Biathlon : Lisa Cart-Lamy raconte ses aventures canadiennes
À la fin du mois de juin, la biathlète franc-comtoise Lisa Cart-Lamy, 18 ans, s’est envolée au Canada. Une aventure hors du commun attendait alors la sociétaire du SC Bois d’Amont (Jura) qui sortait d’un hiver rendu difficile par une jambe cassée.
Engagée au sein du Whistler Nordic Development Centre, team basé sur les installations olympiques de biathlon de Vancouver 2010, elle passe tout l’été et l’automne à se préparer outre-Atlantique.
Dans son équipe se trouvent des coéquipiers prometteurs comme les Canadiens Daniel Gilfillan, onzième de l’individuel des Mondiaux jeunes 2023, et Jasper Fleming, huitième du sprint des Mondiaux jeunes 2024, ou encore les Britannique Graham Benso et Josie Clifford, qui ont participé aux JOJ de Gangwon 2024 l’hiver passé.
Pour Nordic Magazine, et alors qu’il lui reste encore un gros mois à passer en Amérique du Nord, Lisa Cart-Lamy a accepté de raconter son aventure canadienne. Récit.
Comment elle s’est décidée à s’envoler pour le Canada
« Cela faisait un moment que je voulais partir à l’étranger pour vivre une expérience et apprendre l’anglais. Je me suis dit que ce serait bien de trouver un endroit pour le faire avec le ski et, ainsi, pouvoir m’entraîner en même temps que tout cela. J’ai regardé entre le Canada et la Norvège. »
« Quand j’en ai parlé à mes coachs, ils m’ont dit de demander des informations à Coralie Langel qui était allée dans ce team canadien situé à Whistler il y a quelques années. Elle m’a dit que si j’avais l’occasion de partir, je devais y aller, que ce serait la meilleure expérience de ma vie. C’était il y a un an et demi ! J’ai ensuite pris contact avec Etienne Letondeur, coach français du team. C’était pratique pour les échanges avant de partir, il m’a envoyé le dossard d’inscription au cours de l’hiver et me voilà au Canada ! »
Pourquoi ce pays et pas un autre ?
« J’étais ouverte à beaucoup de pays donc ce n’est pas forcément le Canada qui m’attirait en tant que pays, mais le team est vraiment bien… comme les paysages, qui ne sont pas les mêmes que dans le Jura ! Le fait qu’il y ait eu les JO sur place en 2010, rendait facile de trouver des informations sur la vie à Whistler. Le fait que ça parle anglais m’a aussi attiré. »
L’arrivée au Canada et le rythme d’entraînement
« J’ai fait mon oral de bac et j’étais dans l’avion dès le lendemain, le 29 juin ! Quand je suis arrivée, j’ai mis quelques jours à me faire au décalage horaire puis j’ai commencé les entraînements le lundi suivant. Avec mes coéquipiers, on est tout le temps ensemble et on s’entraîne en groupe même s’il n’y a pas le coach. Je trouve cela vraiment sympa. Sinon, on a des séances encadrées tous les matins du lundi au vendredi et, l’après-midi, l’entraîneur est là selon les besoins. Une à deux fois par semaine, il y a également Marion Bottesi, une autre Française, qui nous entraîne. »
Logée dans l’ancien village olympique… avec le souvenir des Jeux de Vancouver 2010 partout
« Il y a encore toutes les affiches de Vancouver 2010 sur le stade et dans la salle de musculation. C’est super cool ! Quand tu t’entraînes et que tu vois les gros anneaux olympiques, ça fait quelque chose, surtout la première fois ! En plus, le team a deux appartements dans l’ancien village olympique, on y est tous en colocation ensemble. »
Son quotidien en dehors du biathlon
« Whistler, c’est vraiment dans la montagne, mais surtout dans une vallée. Peu importe ce que tu veux faire, comme courir ou marcher, il faut monter ! Les paysages sont dingues. Des fois, on descend à Vancouver, qui est une belle ville directement sur l’océan. Ce n’est pas du tout commun pour moi ! Sinon, on profite entre amis dans le village. Parallèlement, je suis les cours de mon BTS opticien lunettier grâce à un aménagement de mon planning. Je ne voulais pas complètement arrêter les études en allant au Canada. »
Les différences par rapport à l’entraînement en France, des compétitions disputées au Canada et aux Etats-Unis
« Au début de l’été, je trouvais l’entraînement vraiment dur parce que ce sont des séances très différentes de ce dont j’avais l’habitude de faire en France. J’ai eu un temps d’adaptation et je me suis habituée. Je pense avoir progressé parce que j’ai fait des choses différentes qui m’ont permis de voir de nouveaux aspects du biathlon. Comme tout était nouveau, aussi, il n’y avait pas de routine et j’avais toujours envie d’aller m’entraîner. »
« On a fait l’équivalent d’un Summer Tour fin août à Whistler et on rentre de 12 jours à Soldier Hollow où on a participé aux courses des sélections américaines [vingt-huitième du sprint, dix-neuvième de la mass-start, NDLR]. C’était cool de se comparer à d’autres seniors que les Françaises. Courir contre Lou Jeanmonnot, Justine Braisaz-Bouchet et Julia Simon, c’est sympa, mais c’est plus dur [rires] ! »
Une rencontre impromptue avec le francophone Maxime Germain
« A Soldier Hollow, je skiais avec mon short du Massif jurassien et il y a un Américain qui commence à me parler en français dans mos dos… J’ai buggé, je me demandais qui s’était, comment c’était possible [rires] ! Je me retourne, je lui réponds et c’était Maxime Germain, qui vient du Mont Blanc, de Chamonix. Je ne m’y attendais pas donc c’était un moment fun ! »
Un retour en France qui approche, ses objectifs de l’hiver
« On part à Canmore pour skier sur le snowfarming puis faire les sélections canadiennes, sans enjeux pour moi, la semaine prochaine. Ensuite, je reviens pour quelques semaines à Whistler puis je rentre à la maison fin novembre ! Pour le moment, je n’ai pas vraiment envie de rentrer parce que je me plais vraiment au Canada où j’ai construit une nouvelle vie. Après, c’est sûr que je vais être contente de rentrer, retrouver ma famille et mes amis et refaire les courses en France. »
« Je ne me suis pas vraiment fixée d’objectifs parce que je ne sais pas à quoi m’attendre… J’espère seulement mieux tirer que d’habitude d’autant que je vais revenir à mon vrai niveau sur les skis. L’année dernière, à la fin de l’été, je m’étais cassée la jambe et c’était compliqué… Cet hiver, je veux prendre du plaisir et faire des courses pleines. Le reste, on verra ! »
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