Biathlon : Lea Meier revient sur sa saison 2023/2024
Lundi après-midi, à la veille de partir en vacances, la biathlète suissesse Lea Meier, vingt-trois ans, a pris le temps de se confier à Nordic Magazine pour revenir sur sa saison.
Celle qui s’était distinguée dès la première course de l’hiver pour avoir perdu sa carabine en plein individuel d’Östersund (Suède), bien que germanophone, s’est exprimée pendant une vingtaine de minutes dans un français presque parfait. Entretien avec Lea Meier, un des grands espoirs du biathlon féminin helvète.
- Quel bilan faites-vous de votre hiver ?
C’était une saison difficile pour moi. J’ai été malade quatre fois au total sur l’hiver. C’est beaucoup parce que ça représente un mois sur les quatre de compétition ! Parfois, j’ai mal skié et très bien tiré, mais je ne pouvais jamais mettre en place les deux en même temps. C’est le but en biathlon, donc ce n’était vraiment pas simple.
- Pour résumer, cette saison n’a pas été à la hauteur de vos attentes. Mis de côté les maladies, savez-vous pourquoi ?
C’est difficile de dire exactement quel a été le problème. Je me suis un peu plus entraînée que les années précédentes, je faisais beaucoup de choses pour m’améliorer et je voulais concrétiser lors des courses. Malheureusement, avec les maladies, c’était difficile. Pour le futur, je ne vais donc rien changer de ma philosophie en espérant que mon niveau monte !
- Mentalement, comment avez-vous vécu cette année 2023/2024 ?
Parfois, c’est difficile, mais c’est le cas, je crois, pour tout le monde ! C’est vrai que quand tu sais que tu peux bien faire les choses et que tu n’y arrives pas à les mettre en place, c’est difficile à encaisser. Personnellement, en plus, je crois que j’ai encore un peu plus de mal à l’accepter que les autres. J’arrive vite à mes limites.
- Quelles sont ces limites dont vous parlez ?
Dans la tête, c’est difficile pour moi de garder de l’énergie et le plaisir quand je suis dans le dur. Comme je le disais, je crois que c’est comme ça pour tout le monde dans le sport de haut niveau. On oublie vite qu’il faut avant tout prendre du plaisir.
- Vous êtes notamment redescendue en IBU Cup en janvier. Etait-ce difficile à accepter de redescendre d’un étage ?
A Ruhpolding, c’est moi qui ai demandé aux coachs de me descendre en IBU Cup. Sur la coupe du monde, j’étais quasiment toujours entre la cinquantième et la soixantième place, donc j’ai décidé de retourner à la maison m’entraîner pour ensuite faire les championnats d’Europe. Cela m’a fait du bien d’être capable, sur ces courses-là, de jouer devant, dans le top 10. C’était une très belle expérience même si j’ai toujours fait une erreur en trop pour monter sur le podium.
- Cela vous a-t-il remis en confiance ?
Bien sûr ! Parfois, c’est difficile de savoir si tu as bien performé, ou pas, quand tu termines loin en coupe du monde. Là, cela faisait du bien de jouer devant et cela montre que tes performances sont plutôt belles.
- Ensuite, vous n’êtes pas retenue comme titulaire pour les championnats du monde : était-ce une grosse déception ?
Les entraîneurs ont pris les cinq meilleures filles. J’étais dedans, mais les quatre devant étaient simplement meilleures que moi. Bien sûr, c’était le but pour moi d’y participer, mais je n’étais pas en forme et malade. J’y suis donc allée comme remplaçante et j’y faisais des intervalles… même si je ne me sentais vraiment pas bien. Pour l’année prochaine, ce sera vraiment l’objectif d’être titulaire aux Mondiaux de Lenzerheide.
- Justement, comment avez-vous vécu la grande première de la coupe du monde à Lenzerheide ?
Là aussi, j’étais malade avant [rires] ! J’ai donc eu un ou deux jours pour me préparer à cette échéance et j’ai fait une petite intensité. J’ai tiré à 10/10 en faisant la trente-et-unième place du sprint, ce qui était vraiment bien pour les circonstances. Par ailleurs, c’était très cool de voir la famille autour de la piste et ça donne envie !
- Qu’est-ce qui vous fait rêver dans le biathlon ?
Bien sûr, les Jeux olympiques ! Sinon, ces dernières années et encore maintenant, l’objectif des championnats du monde à la maison me guide. Cela fait cinq ans qu’on sait que ce sera à Lenzerheide en 2025. C’est donc une très grande motivation, mais, pour cela, il faut devenir de plus en plus forte.
- La saison de la Suisse a été marquée par les magnifiques performances de Lena Haecki-Gross. Est-elle une source d’inspiration pour vous ?
Complètement ! Elle est incroyable, très ouverte et simple. Elle sait bien mettre toute les choses en place pour y arriver. C’est très cool d’avoir quelqu’un comme elle dans l’équipe, parce que ce n’était pas le cas auparavant. Il y avait Selina [Gasparin], mais elle a arrêté il y a plusieurs années. Dans le groupe, nous sommes des amies, chaque fille est différente et a ses propres qualités donc c’est très cool de s’entraîner ensemble ! Chacune profite des autres.
- On vous a vu proche des biathlètes françaises en fin de saison. Quelle est votre relation avec elles et vous impressionnent-elles?
Les Françaises ont une équipe incroyablement forte, bien sûr qu’elles m’ont impressionnée cette saison. Elles sont gentilles et ouvertes, on peut s’amuser ensemble d’autant que, comme je parle le français, c’est très cool d’échanger avec elles ! J’ai connu Lou [Jeanmonnot] l’année dernière aux championnats du monde militaires et je connais toutes les filles donc c’est vraiment cool.
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