Biathlon : les confidences de Mathieu Garcia
Cette saison, sa dernière chez les U22, le Villardien Mathieu Garcia a connu une montée internationale en décembre à l’occasion de la Junior Cup de Ridnaun-Val Ridanna (Italie). Quatrième d’un des deux sprints en Italie, il n’est ensuite pas parvenu à composter son ticket pour les Mondiaux juniors d’Otepää (Estonie).
Resté à quai sur le circuit national, il a finalement terminé son année sur les chapeaux de roue en allant décrocher trois médailles sur les championnats de France de sa catégorie, dont l’or de la mass-start à Méribel (Savoie). Pour Nordic Magazine, Mathieu Garcia a accepté de revenir sur son hiver. Entretien.
- Quel bilan faites-vous de votre hiver ?
Comme pour pas mal d’athlètes, cette saison a été pour moi une succession de hauts et de bas. Elle a commencé pas trop mal en novembre, mais je n’ai pas réussi à accrocher les premières sélections pour l’IBU Cup au contraire de Théo Guiraud-Poillot et Valentin Lejeune, qui ont été meilleurs. Suite à cela, j’ai eu sur ce début de saison des problèmes aux jambes, qui tremblaient au tir debout. Cela m’a pas mal joué des tours sur les courses malgré une forme très correcte qui me satisfaisait.
- En décembre, vous êtes tout de même sélectionné en Junior Cup…
Malgré tout, je suis effectivement parvenu à monter sur l’étape de Junior Cup de Ridnaun-Val Ridanna [à la place de Lou Thiévent, NDLR] qui s’est pas mal passée avec une quatrième place encourageante [en sprint] qui m’a permis de sentir que j’étais encore dans le coup, parmi les meilleurs de mon âge à l’international. C’était bien et motivant ! Ensuite, on est rentrés en France et il y a eu les sélections pour les Mondiaux où je suis passé à côté malgré de bonnes courses. Ce n’était pas facile de voir les autres partir, mais c’est le jeu des sélections !
- Votre hiver s’est ensuite bien terminé avec des médailles nationales U22, dont l’or de la mass-start décrochée à Méribel (Savoie) avec la deuxième place au scratch…
Comme d’habitude, j’avais à cœur de bien revenir sur la fin de saison. Les deux derniers week-ends se sont ainsi bien passés avec ce titre. Je suis satisfait de cette fin d’hiver, même si c’est dommage d’arriver à exploiter 95 % de mon niveau sur les dernières courses et pas avant. En tout cas, cela me permet de partir en coupure le cœur léger et de me projeter sur la prochaine préparation en étant motivé à repartir !
- C’est la deuxième saison de suite où vous terminez en boulet de canon : savez-vous pourquoi ?
D’abord, c’est parce que les courses des championnats de France me tiennent beaucoup à cœur. Pour des biathlètes comme moi, qui ne sont pas en coupe du monde ni en IBU Cup, ce sont des épreuves importantes à notre niveau. En plus de cela, il y a le relais par comités ! Enfin, comme je le disais, c’est important pour moi de bien finir la saison pour pouvoir rattaquer derrière bien motivé au lieu de traîner des pieds. Au global, pour nous, la saison n’est pas si longue et il n’y a pas de raison de se relâcher sur la fin.
- Vous venez de clôturer votre dernière année U22 : on imagine que vous visiez plus qu’une seule apparition en Junior Cup…
C’est sûr que je visais plus haut ! Après, passées les premières sélections de novembre, on a toujours peu de visibilité sur les possibilités de monter en IBU Cup. De toute façon, je pars du principe que tu montes si tu es bon et, si ce n’est pas le cas, tu ne montes pas. Cela permet d’être en paix avec les décision prises. Je n’étais jamais assez bon pour monter et la Junior Cup a été un lot de consolation. Une fois qu’on a dit cela, c’est très important d’y performer, encore plus qu’on a aspire à aller plus haut. Cela me tenait donc à cœur de montrer que je faisais partie des costauds du circuit.
- Savez-vous pourquoi vous n’êtes pas parvenu à performer comme vous l’auriez voulu ?
Ce n’est pas facile d’analyser pourquoi cela n’a pas toujours fonctionné en listant des points particuliers. Je ne fonctionne pas trop comme cela, mais plutôt en améliorant les choses au fur et à mesure des week-ends. D’une épreuve à l’autre, cela change. Sur l’étape de Peisey-Nancroix, par exemple, j’étais très en forme, mais je n’ai pas eu un niveau de tir assez performant pour prétendre jouer les deux premières places tandis qu’à la Féclaz, je n’étais pas en forme et j’ai limité la casse au tir. Au final, le constat était le même et ce n’est pas facile ! Pour trouver la cause de mon manque de performance, c’est simple : je n’ai pas réussi à faire du biathlon à 100 % sur la plupart des courses.
- Vous passez seniors, mais vous continuez votre carrière : avez-vous hésité ?
Je me suis toujours dit que tant que je sens que je suis encore dans le train pour aller faire ce que j’ambitionne de réaliser dans ce sport, je n’ai pas envie d’arrêter. D’abord parce que j’adore le biathlon et, ensuite, parce que ce serait peut-être passer à côté d’une belle opportunité de carrière. L’étape de Ridnaun-Val Ridanna m’a montré que, parmi les gars de mon âge, j’étais encore parmi les meilleurs. En France, je vois bien que je peux encore tenir tête aux gars de l’IBU Cup. Je sais que je dois regagner la confiance du staff français, mais j’ai confiance en moi, sinon je ne continuerais pas. Si je vois que je ne suis plus en phase avec mes ambitions, je me dirigerai vers d’autres projets qui me tiennent à cœur.
- Voir le chemin parcouru par Jeanne Richard depuis votre titre olympique de la jeunesse décroché ensemble en 2020 aux Tuffes (Jura) doit vous donner des idées…
Je suis super content pour elle parce que c’est une athlète formidable qui se révèle au grand jour ! Le public a de la chance de la voir arriver parce qu’elle peut vraiment changer beaucoup de choses dans le biathlon, notamment en amenant une vague de fraîcheur. Pour moi, c’est une fierté d’avoir fait ça à ses côtés aux JOJ. Après, les carrières ne sont pas toutes les mêmes. Jeanne [Richard] a eu une progression exponentielle, un peu à la manière d’Eric Perrot. Personnellement, ce n’est pas mon cas et j’ai une progression plus linéaire. C’est donc motivant de voir que Jeanne [Richard], avec qui je courais il y a quatre ans, concourt maintenant en coupe du monde. Cela me donne juste envie de la rejoindre le plus vite possible ! A ma manière, parce que cela ne sert à rien de vouloir lui ressembler. Chaque athlète est différent.
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