Biathlon : le grand retour de Léonie Jeannier en équipe de France
Depuis la saison 2019/2020 où elle avait explosé au plus haut niveau international avec des participations à des Junior Cup, aux Jeux olympiques de la jeunesse ainsi qu’aux championnats d’Europe juniors, la biathlète jurassienne Léonie Jeannier, maintenant âgée de 20 ans, n’était plus revenue en équipe de France.
En ce début d’hiver, après deux saisons difficiles dont une marquée par un vilain virus, la sociétaire du SC Verrières a pourtant convaincu le staff de la Fédération française de ski (FFS) de l’emmener de nouveau à l’étranger. Proche de décrocher sa sélection pour la première IBU Cup de l’hiver en novembre à Bessans (Savoie), elle a dominé la coupe de France organisée début décembre en Haute Maurienne pour décrocher son ticket pour le circuit B de la coupe du mone cette semaine à Val Ridanna (Italie).
Léonie Jeannier, arrivée ce lundi en Italie, a accepté de se confier à Nordic Magazine. Entretien.
- Comment vous êtes-vous qualifiée pour l’IBU Cup organisée cette semaine à Val Ridanna ?
Lors des premières sélections à Bessans, en novembre, on a su que deux places seraient qualificatives pour l’IBU Cup [d’Idre Fjäll]. J’ai fait des belles courses à ce moment-là, mais j’ai manqué la sélection pour quelques secondes… J’étais tout de même contente d’être dans le coup, mais il fallait que je le reproduise début décembre lors de la première étape de la coupe de France ! Je me suis donc mise focus sur cet objectif et je suis parvenue à y faire de belles performances, notamment en remportant l’individuel du samedi.
- Est-ce cette victoire qui vous a permis d’aller en IBU Cup ?
Pas seulement puisque, après ce succès, je savais que cela devrait le faire pour la Junior Cup [d’Obertilliach]. J’étais donc plus relâchée et avec moins de pression pour le sprint du dimanche [terminé à la troisième place, NDLR]. Deux jours plus tard, Titi Guyon, mon entraîneur du comité, m’a appelé pour m’annoncer ma montée en IBU Cup ! Je gagne donc deux niveaux d’un coup. Je suis super contente, c’est une bonne nouvelle !
- Vous vous attendiez effectivement plutôt à être en Junior Cup qu’en IBU Cup…
Pour être en IBU Cup, il fallait carrément être la meilleure du week-end de coupe de France de Bessans et pas seulement dans le coup. Avec ma victoire et mon podium, je suis parvenue à l’être ! C’est tout bénef d’aller en IBU Cup cette semaine, d’autant que c’est la première fois pour moi. Je suis super copine avec Fany [Bertrand], qui y était en début de saison, et Jeanne [Richard], qui monte avec moi, donc on est toutes les trois heureuses ! On en a discuté puis on s’est remises au boulot la semaine passée avec un petit bloc de volume pour être prêtes.
- Cela faisait depuis l’hiver 2019/2020, année où vous avez remporté la médaille de bronze du relais mixte des Jeux olympiques de la jeunesse à Prémanon (Jura), que vous n’étiez plus montée en équipe de France : que s’est-il passé pour vous dans ce laps de temps ?
L’année d’après, il y a eu le coronavirus et, donc, très peu d’opportunités de monter à l’international à cause de l’absence du circuit Junior Cup. Il n’y avait qu’une sélection pour les Mondiaux juniors, mais j’étais passée à côté. Ensuite, l’hiver passé, je n’ai même pas pu faire les courses de sélection à cause d’un virus semblable à celui de la mononucléose [le cytomegalovirus, NDLR]. A l’automne et au début de l’hiver, j’étais donc très fatiguée et tout le temps malade. C’était un gros coup au moral puis j’ai repris en février/mars sur les coupes de France avec l’objectif de mettre en place les choses pour l’hiver 2022/2023. Au lieu de travailler depuis le mois de mai, je le fais depuis février ! Les planètes se sont alignées en ce début de saison, c’est cool.
- Quels sont vos objectifs pour cette semaine d’IBU Cup ?
C’est difficile à dire parce que je ne connais pas du tout le niveau de ce circuit. Je ne peux pas encore me situer. Mais, globalement, j’ai plus des objectifs de manière que de résultats. J’aimerais faire des courses dans le même état d’esprit et avec les mêmes tirs que sur les quatre courses de Bessans. Je veux mettre en place cela, puis le résultat viendra selon le résultat des autres. Si j’arrive à faire des courses pleines en tir et en ski, ce sera top.
- Sur la totalité de la saison, que visez-vous en priorité ?
Les championnats d’Europe et du monde juniors [respectivement organisés à Madona (Lettonie) en février et à Schuchinsk (Kazakhstan) en mars, NDLR] ! Mais, comme on sera plus ou moins remises en sélection début janvier sauf immense performance ici à Val Ridanna en IBU Cup, rien n’est encore fait. C’est un éternel recommencement puisqu’on n’a pas notre place acquise pour l’hiver. C’est le jeu et c’est d’ailleurs ce qu’il m’a permis de monter en IBU Cup cette semaine. C’est le moyen le plus juste de jauger le niveau de chacune.
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