Biathlon : Camille Bened se confie à Nordic Magazine avant de retrouver l’IBU Cup
Performante la semaine dernière lors des sélections FFS de biathlon organisées à Bessans (Savoie), la Chablaisienne Camille Bened a notamment battu les Françaises du groupe coupe du monde lors d’un sprint. Préqualifiée pour les premières IBU Cup de la saison, elle s’est ainsi pleinement rassurée et a montré qu’il allait falloir compter sur elle cet hiver.
A quelques jours de s’envoler pour la Scandinavie et, ainsi, débuter son hiver international, Camille Bened a accepté de se confier à Nordic Magazine. Entretien.
- Il y a un an, vous vous blessiez assez lourdement à Bessans (Savoie), hypothéquant votre début de saison. Douze mois plus tard, vous sortez d’une belle semaine de sélections marquée par un succès obtenu sur le sprint disputé par les meilleures Françaises : on vous imagine heureuse…
Forcément, je suis très contente d’avoir réussi à faire des belles sélections ! Il y a un an, ça avait été très compliqué pour moi. En sortant de l’hiver marqué par mon surentraînement, j’attendais beaucoup de la saison dernière. Se blesser avait été un gros coup dur. Quand on est remontés à Bessans, il y avait forcément un peu d’appréhension les premiers jours parce que je n’avais pas reskié là-bas depuis ma chute et on retrouvait exactement le même snowfarming. Il y avait donc de l’appréhension dans les premières descentes puis elle s’est petit à petit atténuée à force des passages. Lancer la saison d’une belle manière à cet endroit, ça fait plaisir !
- Battre les filles de la coupe du monde, quand on connaît leur niveau, cela montre-t-il que vous êtes en forme ?
J’ai été surprise ! Le jeudi, je fais déjà un bon sprint avec des temps de ski intéressants. Faire un très beau sprint complet le samedi, ça m’a vraiment fait beaucoup de bien et très plaisir. Sur les Summer Tour, j’étais bien, mais sans plus. Ce bon niveau à ski, c’est quelque chose qui n’était pas forcément là depuis deux ans. J’avais cette interrogation de me demander si j’aurai de nouveau un jour un niveau sur les skis concurrentiel qui me permette de pouvoir jouer devant avec les autres. Auparavant, j’arrivais à m’en sortir grâce au tir. Là, avoir un bon niveau en ski de fond, c’est l’accomplissement dans les deux parties de mon sport.
- Même si ce ne sont que trois courses, pensez-vous être en train de passer ce fameux cap qui se refuse jusque-là à vous ?
On verra comment ça va se passer d’ici les prochaines semaines… Après, c’est la première année de ma carrière où je fais une vraie préparation complète du début à la fin sans avoir de gros creux de fatigue. Même avant le surentraînement, j’avais toujours une période de fatigue où j’étais obligée de couper. Là, j’ai réussi à faire une préparation complète en étant vraiment à l’écoute avec Baptiste [Desthieux, son coach physique en équipe de France B, NDLR]. Dès qu’il y avait un poil de fatigue, on diminuait à peine la charge. On a su adapter le curseur pour ne pas passer cette limite qui fait qu’on est obligés de s’arrêter pendant deux, trois semaines. C’est quelque chose qui va m’être bénéfique pour la suite.
- Au printemps, vous disiez dans nos colonnes, en parlant des difficultés passées : « J’en ressors plus forte, et surtout grandie. » Cela s’est-il encore vérifié lors de la préparation estivale ?
Les choses sont différentes parce que j’ai gagné énormément en maturité. Je vois les choses vraiment différemment. J’ai toujours cette détermination, mais il y a ce grain de maturité qui fait que j’arrive à rester calme et concentrée sur ce que j’ai à faire sans mettre la charrue avant les bœufs comme je pouvais le faire avant. C’est bien d’avoir envie, mais il faut savoir réfléchir à ce que l’on fait et être posée pour bien faire les choses.
- On a l’impression que vous êtes en train de sortir du brouillard : êtes-vous d’accord ou y a-t-il encore des doutes ?
Il n’y a pas forcément de doutes. C’est bien de faire des belles performances sur un week-end, mais j’attends de voir si j’arrive à ancrer cela dans le temps pour devenir très régulière et montrer de belles choses également sur les circuits internationaux.
- Justement, dans quel état d’esprit allez-vous rejoindre, la semaine prochaine, l’IBU Cup ?
J’y vais avec l’envie de donner le meilleur que j’aurais chaque jour ! On verra ce qu’il s’y passe ensuite, mais si je fais le boulot à 100 % sur la piste et le pas de tir, je pense que je ne serai pas loin de faire de belles choses.
- Ces belles choses, est-ce de pouvoir être en capacité de montrer que vous pouvez prétendre à la coupe du monde ?
La coupe du monde, c’est quelque chose qui est compliqué à atteindre. Aujourd’hui, on a une très grosse densité en équipe de France chez les filles. On en a beaucoup discuté avec les coachs. On sait que, là, elles partent à sept puis qu’une devra descendre au bout de deux semaines… Peut-être qu’il y aura des opportunités dans l’hiver, mais je reste pour l’instant focalisée sur l’IBU Cup. S’il y a une possible sélection, ce sera du bonus parce que ça ne dépendra pas que de moi.
- Le général de l’IBU Cup est-il, ainsi, un objectif ?
C’est quelque chose qui trotte dans la tête, mais on verra comment la saison se passe. C’est sûr que, quand on démarre en IBU Cup, on se dit qu’on va essayer le jouer le général, mais il faut déjà voir comment se passent les premières courses, puis le reste de l’hiver. Pour jouer un général, il y a plusieurs éléments qui entrent en jeu et il faut notamment être capable de tenir une saison complète. Il y a aussi le relais féminin des championnats d’Europe qui fait envie. J’ai vécu quatre relais aux Mondiaux juniors [pour quatre médailles d’or, NDLR] avec les filles et ce sont des courses toujours particulières et motivantes.
- Vous parliez juste avant de la densité de l’équipe de France féminine : comment vivez-vous cette hyper concurrence ?
Plutôt bien ! Peut-être que je ne dirais plus la même chose dans le futur, mais, pour le moment, je trouve ça bien parce que ça nous oblige et nous force à toujours donner le meilleur de nous-mêmes. Cela crée une grosse émulation et nous pousse à être meilleures chaque jour. Pour réussir au plus haut niveau, il faut être capable de se donner à 100 % chaque jour et de se battre pour sa place. C’est un peu la même chose chez les Norvégiens : il y a de l’hyper concurrence, mais ils dominent aussi bien en coupe du monde qu’en IBU Cup.
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RICHARD BIANCONI
21/11/2024 à 11 h 02 min
Son enterview montre qu’elle a atteint la maturité et donc qu’elle est dans de bonnes résolutions pour réussir ; deux ou trois podiums en Scandinavie serait un déclic pour en faire une candidate au gros globe de cristal de l’IBU Cup ; elle a raison de ne pas trop rever à la coupe du monde, les places françaises sont très difficiles.