Biathlon : Lena Haecki-Gross veut écrire l’histoire de la Suisse
Actuelle septième du classement général de la coupe du monde, Lena Haecki-Gross réalise, jusqu’à présent, la meilleure saison de sa carrière. A 29 ans, la Suissesse a décroché sa toute première victoire dans l’élite, cet hiver, sur l’individuel court d’Antholz (Italie), devant les deux Françaises Julia Simon et Lou Jeanmonnot.
La native d’Engelberg – une commune plus connue pour son tremplin de saut à ski que pour son pas de tir – semble avoir définitivement passé un cap dans sa carrière, si bien qu’elle fait partie des principales prétendantes à la médaille ces deux prochaines semaines, à l’occasion des Mondiaux de biathlon à Nove Mesto (République tchèque). Pour Nordic Magazine, elle fait le point sur ses attentes à un jour du début des épreuves.
- Comment se déroule votre préparation à l’approche des Mondiaux ?
Nous avons fait un stage de préparation tous ensemble à Lenzerheide pour bien se mettre en jambes avant de partir dimanche à Nove Mesto. Je pense que c’est une année parfaite pour nous parce qu’on a eu des conditions excellentes avec beaucoup de neige et une bonne météo. C’était vraiment plaisant de s’entraîner là-bas.
- Vous réalisez votre meilleure saison en carrière jusqu’à présent. Il serait fou de ne pas imaginer que vous visez quelque chose pour les Mondiaux cette année, n’est-ce pas ?
Oui, c’est clairement la meilleure année que j’ai eu pour le moment. J’attends vraiment de voir ce que les prochaines courses vont me réserver, mais je suis bien sûr complètement focalisée sur les championnats du monde actuellement.
- Cette saison, vous avez décroché trois podiums dont une victoire [à Antholz, fin janvier]. Dans quelle mesure cela vous a aidé à vous améliorer et à viser encore plus haut pour les prochaines courses ?
Je pense que j’ai réussi à m’améliorer dans plusieurs domaines. Je vais plus vite sur les skis, je tire mieux et plus rapidement aussi. Ce sont trois points évidemment essentiels que vous devez travailler en tant qu’athlète. Mais pour moi, c’est aussi important et plaisant d’avoir une certaine confiance en soi, encore plus cette année. Cela aide beaucoup notamment sur le pas de tir. Quand vous savez que vous êtes capable de faire tomber les cibles, tout de suite vous êtes plus calme avant de vous présenter au tir et c’est vraiment satisfaisant.
- Est-ce que vous avez préparé Nove Mesto d’une façon différente que pour Antholz par exemple, notamment en raison de la piste ?
Non, la préparation a été assez similaire, parce que pour nous c’était très important de bien tout mettre en place. On a fait beaucoup d’entraînements d’une certaine durée, ce qui nous a permis de poser les bases. Ensuite, on verra ce qu’on pourra faire là-bas. Nove Mesto est une piste qui me convient plutôt bien, parce qu’il y a beaucoup de parties en un temps [le pas utilisé, NDLR]. Je suis à l’aise dans les tracés où il faut de la puissance, et ici il y a des endroits plus durs où on a besoin de force. On n’a peut-être pas préparé spécialement cet événement, mais je sais que je serai prête pour les compétitions.
- Habituellement, la Suisse performe surtout sur le plan collectif, grâce aux relais notamment. Mais cette année, on a l’impression qu’individuellement vous êtes aussi capables d’aller chercher des bons résultats, on l’a vu avec vous ou avec Niklas Hartweg par exemple. Comment le percevez-vous ?
On le perçoit de la même manière et on en est très fiers. On grandit en tant qu’équipe et on progresse tous à notre échelle. Je pense que cela montre aussi qu’on fait les choses bien, notamment lors des préparatifs de la saison durant l’été. Nous nous entraînons tous ensemble, hommes et femmes confondus. Et je pense que c’est très bon pour nous de savoir qu’on est tous capables de faire de bonnes prestations. Cela nous donne une certaine dynamique qui booste un peu tout le monde, et on l’a vu par exemple avec Amy [Baserga] qui a fait une super mass-start à Antholz [dixième à 19/20, NDLR]. C’est génial et on voit que c’est stimulant pour toute l’équipe.
- Quelle(s) course(s) allez-vous viser plus particulièrement sur ces championnats du monde ? On imagine l’individuel parce que vous avez gagné sur ce format à Antholz, mais y a-t-il peut-être plus d’ambitions sur les courses en relais par exemple ?
Chaque épreuve est spéciale, surtout en biathlon, où on sait que tout peut se passer. Toutes les courses nous réservent ses propres types de difficulté. Cela vaut surtout pour les relais, qui sont toujours un peu particuliers. Et sur les épreuves individuelles, il faut être dans un jour parfait pour performer. Donc je vais prendre course après course et puis on verra bien ce que cela va donner.
- Les Françaises feront partie de vos principales adversaires pour la médaille, elles se présenteront à Nove Mesto parmi les favorites. Quelle sera la clé pour les devancer selon vous ?
Ce seront des adversaires très coriaces, elles sont vraiment très fortes. Elles sont en plus solides à la fois sur les skis mais aussi sur le pas de tir. On a vu Justine [Braisaz-Bouchet] qui a été incroyable à Lenzerheide, et Julia [Simon] très en forme à Antholz notamment. Ce sera dur évidemment de les battre, mais en prenant du recul tout le monde peut faire des erreurs. On verra qui arrivera à tirer son épingle du jeu mais si je suis dans un grand jour, tout peut arriver.
A lire aussi
- Nove Mesto : les noms des Suisses retenus pour les championnats du monde
- Antholz : Julia Simon, avec un 19/20, gagne la mass-start devant Lou Jeanmonnot et Lena Haecki-Gross
- Antholz : Lena Haecki-Gross, première Suissesse victorieuse sur la coupe du monde depuis décembre 2013
- Antholz : Julia Simon et Lou Jeanmonnot sur le podium de l’individuel court, la victoire pour Lena Haecki-Gross
- « Je savais que j’avais ma chance » : la satisfaction de Lena Haecki-Gross, deuxième à Hochfilzen et de retour sur le podium quatre ans plus tard
Les cinq dernières infos
- Saut à ski | Rasnov : le Japonais Keiichi Sato en tête des qualifications, top 20 pour Ari Repellin
- Biathlon : du beau monde aux championnats de Norvège
- Ski de fond : une bonne nouvelle pour Ebba Andersson et Gustaf Berglund
- Rollerski : elle va courir la Klarälvsloppet une semaine après ses chutes à ski-roues
- Saut à ski : les billets pour la Tournée des Quatre Tremplins partent comme des petits pains