BIATHLON | LAUSANNE 2020 – Après une course aux rebondissements digne des plus grands scénarios holywoodiens, les Français ont décroché une médaille de bronze… olympique ! Ils ont réagi en exclusivité pour Nordic Magazine.
Biathlon : dialogue d’une joie incommensurable
Léonie Jeannier : « Bah déjà c’est Mathieu (Garcia, NDLR) qui nous a offert la médaille, franchement ! On était plutôt mal parties avec Fany (Bertrand, NDLR). Théo a bien remonté et puis Mathieu, et bah il a été incroyable quoi ! »
Mathieu Garcia : « J’ai voulu profiter de mon dernier tour, même si cette fois-ci je n’étais pas en tête. D’autant plus que j’avais tout donné dans le premier tour. Donc, dans le dernier, je commençais vraiment à caler. Si j’avais dû être à la bataille avec quelqu’un, je pense que je n’aurais pas fini dans un bon état [rires]. On s’est pris dans les bras, c’était génial. Une arrivée de relais sur un podium, c’est toujours super agréable avec les copains. »
Fany Bertrand : « Alors là, on est clairement passés par toutes les émotions ! Au début, avec Léonie, on n’était pas du tout dans l’optique gagne ou podium, alors quand Mathieu a fait la star et ben, clairement, on était sur un nuage ! »
Léonie Jeannier : « Il y a ça et en plus il y avait le Norvégien qui loupait juste devant Mathieu. On ne voyait qu’une cible debout et on a vu que Mathieu allait s’installer. On s’est dit : « C’est bon, il n’y a plus qu’à y aller ! » »
Fany Bertrand : « On a jamais été autant stressées nous [rires]. »
Léonie Jeannier : « Jamais autant stressées et peut-être plus que Mathieu qui lui était au calme (ou oklm). Ouais, on a bien stressé ! »
Les récits de course individuels
Léonie Jeannier : « C’était cool »
« C’était encore très dur aujourd’hui, pareil qu’hier. Pas de jus, pas de forme, je suis arrivée au tir debout les jambes tremblantes. J’étais pas là quoi… J’étais pendue et je n’ai pas su tirer comme il fallait. J’avais trois balles de pioche à mettre pour ne pas tourner et je suis contente de les avoir mises.
Le vent était pareil qu’aux réglages, mais les jambes étaient vraiment oxygénées. C’était vraiment compliqué. On entend du bruit tout le long, tout le temps. Même quand on arrive sur le pas de tir. C’est incroyable et franchement, ça fait du bien des courses comme ça. C’était cool et ça, c’est grâce au public »
Théo Guiraud-Poillot : « Ce public fait vraiment plaisir »
« Dans le deuxième tour, j’ai suivi le Tchèque et je sais qu’il skie très vite habituellement. Je n’ai pas voulu le doubler donc je suis resté derrière. Je suis arrivé assez posé au tir et je n’ai pas réussi à me rentrer dedans. J’étais un peu trop passif, alors je fais des erreurs. J’ai mis longtemps à tirer mes pioches, je les mets mais c’était chaud !
Ce public fait vraiment plaisir. C’était vraiment cool et ça aide vachement puisque avec la grosse bosse directement après le pas de tir, quand on arrive au-dessus avec les jambes un peu coupées, ça fait du bien qu’ils nous poussent et ça nous motive pour finir la boucle. »
Mathieu Garcia : « Toujours y croire »
« Je voulais vraiment y croire quand je suis parti. Je pense que c’est ma philosophie de toujours y croire. J’ai vu qu’on était à une minute et quand je vois qu’hier j’ai pris 50 secondes par la tête, c’est que tout est possible ! C’est largement possible de rattraper du temps comme ça.
Quand on part derrière, on dépend vachement de ce qu’il se passe devant. Mais aujourd’hui, quand je suis arrivé à mon dernier tir debout, j’ai vu le Norvégien qui ratait, je savais que ma chance était là.
Je me suis servi du public pour vraiment me concentrer et j’avais qu’un objectif en tête : le cinq sur cinq. C’est ce qu’il s’est passé alors je pense que la leçon à retirer du jour c’est qu’il faut toujours y croire même quand on est pas très bien engagé. On est jamais à l’abri que, devant, il y ait une craquante ou que nous fassions une course incroyable. C’est ce qu’il s’est passé aujourd’hui.
Quand je ressors de mon premier cinq sur cinq, je me dis que la première étape est validée. J’ai fait ce qu’il fallait sur ce tir mais il y en a un deuxième. Donc je ne me dis pas que ce tir est super et réussi, non, non, je me re-concentre sur mon debout car on était qu’à la moitié de la course. »
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Photos : Nordic Magazine