Biathlon : Léonie Jeannier se confie à Nordic Magazine
Membre des groupes fédéraux pour la deuxième saison de suite, la biathlète doubiste Léonie Jeannier n’est pas parvenue à briller autant qu’elle l’aurait voulu. Si elle a participé à deux étapes de l’IBU Cup, dont les championnats d’Europe, la sociétaire des Verrières / La Cluse a été trop souvent stoppée par les maladies.
En cette fin de mois d’avril, Léonie Jeannier, actuellement en master 1 MEEF pour devenir institutrice, a accepté de se confier à Nordic Magazine sur cet hiver difficile. Entretien.
- Globalement, et à tête reposée, quel bilan faites-vous de votre saison ?
Le bilan est clairement en deçà de mes attentes. Oui, il y a eu de belles courses, mais elles ont été trop rares et manquaient de régularité. Je sens que je suis capable de faire de belles choses, mais la continuité me manque à cause des maladies. Je tombe sans arrêt malade. C’est difficile de construire une saison solide et de rester présente sur les circuits internationaux, voire même de m’y qualifier.

- Vous avez tout de même pu vous qualifier pour deux manches de l’IBU Cup au mois de janvier…
J’ai été malade en novembre, puis j’ai retrouvé un bon niveau en décembre, mais il n’y avait pas de place à ce moment-là. En janvier, j’ai enfin pu partir en IBU Cup. À Brezno-Osrblie, la pression était énorme. J’ai mal vécu cette étape car, en étant sélectionnée, j’avais le sentiment de ne plus avoir le droit à l’erreur. C’était une période très difficile. Ensuite, je suis allée aux championnats d’Europe, mais j’y suis retombée malade… C’était vraiment compliqué.
« Quatre, cinq maladies en trois mois avec de la fièvre et dix jours au lit, ce n’est pas possible »Léonie Jeannier à Nordic Magazine
- Concernant vos maladies successives, en savez-vous la raison ?
J’essaye d’avancer là-dessus. C’est le gros point à travailler sur cette préparation parce que ça me fait deux saisons bouzillées par ça… Quatre, cinq maladies en trois mois avec de la fièvre et dix jours au lit, ce n’est pas possible. Je fais un travail de fond pour essayer de trouver les causes. C’est multifactoriel donc il faut essayer de travailler sur chacune des causes et voir ce que ça donne. Je suis dans cette démarche.

- Malgré tout, physiquement, vous avez montré de belle choses en dehors de vos périodes de maladie…
Oui, en ski, j’ai connu de vrais bons moments de forme, et je sentais alors que j’étais capable de faire de très belles choses. Mais ces moments ont été trop rares… J’avais souvent l’impression que ma course commençait le jour où je tombais malade, avec un objectif important quatre jours plus tard ! J’ai toujours essayé de faire de mon mieux, mais mon corps ne suit pas depuis deux ans.
« Je sais qu’on peut bien vivre avec cette pression, mais ce n’est pas mon cas pour l’instant »Léonie Jeannier à Nordic Magazine
- A quel point être une biathlète française, avec l’actuelle densité au plus haut niveau, est difficile pour vous ?
C’est une pression omniprésente au quotidien. Pendant la préparation, ça se passe bien et on ne l’a ressent pas réellement parce qu’il n’y a pas de compétitions. Mais une fois l’hiver lancé, elle devient très présente. Je sais qu’on peut bien vivre avec cette pression, mais ce n’est pas mon cas pour l’instant.

- En fin de saison, vous avez remporté le classement général de la coupe de France. Il ne s’agissait pas de votre objectif de début d’hiver, mais cela met-il tout de même du baume au cœur ?
Quitte à être sur la coupe de France, autant la remporter, mais c’est tellement loin de ce que j’avais envie de faire cette année… Je prends ce qu’il y a à prendre parce que c’est une expérience qui me servira, je l’espère, dans le futur. Il y a un tel niveau en France que gagner est difficile sur le circuit national.
« Je suis préparée à avancer dans tous les cas »Léonie Jeannier à Nordic Magazine
- Cette saison était aussi votre première chez les seniors. Lors de vos passages en IBU Cup, était-ce différent par rapport à vos années juniors ?
Les deux dernières années juniors, je me projetais sur le circuit IBU Cup en sachant que je pourrais toujours rebondir en Junior Cup. Cela apportait un certain relâchement. Là, on est de plus en plus à arriver à la croisée des chemins en seniors donc il faut y aller, sans place pour le doute.

- Quelle va être la suite pour vous ?
J’imagine que je ne serai plus en groupe fédéral donc le but est de construire des plans B et C. J’ai plein d’envies et je ne m’arrête pas à des décisions qui ne m’appartiennent pas. Je sais que ce sont des choses qui me concernent, mais je suis préparée à avancer dans tous les cas. La suite est donc à définir.
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RICHARD BIANCONI
25/04/2025 à 8 h 57 min
Il me semble que la FFS devrait renforcer les primes aux athlètes sur les podiums de la coupe de France, cela permettrait de conserver un vivier, en particulier chez les filles afin qu’elles puissent vivre du biathlon au moins jusqu’à 25 ans ; certaines ont eu la malchance d’avoir des maladies qui les ont empechées de performer et de sortir à l’international, sinon il me semble que beaucoup cesseront l’entrainement de haut niveau. Maintenant il est peut-etre possible qu’elles soient engagées par l’armée, les douanes ou la police.