une course contrastée lors de l’individuel des championnats du monde juniors d’Otepää (Estonie). Si elle a signé un exceptionnel 20/20 sur les tapis, la sociétaire du ski-club Les Verrières / La Cluse (Doubs) a souffert sur la piste, notamment à cause d’une glisse défaillante.
Cinquième de cet individuel des Mondiaux juniors duquel elle était médaillée de bronze en titre, Léonie Jeannier se confie à Nordic Magazine. Entretien.
- Vous avez réalisé un individuel contrasté entre un 20/20 au tir et un ski difficile : pouvez-vous nous raconter comment vous avez vécu votre course ?
Je suis partie dans un plutôt bon tempo. Au début, j’étais vraiment satisfaite de la glisse puis ça a un petit peu encrassé [sous les skis] puis c’était de plus en plus compliqué au fil des tours. Avec les autres Françaises, on n’arrivait plus à tenir les concurrentes. C’était ultra compliqué physiquement et mentalement de voir tout le monde te doubler à une grosse allure. Il fallait s’accrocher ! Malgré tout, j’avais à cœur de mettre les balles pour limiter la casse.
- Et vous y signez un tir parfait…
On m’a demandé si j’avais pensé au 20/20 quand je suis arrivée au dernier tir… mais je n’y pensais même pas et je juste voulais en finir avec cette course ! J’étais pressée qu’elle se termine parce qu’elle était interminable. C’était vraiment très long et hyper dur.
« Je n’ai pas dormi pendant deux nuits »Léonie Jeannier à Nordic Magazine
- Après le relais, est-ce une bonne chose de signer une course pleine derrière la carabine à la suite du relais mixte où vous êtes allée tourner sur l’anneau de pénalité ?
Après le relais, je n’ai pas dormi pendant deux nuits. Cela m’a tourmenté, ce n’était pas facile ! Je m’excuse d’ailleurs encore une fois auprès de mes coéquipiers parce que j’ai clairement planté le relais et c’est hyper dur à vivre. C’est une expérience dont je ne suis pas fière. J’aurais aimé que ça se passe autrement. Je suis partie avec beaucoup d’envie sur ce relais, mais je me posais beaucoup de questions en prenant ce départ parce que ça faisait un bon mois que je n’avais pas mis un dossard. C’est donc compliqué… Je m’accroche tout de même à ce qu’il y a et je suis très contente de ma cinquième place de l’individuel même si c’est très rageant parce que seules les médailles comptent. Il ne faut pas mettre ce résultat à la poubelle.
- Cette cinquième place, pour résumer, est frustrante par son résultat, mais satisfaisante par la manière…
Je suis vraiment satisfaite de ce 20/20 parce que c’est mon tout premier ! Je me souviendrai longtemps de cette course [rires]. Quand on fait ce genre de performance, on s’attend à un meilleur résultat donc c’est très très frustrant. Cela donne un résultat décevant. L’année dernière, je prends une médaille [de bronze] avec un 16/20 et, là, je suis cinquième à 20/20… C’est comme si j’avais régressé, mais je garde le moral !
« C’est très dur de devoir prendre son mal en patience »Léonie Jeannier à Nordic Magazine
- Que pensez-vous de l’Allemande Julia Tannheimer, qui a dominé cette course de la tête et des épaules ?
Elle est carrément monstrueuse et hors catégorie ! Elle met une minute sur les skis à la deuxième et nous on est à plus de deux minutes, mais pas très loin de la deuxième [rires]. Elle est vraiment au-dessus du lot, mais c’est cool de pouvoir se confronter à elle.
- Vous avez vécu un début d’hiver chaotique avec plusieurs maladies : comment vous sentiez-vous avant le lancement des Mondiaux ?
En décembre, j’ai dû arrêter la saison pendant un mois en rentrant de Kontiolahti [où elle était engagée en IBU Cup, NDLR]. C’était un vrai coup dur et, physiquement, cela ne tenait plus. Je n’avais plus de sensations. Même si ma tête avait très envie, mon corps refusait. Je suis revenue en janvier sur les courses de sélection en pensant que tout cela était derrière moi. Même si cela m’a donné des résultats corrects et cette sélection pour Otepää, ce n’était pas ce que j’attendais… Enfin, avant la coupe de France de La Féclaz début février, je suis de nouveau tombée malade d’une grippe, pour la troisième ou quatrième fois depuis le début de l’automne. C’est très dur de devoir prendre son mal en patience.
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