Biathlon : « Oberhof, c’est un peu la Mecque du biathlon »
« Oberhof, l’arène des gladiateurs. Lâchez les fauves… C’est ainsi que se transforment les biathlètes lorsqu’ils passent sous le pont pour remonter dans le stade. La clameur monte, on entend la musique de la corrida, olé ! Le cœur tambourine fort, trop fort dans la poitrine. La faute à l’effort long et difficile de ces montées successives aux relances interminables, la faute aussi au passage sous le pont, à la montée dans l’arène… Parce qu’on sait que, là, tout peut se passer. »
« Et la tension n’en fini pas de monter lorsque les gladiateurs longent les tribunes entourant l’arène sous les holà de la foule. Les battements de cœurs à leurs paroxysmes sont désormais couverts par le bruit des spectateurs acclamant leurs idoles. Et puis c’est le tour du silence. Lourd. Rempli d’attente. Les visages sont tournés vers les cibles et scrutent avidement le moindre changement de couleur synonyme de réussite. »
« Les athlètes s’affrontent, d’abord eux mêmes, devant l’enjeu de la course. Le silence se brise soudain par intermittence, devenant de plus en plus désordonné pour se muer en une clameur ininterrompue accompagnant les gladiateurs le long du ruban de piste qui remonte dans la forêt. »
« La ligne d’arrivée à Oberhof s’éloigne. Longue elle aussi. Tout est terminé, les gladiateurs s’effondrent face dans la neige, corps et cœurs las de cet effort pulsant une énergie fauve. Enfin l’heure du repos s’annonce, tenant toutes ses promesses. Et demain ? Demain on endosse de nouveau le costume de gladiateur ! Energie retrouvée, épée tendue droit devant ! »
« Quel Oberhof aurons-nous sur ces deux semaines de février ? A quelle sauce seront mangés les biathlètes, courageux gladiateurs prêts à combattre ? »Marie Dorin-Habert à Nordic Magazine
« Il y a en fait deux Oberhof. La première noire, brumeuse et balayée par les vents. Une Oberhof difficile à dompter où les cibles peinent à percer la nappe de brouillard. Où le vent rebat inlassablement les cartes de la victoire. Cette Oberhof est la plus courante. Comme si elle se plaisait à entretenir sa réputation de site difficile. Mais il y a aussi une autre Oberhof. Je l’ai moins souvent connue mais quand même, cette Oberhof est grandiose. Neige dure, froide, rapide, soleil perçant la noirceur des pins, calme plat. Cette Oberhof est magnifique et son caractère rare renforce cette impression de chance lorsque l’on endosse le dossard. »
« Quel Oberhof aurons-nous sur ces deux semaines de février ? A quelle sauce seront mangés les biathlètes, courageux gladiateurs prêts à combattre ? Quel que soit son visage, le public sera nombreux à s’amasser le long des tribunes pour voir briller les athlètes. Toujours au rendez-vous dans l’arène, c’est lui le véritable cœur d’Oberhof. Un cœur battant, vibrant d’émotion, prêt à accompagner son lauréat, à lui faire pousser des ailes pour qu’il glisse plus vite sur le ruban enneigé. »
« Bref, c’est toujours une chance de passer sous ce pont qui monte dans l’arène. Oberhof, c’est un peu la Mecque du biathlon. Fidèle au rendez-vous annuel sous ses pins noirs. »
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