BIATHLON – Les Russes ont refusé de serrer la main du Français lors de la cérémonie des fleurs, celui-ci a alors quitté le podium. Le clash n’est pas passé inaperçu. Il est largement relaté par les médias.
« Fourcade au clash avec les Russes ». Le titre s’affiche en Une de L’Equipe, vendredi matin. Page 24, le titre est encore plus explicite : « La guerre froide est déclarée ». Jeudi après-midi, lors de la première compétition des championnats du monde de biathlon à Hochfilzen, en Allemagne, le numéro un mondial a brusquement quitté la cérémonie des fleurs, avant de revenir, fortement encouragé par Fabien Saguez, directeur technique national de la Fédération française de ski. La France vient de se classer deuxième derrière l’Allemagne, mais devant la Russe. Auparavant, sur le podium, Alexander Loginov et Anton Shipulin ont serré la main de Quentin Fillon-Maillet, Marie Dorin-Habert et Anaïs Chavalier, mais pas celle du chef de file tricolore. « Je pense que je mérite un peu plus de respect de leur part, pas plus que les autres, mais au moins autant », explique-t-il au quotidien sportif.
Alexander Loginov n’est pas un inconnu. Il a été suspendu deux ans pour usage d’EPO. Le biathlète faisait son retour en première division après ses exploits aux récents championnats d’Europe. Ce come-back déplaît au Catalan qui se bat pour que le sport dans lequel il brille ne soit plus abîmé par le dopage. Il l’a fait savoir sur Internet. Ce qui a fortement énervé la fédération russe qui lui a même écrit, le menaçant de « sanctions exemplaires ». « J’ai reçu beaucoup d’insultes sur les réseaux sociaux ces derniers jours, mais je m’en fous. Je suis juste triste qu’on ne parle pas de sport aujourd’hui, parce qu’ils ont refusé de me serrer la main », poursuit-il lors de la conférence de presse.
Le Parisien – Aujourd’hui en France relate l’incident sur la piste au moment du dernier passage de relais : la Russie a accusé Martin Fourcade qui s’élançait, d’avoir fait volontairement tomber Alexander Loginov, qui arrivait. « Je ne me serais jamais permis de mettre en jeu le collectif pour régler des problèmes personnels si j’avais eu à en régler », précise le Français qui dit même avoir envisagé de présenter ses excuses pour ce geste involontaire.
« L’équipe de Russie de biathlon est une grande famille et quand un de ses membres est attaqué, tout le monde le protège. Je respecte Martin en tant qu’athlète, mais j’ai des doutes sur ses qualités humaines », a pour sa part justifié Shipulin qui joue la carte de la solidarité. « Je suis triste, car je ne pense pas être un mauvais mec », réplique Fourcade.
Et maintenant ? Libération ironise : « Rappelons qu’il y a du tir en biathlon. Il ne faudrait pas que ça dégénère. » Plus sérieusement, Stéphane Bouthiaux, entraîneur de l’équipe de France, mise sur une réponse sportive de son protégé. « Quand il est touché, il rebondit fort », a-t-il déclaré à L’Equipe. Un sprint est programmé demain.